Voisin(e)

Chapitre 10

Chapitre 10

- Je rêve où tu viens de proposer à cette fille d'habiter chez toi ? Demanda Yamapi encore sous le choc.

- C'est pas une fille, c'est ma voisine. Et puis c'est juste pour la dépanner deux jours.

Ryo reprit place autour de la table et continua son déjeuner comme si de rien n'était. Tomohisa fut surpris de la décontraction dont il prenait la chose. Dépanner une voisine ? Avait-il oublié son statut ? Il ne pouvait pas agir sans penser aux conséquences que cela pourrait avoir. Yamashita connaissait Ryo depuis longtemps. Il se permit donc de dire ce qu'il pensait de la proposition qu'il venait de faire à Hana.

- Ryo-kun, tu as fumé ou quoi ? Qu'est ce que tu cherches au juste, t'attirer des problèmes ?

- Mais non, c'est juste que...

- Va encore pour lui mentir et lui dire que tu es manager bien que je n'approuve pas ce manque d'honnêteté mais là, t'abuses. L'héberger chez toi, t'es sérieux ? Yuri-chan a l'air marrante mais tu sais quoi sur cette fille exactement ? Lui demanda Yamapi.

- Pas grand chose...

- Et tu l'invites chez toi, comme si c'était normal...

- Je sais bien que c'est complètement dingue mais c'est plus fort que moi, lui confia Ryo.

- Tu crois qu'elle mérite que tu prennes autant de risques pour elle ? Si la presse apprend qu'une fille vit chez toi, je préfère pas imaginer...

- Arrêtes de flipper pour rien.

- T'es amoureux d'elle, c'est ça ? Demanda Yamapi.

- Mais pas du tout.

- Franchement, pour agir aussi inconsciemment, je vois que cette raison.

Surpris par Yamapi qui semblait vraiment inquiet, Ryo lui promit d'être prudent. Il était d'ailleurs le premier étonné d'avoir osé proposer à Hana de rester chez lui durant le week-end. Il ne regrettait pas mais se demandait combien de temps il allait encore pouvoir lui faire croire qu'il était simplement manager. Hana était intelligente, elle allait finir par comprendre que quelque chose clochait. Il fallait qu'il lui dise, cela devenait un vrai casse-tête de mentir en permanence.

Pourtant, il se demandait encore si Hana se montrerait aussi naturelle s'il lui avouait sa profession. Il aimait pouvoir lui parler normalement sans qu'elle se pavane pour lui plaire comme faisait la majorité des filles qu'il fréquentait. Il aimait avoir quelqu'un ne prenant pas de pincettes avec lui et disant ce qu'il pense réellement. Plus sa notoriété augmentait, moins les gens se montraient honnêtes avec lui. Avec Hana, c'était différent. Il se doutait bien que leur relation serait bouleversée si elle apprenait la vérité.

- Cette fille m'attire, je ne sais pas pourquoi, expliqua Ryo. Je sais bien que je devrais rester éloigné d'elle mais pour une raison qui m'échappe, j'ai envie de la protéger.

- C'est ce que je dis, t'es amoureux, en conclut son ami.

- Je suis pas amoureux, je suis seulement intrigué. Intrigué par cette fille qui cherche constamment à se montrer forte alors qu'elle en réalité vulnérable. On dirait qu'elle a traversé pas mal d'épreuves dans sa vie.

- Et toi tu joues avec ses sentiments. Tu lui mens et en même temps tu lui rends service. Si elle l'apprend, elle va t'en vouloir à mort, c'est sûr. Et vu son caractère, ça risque d'être explosif.

* * *

- Je dois quoi ?

Hana n'en croyait pas ses oreilles. Sa patronne ne pouvait pas lu demander cela. Elle en avait fait des choses qui n'avait rien à voir avec des responsabilités d'assistante mais là, Fubuku-san poussait le bouchon un peu trop loin. Hana s'apprêtait donc à refuser de coopérer, elle avait passer la semaine à dire amen à toutes ces requêtes, elle n'allait pas se laisser avoir encore une fois.

- Il est hors de question que m'occupe de votre bébé.

- Ce n'est pas mon bébé.

- Je m'en doute, il faut avoir un père pour ça, marmonna Hana qui voyait très mal sa chef en compagnie d'un homme.

- Pardon ? Fit sa chef suspicieuse.

- Je disais que je ne suis pas payer pour jouer les nounous. Et d'abord, à qui est cet enfant ?

- A ma soeur. Elle est parti en week-end avec son mari. J'avais promis de la garder depuis des mois mais avec cette nouvelle promotion, j'ai complètement oublié.

- Et en quoi vos affaires personnelles me concernent ?

- Je dois me rendre à un dîner avec les investisseurs de la société. On m'a clairement fait comprendre que ma présence était obligatoire. En tant qu'assistante personnelle, vous devez m'aider dans mon travail, non ? Il s'avère que j'ai besoin de vous pour garder ma nièce.

- Et si je refuse ?

- Si vous refusez, je serais dans l'obligation de faire un rapport négatif à votre sujet à la direction. Il serait dommage d'entacher votre dossier si parfait, non ? Fit Fubuki tout sourire.

Hana bouillonnait intérieurement, elle voulait refuser mais elle était prise au piège. Fubuki Mori ne se gênerait pas pour détruire sa carrière, elle en rêvait. Il était sûr que ses menaces seraient mises à exécution. Hana n'avait pas le choix, elle devait jouer les nounous si elle voulait garder son travail.

* * *

Hana rentra dans l'appartement de Ryo, soulagée que ce dernier soit absent. Elle n'osait pas encore imaginer la réaction du garçon lorsqu'il s'apercevrait que dans ses bagages, elle ramenait un enfant. Elle espéra qu'il l'autoriserait à rester comme prévu, elle se voyait mal à l'hôtel avec un bébé.

La jeune fille n'arrivait toujours pas à réaliser qu'elle avait accepté de garder ce bébé de 18 mois. Chiwa était une très mignonne petite fille mais Hana savait déjà que le week-end allait être difficile. Elle n'était pas à l'aise avec les enfants, et encore moins avec les bébés. Elle avait déjà bien du mal à prendre soin d'elle-même alors s'occuper d'une personne incapable de faire quelque chose tout seul, c'était une énorme responsabilité. Hana souffla, elle devait vraiment aimé son travail pour avoir accepter. Elle se jura cependant d'utiliser ce service rendu contre Fubuki-san dès que l'occasion se présenterait.

La jeune femme sortit Chiwa de sa poussette. Elle laissa la gamine découvrir l'appartement tandis qu'elle rangeait ses achats pour le dîner. Elle se laissa ensuite distraire par les magazines qu'elles avaient trouvés au combini du coin, elle s'étonna encore de ne pas avoir reconnu plus tôt son voisin sur les couvertures. Alors qu'elle lisait une interview du garçon, un fracas se fit entendre puis des pleurs. Hana réalisa qu'elle avait oublié de surveiller Chiwa.

Elle courut dans la chambre, pièce d'où venait les sanglots. Elle trouva la petite près d'une guitare brisée en deux. Elle prit l'enfant dans ses bras et tenta de la calmer comme elle le pouvait, en la berçant.

- Tout va bien, c'est rien, Chiwa-chan.

Apparemment, elle n'était pas blessée. Elle n'avait aucune bosse ni aucune plaie. Elle était seulement effrayée par le bruit qu'avait fait l'instrument en tombant. Hana s'en voulait, elle venait de faire sa première erreur, laisser un bébé sans surveillance. Au bout d'un moment, elle cessa de pleurer. La jeune femme fut soulagée, enfin, un moment seulement. Son regard se porta sur la guitare de Ryo qui gisait au sol ou plutôt ce qu'il en restait.

- Tu crois que c'est réparable? demanda Hana en direction de Chiwa qu'elle tenait dans ses bras. Comme si tu pouvais me répondre...

Voilà bien une situation qui dépassait Hana, c'était justement pour cela qu'elle n'appréciait pas spécialement la compagnie des jeunes enfants. Elle avait l'impression d'essayer de communiquer avec une étrangère mais en ayant oublié le dictionnaire. Chiwa la fixa et lui répondit quelque chose dont Hana ne comprit absolument.

- En langage bébé, je parie que tu veux dire : Il va te tuer !

- Y'a des chances en effet !

Hana réalisa soudain la présence de Ryo dans la pièce. Sous l'effet de surprise, elle faillit faire tomber Chiwa mais la rattrapa en lâchant la guitare. L'instrument, en tombant une nouvelle fois, s'abîma de nouveau. Prise sur le fait, Hana ne trouva pas grand chose pour se justifier.

- C'était le bébé ou la guitare ! Désolé !