Chapitre 14

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On a beau positiver les choses, s'efforcer de ne voir que leur bon côté, chasser les penser négatives, reprendre sa vie en main malgré les désespoirs, renaître de ses cendres, continuer à savourer la vie même lorsque le gout est amer; tout cela dans le but de se prouver qu'on est bien capable de faire face aux situations débordantes plutôt qu'à les fuir; cependant arrivée à un moment, on a comme l'impression d'être au bout de ses forces ! Comme si les efforts fournis se réduisent toujours au néant ! On commence à se dire qu'on aura beau se battre, jamais notre situation ne connaitra un positif changement car on a déjà raté notre vie.

C'est sur cette pensée que je prononçai la phrase qui eut l'effet d'une bombe atomique.  "Libère moi Mame Mor Dia".
Je continuais de répéter la phrase en contemplant le vide. Mon mari se contentait de se gratter la nuque en soufflant bruyamment; sa respiration était devenue saccadée, on eut l'impression qu'il suffoquait.

__Tu as l'intention de me quitter Dija ? Demanda t-il en cherchant mon regard.
J'eu à cet instant envie de le prendre dans mes bras, lui dire qu'il pouvait compter sur mon soutien sachant très bien que je ne suis pas la seule à souffrir dans l'histoire, lui dire que ma place est à ses côtés, que cette situation est passagère. Helas ! Ce n'était qu'une pensée qui traversait.

__notre couple est voué à l'échec Mame Mor ! Séparons nous pour le bien de tous. Je retourne chez mes parents et après mon accouchement tu me répudies. Lui dis je d'un trait.

__ok c'est comme tu veux. Me répondit il avant de sortir en claquant la porte.

Vous allez dire que je ne sais pas ce que je veux mais j'étais très déçue par la légèreté avec laquelle mon mari a pris ma requête. Je m'attendais à ce qu'il me retienne, qu'il me rassure avec les bons mots, qu'il me demande de rester dans mon foyer, tout sauf un "c'est comme tu veux".
C'est avec la tête pleine de doutes que j'ai quitté ma maison conjugale pour retourner chez mes parents.

(...)

Je ne me suis même pas rendue compte que la voiture est arrivée à destination, il a fallu que le taximan ouvre brusquement la portière pour que je relève ma tête qui se trouvait entre mes genoux.
Je balaie du regard les alentours et reconnais mon ancien quartier golf-sud, puis ma maison...

__je vous aide avec la valise madame. Me demande le chauffeur.
Je ne voulais pas que quelqu'un soit témoin de mon départ c'est la raison pour laquelle je n'ai pas pris le temps d'emporter tous mes bagages. Je me suis contentée de ne ranger que les affaires que je juge essentielles dans une valise.
Puisqu'il n'y avait pas grandes choses, je remercie le chauffeur en lui disant que ce n'est pas nécessaire puis lui remets le coût du transport.

Je dois ressemblée à une paumée ! Moi même j'ignore ce qui me retient à observer une voiture qui redémarre, les enfants qui jouent au football, les vendeuse de confiture de mangues/made et des vieillards jouant au belote entre autres.
Je souffle un bon coup avant de franchir le seuil de la porte de ma maison familiale.

Je trouve ma mère dans le salon en train de griffonner sur son petit bloc-notes.
Elle me fixe du regard un court instant avant que ses yeux ne s'attarde sur ma valise.

__Bismillah Djam li lanla Khadidiatou ? Fo dieum ak say deubeuss ? ( d'où sors tu Dija ? Et ce cette valise? )
S'écria t-elle comme pour attirer l'attention de toute la maisonnette. Je ne la comprendrai jamais.
Pour toute réponse, je depose mes affaires à un coin du salon et prends place sur le canapé en face de ma mère.

__Il m'arrive de me demander si tu es réellement ma génitrice Aïda Wélé Dia ! tu ne t'es jamais intéressée à ma vie, tout ce qui importe pour toi c'est l'argent. Tu n'as même pas le temps de t'occuper de tes propres rejetons. Tu ne t'es jamais souciée de mes études, mes notes en classe, mon comportement à l'école, les personnes avec qui je trainais, rien ! Tu ne m'as pas félicité à l'obtention de mon baccalauréat tu te contentais de me dire que tu t'attendais à ce que je réussisse au premier tour et non au second tour. Tu ne m'as jamais demandé comment se passaient mes cours à l'UCAD, jamais tu ne m'as encourager à poursuivre mes études au lieu de regagner le foyer conjugal avec un homme que je n'aimais pas de surcroit ! Et puisqu'on en est, jamais tu ne t'es jamais intéressée à mes ressentis, à mes états d'âme, à ce que je pense, à ma position par rapport à mon mariage avec Mame Mor, ni rien !
Yaay Amel ngama akh ! (Tu ne m'as causé énormément de tords maman)
Je me permets de te dire aujourd'hui que je ne suis pas fière d'avoir une mère comme toi, enfin s'il s'avère que tu le sois ! Oui j'ai quitté mon mari ! J'en ai marre de toute cette mascarade! Je ne suis pas votre chose, j'ai le droit de mener ma vie paisiblement sans être la marionnette de qui que ce soit ! Il y a des choses plus essentielles que l'argent maman tu ne comprends pas ? Un bon coeur par exemple, la foi en Dieu, il y a l'amour maman ! Oui l'Amour ! Comme ce que je ressens pour Youssou, cet Amour que tu m'as fait sacrifier et hypothéquer à encore à cause des billets... tu...

Unconditional {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant