Voisin(e)

Chapitre 23

Chapitre 23

Hana et Ryo avaient passé la soirée à se comporter en simple voisins, en amis. Mais désormais tout dérapait. Ils ne pouvaient pas faire barrage plus longtemps à leurs sentiments. Ils se mentaient à eux-mêmes, ils luttaient contre leurs envies et leurs désirs. Qui fit le premier pas ? Impossible de le savoir. Peut-être Ryo qui n'avait pas pu se retenir de goûter aux lèvres de sa voisine qui semblaient lui crier de les prendre enfin. A moins que ce soit Hana qui presque inconsciemment, se rapprocha du garçon.

Ryo commença par déposer un chaste baiser, puis un deuxième. Hana se surpris à passer ses bras autour du garçon. Rapidement, ils se retrouvèrent à échanger un langoureux et passionné baiser. Ils sentaient l'un comme l'autre qu'ils n'avaient plus le contrôle de la situation. Ils se laissaient uniquement guider par leurs émotions. Finalement, ils se détachèrent mais sans arriver à se quitter des yeux.

Hana sentit son estomac se nouer brusquement, elle se retrouvait dans la situation qu'elle redoutait tant : l'après baiser. Elle avait laissé son envie folle de sentir les mains de Ryo sur elle mais commençait à déchanter. Qu'allait-il se passer maintenant ? Elle attendait donc un geste, une parole du garçon qui pourrait la rassurer.

- Je fais souvent ce même rêve, dit alors Ryo. Je suis devant toi et je sais exactement quoi dire. J'ignore ce que je te dis exactement mais je te vois sourire et je comprends que tu me pardonnes. Mais, à chaque fois, c'est la même chose : à ce moment précis, tu t'éloignes brusquement de moi. J'essaie de te rattraper, en vain. Je suis comme collé au sol tandis que tu continues à disparaître peu à peu. Quand je réussis enfin à bouger, je commence à te courir après mais je finis par me réveiller en sursaut sans jamais y parvenir.

Hana esquissa un sourire gêné. Elle pensait être la seule dans cette histoire, à avoir trinqué mais visiblement, Ryo pensait à elle et souffrait lui aussi. Elle n'aurait jamais imaginer qu'elle soit au coeur de ses rêves.

Elle n'aurait jamais pu espérer de plus belles excuses de sa part. Pourtant, elle commençait à trouver qu'elle agissait de manière égoïste. Elle s'en voulait d'avoir pensé que Ryo était le seul responsable. À Hiroshima, il avait tenté une première fois de s'excuser, certes en utilisant la mauvaise phrase mais elle ne pouvait pas lui reprocher d'essayer. Aujourd'hui, il ne semblait pas lui tenir rigueur de son comportement, elle l'avait pourtant accablé et laissé en plans plusieurs fois.

Le garçon continuait de la fixer, attendant qu'elle lui réponde quelque chose. Elle ne savait pas quoi dire, elle se releva, se retrouvant alors face à Ryo qui était toujours sur elle. Se retrouvant à sa hauteur, elle se sentait moins à sa merci, enfin, juste quelques instants seulement car Ryo enchaîna avec une phrase qui eut l'effet de la foudre lui traversant le corps : Hana eut l'impression d'avoir le coeur qui cessa de battre.

- Hana, je crois que suis tombé amoureux de toi.

- Tu es... Ne racontes pas n'importe quoi ! S'écria la dite Hana.

La jeune fille ne pouvait pas admettre que Ryo puisse éprouver ce genre de sentiments pour elle. Pas qu'il en soit incapable car elle commençait à le trouver de plus en plus charmant mais elle se demandait ce qui pouvait attirer une telle célébrité à s'intéresser à elle. Elle n'était pas spécialement jolie, elle avait mauvais caractère et pensait que l'amour n'était plus pour elle.

- Je t'aime ! Lâcha soudain Ryo.

- Waouh, doucement Roméo fit alors Hana en poussant Ryo au fond du canapé.

Ryo, en plein doute, suivit des yeux Hana. Elle se leva du canapé et commença à faire les cents pas dans le salon. Elle chercha à analyser la situation, elle n'avait pas envisagé une telle déclaration. Elle était prise au dépourvu et ne savait pas quoi répondre. C'est en tout cas ce que se répétait la jeune femme car en réalité, elle ne pouvait pas nier qu'elle avait des sentiments pour son voisin. Mais était-ce de l'amour ou seulement du désir ? Lorsqu'elle sentit les bras musclés de ce dernier l'enserrer, elle se sentit fondre. Lorsqu'il commença à l'embrasser dans le cou, elle soupira d'aise. Finalement, elle cessa de réfléchir et se retourna vers son voisin pour l'embrasser.