Chapitre 20 - Le Cœur a ses raisons que la raison ignore

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Quand elle se réveilla le lendemain matin, Alanah ne trouva personne auprès d'elle comme ce fut le cas la veille. Alors elle se rendit dans la cuisine, avec beaucoup de mal et de crainte. Malia et Brandon était en pleine conversation. A son arrivée, ils cessèrent de parler et la dévisagèrent. Elle saisit cette occasion pour s'excuser et obtenir le pardon de la vieille femme.

—Malia, je suis désolée pour hier.

—T'excuser d'avoir dit ce que tu pensais ? Pas besoin. Mais je te remercie. Au moins ce que j'ai dit n'est pas passé par l'oreille d'un sourd.

—Comment ça va ? s'enquit immédiatement Brandon.

—Ça peut aller. Je n'ai plus la tête qui tourne. J'aurais aimé dormir plus longtemps sauf...

—On va y aller.

—Je maintiens que vous faites une erreur ! intervint Malia. Rester un jour de plus! Et encore, une journée n'est pas assez, mais c'est toujours ça.

—Plus nous perdrons du temps, plus Ryan sera impossible à retrouver, dit calmement Brandon.

—Vous n'écouterez pas, devina Malia qui abandonna aussitôt.

—J'ai allégé nos sacs, pour que ce soit plus facile pour moi.

—Je peux porter le mien ne t'en fais pas.

—Alanah...

—C'est mon bras qui est blessé, pas mon épaule, fit-elle gentiment. Si j'ai trop mal, je te le donnerai.

Un vague sourire passa sur son visage.

—Vendu, abdiqua le jeune homme.

Malia leur servit un petit déjeuner des plus copieux afin de caler les estomacs gargouillant de faim. Le plus dur pour la jeune femme fut de dire au revoir à Malia. Elle eut un pincement au cœur et versa une larme quand elle voulut la prendre dans ses bras. Mine de rien elle s'attachait vite à certaine personne. Et Malia n'hésita pas à lui demander d'arrêter de chouiner.

—Faites attention à vous ! lança-t-elle après avoir enlacé Brandon. J'aurais aimé vous donner la solution.

—Ne vous en faites pas pour ça, on la trouvera, la consola Alanah. On ne s'arrêtera pas tant que ce ne sera pas fait.

Brandon l'aida à hisser son sac sur les épaules. Le poids fit basculer son épaule légèrement en arrière et lui arracha un minuscule cri qui s'avérait être un hurlement de douleur pour Brandon. Le pauvre se sentait sans doute coupable de ne pas avoir attaqué le broyeur plus tôt avec son arc. Ceci explique cela.

—Je vais le prendre. Ça te fait mal, j'avais bien raison.

—Ça va, mentit Alanah. Ça passe.

La douleur ne partit pas du tout, mais elle était tolérable. Ils prirent la route sous un ciel grisâtre. Quelques gouttes de pluies martelaient déjà les toits environnants.

Le chemin sombre qu'ils reprirent en sens inverse était assez large pour eux deux. Le froid s'infiltra très vite sous leur vêtement et Alanah resserra aussitôt les plis de son manteau donné gracieusement par Malia. Le sol boueux propageait l'écho de leur pas sur le sol. Les bâtiments malades se dressaient à leurs côtés tels des monstres prêts à les attaquer.

—Nous devons gagner la sortie de la ville au nord. De là, on rattrapera la piste de Ryan.

—Je suppose que pour cela nous sommes obligés de passer sur la route principale, devina la jeune femme.

Les Immortels - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant