Chapter XIV (part 1)

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Je suis en sueur, mon matelas est humide et j'ai froid. Je me retrouve en position assise et me souviens m'être, quelques minutes auparavant, réveillée en sursaut.

Ce n'était qu'un rêve... Non. Un putain de cauchemar ! Plus je me remémore la scène plus j'ai la nausée. Plus je tente d'oublier ces images et plus je les visualise nettement. Eh merde. Je saute hors de mon lit et traverse le couloir particulièrement rapidement avant de me retrouver dans les toilettes juste à temps. C'est la deuxième fois en seulement une semaine. Qu'est-ce que j'ai putain ? Je frissonne et tente de reprendre mon souffle tant bien que mal.

- Ymir, c'est toi ?

Il ne manquait plus que ça.

- Ouais.

- J'ai entendu du bruit. Tout va bien ?

Bien évidemment c'est ce moment précis que choisi mon corps pour rejeter absolument tout ce que mon estomac avait réussi à contenir jusqu'à présent.

- Ymir ! Es-tu malade ?

- Euh... Non non ça va super bien !

Putain j'ai la gerbe.

Mais j'y pense, dans la précipitation je n'ai pas pris la peine de fermer la porte à clefs. Et tout naturellement mon interlocutrice ne s'est pas fait prier pour entrer dans la petite pièce entièrement carrelée pour le plus grand bonheur de ma personne qui va passer le reste de la nuit à nettoyer ce carnage.

- Ymir, tu as affirmé aller bien n'est-ce-pas ? Alors comment expliques-tu ceci ?

Pendant que Madame me fait la morale parce que "mentir c'est mal, bouhouhou" j'ai toujours la tête dans la cuvette moi, hein.

- Va te recoucher. Me dit soudainement la grande femme au timbre de voix bien plus doux et apaisant que lorsqu'elle me sermonnait quelques secondes seulement auparavant.

- Quoi ? Mais j'ai cours.

Même si l'envie d'y aller me manque...

- Ymir, il est quatre heures, va dormir, tu as besoin de repos. J'appellerai le lycée pour prévenir de ton absence.

- Hum.

Je ne sais absolument pas quoi penser, je ne veux pas y aller, mais je ne veux pas non plus rester ici à glander toute la journée. M'enfin. La fatigue risque tôt ou tard d'avoir raison de moi, alors autant aller directement me coucher, je suppose.

Une fois dans mon lit, toujours humide, je me sens lourde malgré un estomac désormais plus que léger. Incapable de fermer l'œil, les images me reviennent, amenant avec elles ma nausée. Alors j'envoie immédiatement un message à Mai qui, tout naturellement ne répond pas pour cause de sommeil profond. Je réitère donc l'action avec Liz et cette fois-ci, presqu'instantanément je reçois une réponse. Je la lis puis hésite finalement. Il est vrai que m'amuser à malmener Liz pour son plus grand plaisir durant des heures est un des meilleurs moyens d'omettre les choses qui me dérangent... Putain ! Le simple fait d'y penser me fait grincer le crâne, me donne mal aux dents... Argh ! Cette fois cette petite maso de merde ne sera pas suffisante. De toute façon ce n'est pas comme si j'avais besoin de quelqu'un.

Je suis née seule, ai grandi seule et finirai seule.

Aïe... Je n'ai même plus la force de m'énerver et impossible de me rendormir à cause de la douleur. Je fixe les tâches sur le plafond, attendant une meilleure idée d'occupation. Mais ce dernier a décidé de ne me montrer que cette infamie, ce miséreux cauchemar qui se dessine peu à peu sous mes yeux endoloris. Non. Je refuse de gerber dans mes draps. Mais je ne pense pas avoir grand chose à craindre, après tout je n'ai plus rien à rendre. Je détourne le regard et remarque un trou dans ma chaussette gauche. Je tente alors de me concentrer sur ce fait anodin mais...

Out [YumiKuri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant