Chapitre 18

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Pourtant je ne suis pas une mal élevée, ce n'est pas une habitude pour moi d'écouter aux portes. En fait je n'ai même pas écouté j'ai juste entendu ! Seulement j'ai commencé à écouter après avoir entendu !

Astou a dû être très persuasive pour me faire retourner chez mon mari. Au pas de la porte du salon nous sommes témoins de la discussion entre ma belle mère et Mame Mor.

___Ton père est un meurtrier ! Il a fait tué cet homme parce que son charlatan lui réclames des organes humains. C'est ignoble ! Et je suis certaine qu'il l'a fait plus d'une fois ! 35ans de mariage et c'est maintenant que je découvre le vrai visage de mon mari ! Je préfère la mort à une telle honte !
Entendis je ma belle mère crier totalement enragée.
Je me suis retournée lentement vers Astou qui me jette un regard qui signifie "ne te l'avais je pas dit". La voix triste de Mame Mor attira de nouveau notre attention:

__ Mais Dans quel but Papa fait tout cela Maman ? Lan moko diaral li yeup (pour quelle raison fait-il tout cela)

__A ton avis ? Beug daradia (L'amour inconditionnel que ton père voue à l'argent et la gloire) tous les moyens sont bons pour se couvrir de billets à sa guise. Pour être puissant, être connu et respecté, être riche dans un pays où tout à un prix, être envié par ses paires, montrer...

__Il doit aussi être la cause de mon impuissance ? "Tes Organes reproducteurs sont retenus mystiquement, tu ne pourras jamais avoir de rejetons" c'est ce que le voyant m'avait dit maman un père qui a le courage de commanditer un meurtre pour seulement des billets de banque n'hésiterait certainement pas à s'en prendre à sa progéniture. Entendis je mon mari murmurer suivi d'un hurlement de rage.
Je choisis ce même moment pour entrer dans le salon suivie par Astou.

___Que dis tu mon fils ? Interrogea Dame belle mère qui faisait les cent pas devant Mame Mor qui avait la tête entre les genoux.
Elle a écarquillé les yeux tel un voleur surpris lorsqu'elle m'a aperçu franchir le seuil du salon. Son regard s'est longuement attardé sur mon ventre avant qu'elle ne commence à crier :

__Qui t'a engrossé fille de joie ? Mon fils vient de me dire que...attends tu es partie il y a... Petite trainée tu as osé cocufier ton mari ?
Sa question qui sonnait plus comme une affirmation fut suivie d'une gifle que je ne serait prête à oublier tellement elle semble être matérialisée par la haine.

___je ne réponds plus de moi si tu ne déguerpis pas de chez moi Mame Khadidiatou Diop ! toi ton petit batard et cette vielle commère !

Ce petit être qui a su gagner mon Amour sans faille, ce petit bout de moi que j'ai appris à aimer alors qu'il est toujours dans mon ventre. Je peux endurer toutes sortes de souffrances mais jamais je n'accepterai qu'on s'en prenne à lui !
Furieusement je me mets à la hauteur de ma belle mère pour bien expliquer à cette sorcière comment on a mis l'eau dans le coco !

__Mon mari a dû oublié d'employer le passé dans ses dit car figurez vous que ce petit batard dont vous parlez n'est personne d'autre que votre petit fils ! Mame Mor est bien le géniteur de l'enfant que je porte ! Et je ne bougerai pas d'un iotas! C'est chez moi pour autant !
S'il y a quelqu'un qui doit partir ici c'est vous ! Allez rejoindre votre mari ! la grandeur que vous incarnez tant vous irait mieux si vous faisiez la navette Yarakh-reubeuss au lieu de souhaiter la mort ! Une grande Dame se doit de toujours soutenir son mari quoi qu'il arrive!

Terminai je en croisant le regard d'étincelles de mon mari. Un regard que je ne saurais déchiffrer! Tantôt il exprime la colère, le dégoût, le mépris, la tristesse, l'incompréhension tantôt il exprime la surprise certes mais aussi, la gaieté, un joie immense ! Je me demande jusqu'où peut aller la bipolarité de mon mari.
Il s'est contenté de marcher lentement jusqu'à la pointe de mes pieds puis saisit mon visage entre ses mains avant de déposer un bisous chaste sur mon front; il me caresse le ventre avec une telle délicatesse qui me ferait croire qu'il a peur de me blesser avec ses paumes, ce que les hommes peuvent parfois être cons !

Unconditional {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant