Voisin(e)

Chapitre 18

Chapitre 18  

Hana était le point de terminer sa journée, elle raccompagnait un groupe d'hommes d'affaires américain à leur voiture lorsqu'elle remarqua la présence d'un individu au comportement étrange quelques mètres plus loin. Elle se concentra sur ces clients et attendit donc que leur voiture se soit éloignée pour en avoir le coeur net. Elle avait la curieuse impression d'être observée, et cela, depuis le milieu de l'après-midi. Pourtant, lorsqu'elle chercha à retrouver la personne qui semblait l'observer, elle avait disparu. Elle s'apprêta à rentrer au bureau pour consulter son planning du lendemain et se retourna rapidement. Si vite qu'elle ne vit pas qu'un homme était juste derrière.

- Désolé, je ne vous avez pas vu.

La jeune femme s'arrêta net dans ses excuses lorsqu'elle reconnut la personne qu'elle avait faillit renversé : Maruyama Ryuhei. Elle n'avait pas particulièrement de rancune envers le garçon mais elle savait qu'il était ami avec Ryo. Ce seul détail suffisait à le rayer de sa liste d'amis.

- Qu'est ce que vous faites ici ?

- C'est à cause de Ryo...

- J'y crois pas ! L'interrompit Hana. Maintenant il envoie ses amis plaider sa cause ? Vous pourrez lui dire que ça ne sert à rien. Je ne veux plus jamais avoir affaire à lui.

Sur ces mots, elle abandonna Maru. Elle rentra dans les bureaux de l'office de tourisme ne laissant pas Maru ajouter un mot. Hana n'avait déjà pas apprécié de tomber nez à nez avec Ryo la veille, elle n'était pas ravie non plus de voir un autre membre de son groupe ici. Elle commençait à se dire que sa fuite de Tokyo avait été vaine, cela faisait déjà deux personnes qui la retrouvaient.

Maru était resté quelques minutes à l'attendre, espérant sûrement qu'elle change d'avis et qu'elle accepte de l'écouter. Il avait dû se lasser, car lorsque Hana vérifia à la fenêtre, il n'était plus là. Elle rentra ensuite à l'auberge, espérant qu'il ferait passer le message à Ryo : elle ne lui accorderait jamais une seconde chance.

Quelques minutes plus tard, Hana était devant le perron de l'auberge. Elle entendait la voix de Tsukasa qui hurlait contre quelqu'un. La jeune fille ne pouvait s'empêcher de trouver le mari de sa meilleure amie effrayant, surtout lorsqu'il commençait à élever la voix. Elle s'approcha des lieux, curieuse de savoir contre qui il s'en prenait. Hana pensa à un mauvais payeur mais réalisa qu'elle se trompait. Il ne s'agisait pas du tout d'un client de l'auberge qui tentait de filer sans payer la note. Elle hésita une seconde à faire demi-tour mais ne pouvait s'empêcher d'écouter le reconnaissant. Elle se cacha de manière à suivre la conversation sans être vue.

- Partez d'ici !

- Je sais qu'elle est ici, je dois lui parler c'est très important.

- Il n'y pas de Yuri-san ici ! Répéta Tsukasa.

- Vous cherchez à la protéger, c'est ça ? Je vous promets, je ne lui veut pas de mal, je veux juste lui parler. Je sais qu'elle ici, votre femme est sa meilleure amie. Votre femme s'appelait bien Komori Ayumi, non ? Je veux juste lui parler.

- Mais...

Hana suivait la scène de loin. Maru ne manquait pas de culot, l'avoir suivit jusqu'ici. Un frisson la parcourut lorsqu'elle comprit qu'il était arrivé avant elle, il connaissait donc déjà son adresse lorsqu'il était venu la voir à son travail. L'idole devenait soudain assez effrayante, ce côté harceleur n'était pas en effet, très attrayant.

Elle sourit cependant en voyant que Tsukasa faisait barrage. Bien qu'elle soit toujours assez froide avec lui voir parfois désagréable, il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Elle ne connaissait pas le garçon, elle vivait pourtant chez lui depuis deux semaines mais n'avait jamais fait l'effort d'en savoir plus sur lui. Pour Hana, il restait toujours celui qui lui avait enlevé sa meilleure amie. Elle lui en voulait de lui avoir pris la seule personne qui comptait à ses yeux. Pourtant, elle commençait à se dire qu'il ne devait pas être si mauvais au fond. Il la connaissait à peine mais la défendait, il devait sûrement agir de la sorte pour Ayumi et Hana ne pouvait s'empêcher de trouver la chose touchante.