Debout, plantée devant cette massive porte, j'attends. Une, deux, trois secondes, mais je ne bougerai pas. Après avoir parcouru la ville presque en courant comme pour fuir ce bonheur malsain resté là-bas, je sais maintenant que j'en suis suffisamment éloignée ne me sens plus obligée d'effectuer le moindre mouvement, alors ouais, j'attends.
Quand soudain j'entends du bruit et la porte s'ouvre.
- Ymir ? Pourquoi n'as-tu pas toqué ?
- Tu savais que je viendrais de toute façon.
Liz me fait alors rentrer et je constate qu'elle ne s'est pas préparée à ma venue, ou peut-être trop. Elle ne porte qu'un peignoir dont je peux même sentir l'humidité de là où je me trouve. Ses cheveux sont attachés mais quelques mèches coulent pourtant le long de son visage à l'image d'une cascade dorée.
Habituellement c'est elle qui vient vers moi mais aujourd'hui je ne lui laisse pas le temps. Je la tire par la taille et l'attire brusquement vers moi. Son corps est brûlant, probablement à cause de son passage sous l'eau chaude quelques instants auparavant. L'odeur de son gel douche envahit mes narines et, comme pour y goûter, je l'embrasse dans le cou.
- Ymir... Si tu veux te défouler sur moi, faisons-le différemment...
Je m'arrête et la regarde. Elle sourit légèrement et ses joues prennent une teinte bien trop rougeâtre, prouvant que ce qu'elle a en tête lui plaît énormément.
- Comment ?
- Suis-moi.
Nous arrivons dans sa chambre. L'immense lit au centre de la pièce ne m'inspire rien d'autre qu'une multitude de scènes érotiques. Cette pièce est en effet à l'image de sa propriétaire.
Cette dernière a saisi une mallette mais différente de celle de la dernière fois. Elle est plus large, plus sombre et semble également plus lourde. Liz l'ouvre et me la présente.
- Je suppose que tu te souviens de la dernière mallette que je t'ai présentée, mais celle-ci est différente. Je la préfère mais malheureusement tout le monde n'a pas l'étoffe d'une personne apte à se servir de son contenu. Mais toi, tu l'as. C'est certain.
J'écarquille les yeux et fixe ces objets tous plus pervers les uns que les autres. Divers fouets et cravaches sont disposés par taille sur la partie supérieure de la caisse, des menottes en cuir et en métal sont entremêlées sur le côté gauche, des cordes, rubans et autres liens sont enroulés sur eux-mêmes sur le coin droit. Je discerne également des chaînes et lanières de cuir semblant appartenir à un même habit. Deux colliers et deux laisses sont également visibles, je constate à chaque fois deux versions ; bandes de cuir et chaînes en métal.
- Ne prends pas cet air surpris, je ne possède que le strict minimum... Mais maintenant que tu as assimilé ces différents jouets, j'aimerais que tu les utilises sur moi...
Je détaille la femme me faisant face, ce n'est plus la prof chaudasse que j'ai baisée la dernière fois, ni celle possédant une multitude de sextoys... C'est plus encore, elle mord sa lèvre inférieure, sert et frotte ses jambes l'une contre l'autre sans doute dans le but de contenir son excitation et me regarde avec des yeux bien plus sales qu'auparavant, ils ne sont plus avides de sexe mais bel et bien d'autres sensations plus intenses, plus brutales.
- Allez Ymir... Fais quelque-chose...
Son regard s'embrume et des larmes commencent à apparaître. J'ai le sentiment qu'elle souffre, qu'elle souffre de toute cette envie trop longtemps contenue. Inutile de faire durer pareille douleur éternellement lorsque l'on peut y remédier. Cette pauvre fille me fait pitié et je déteste ce sentiment.

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Out [YumiKuri]
Fanfiction[Fiction actuellement en cours de réécriture, la nouvelle version paraîtra prochainement en remplacera l'actuelle] Ymir est cynique, méfiante, infernale. Elle détaille chaque jour la déchéance humaine et les soucis grouillant sous son œil perçant...