Chapitre 21
Hana avait reconnu la voix de Ryo avant même de se retourner mais n'arrivait pas à croire qu'ils puissent se retrouver ainsi par hasard. Elle pensait peut-être le croiser dans son immeuble, pas au supermarché du coin à une heure si tardive. Lorsqu'elle sentit la main de Nishikido près de la sienne, sur le plat de soba qu'elle souhaitait acheté, elle sentit un frisson la parcourir. Elle ne savait pas pourquoi, à chaque fois qu'il la touchait, elle sentait son rythme cardiaque s'accélérer et ses joues virer au rouge. Elle retira sa main aussi vite que le fit Ryo. Le garçon lui semblait lui aussi mal à l'aise.
- Yuri-chan, ohisashiburi !
- Bonsoir, Nishikido-kun.
Les salutations faites, le couple resta à se regarder en chien de faïence. Ni l'un ni l'autre ne savait comment enchaîner. Finalement, c'est le portable de Hana qui mit fin à cette histoire sans parole. Elle farfouilla dans son sac et consulta le message qui venait de lui être envoyé. Elle se mit alors à crier un « Yes » qui résonna à travers tout la boutique et à sautiller comme une puce. Ryo ne put s'empêcher de rire en la voyant faire.
- Une bonne nouvelle ?
- J'ai décroché un nouveau job, un boulot fantastique.
- Cool ! Fit Ryo. Félicitations.
Le garçon s'apprêtait à repartir, profitant de l'euphorie de Hana pour lui piquer les derniers sobas du magasin. Il lui adressa un petit sourire d'au revoir et prit la direction des caisses. Hana était encore sous l'émotion de la nouvelle. En le voyant s'éloigner, elle se mit alors à lui courir après. Elle le rattrapa au bout du rayon.
- Nishikido-san, ça te dirait de fêter la nouvelle avec moi ?
Hana avait parler avant de réfléchir. Qu'est-ce qui lui prenait ? Après l'avoir laissé en plan à Hiroshima, sans explication, il n'allait pas perdre davantage son temps avec elle, même si c'était juste de manière amicale, autour d'un verre. Dans l'euphorie de cette nouvelle, elle avait juste envie de partager son bonheur, elle n'avait pas d'arrière pensée.
Enfin, c'est que Hana se répétait intérieurement, cherchant à se convaincre qu'elle ne ressentait plus rien pour Ryo. Au mieux, il était comme un ancien copain de lycée que l'on est content de revoir par hasard. Alors pourquoi se mit-elle à espérer qu'il accepte ? Elle se rendit brusquement compte qu'elle voulait rester encore près de lui, même quelques minutes. Elle ne voulait pas que cette rencontre fortuite prenne fin si vite.
Nishikido mourrait d'envie d'accepter. Revoir Hana, c'était inespéré, surtout ici et maintenant. Le jeune homme ne voulait pas s'enlever de la tête que le destin s'évertuait à la mettre constamment sur sa route. Il devait peut-être accepter et voir si le destin ferait cette fois-ci, mieux les choses. Cependant, il hésitait. Il ne savait pas comment agir avec la jeune fille. Et s'il faisait encore une fois tout capoté ? Et s'il disait, encore une fois, des choses qu'il ne fallait pas ?
- Tu as sûrement des choses plus intéressantes à faire, dit Hana en remarquant l'hésitation de son voisin. Tu n'es pas obligé d'accepter...
- Non, bonne idée, allons fêter ça dans un bar !
* * *
- Tu devrais peut-être y aller doucement avec l'alcool, j'ai pas envie d'être obligé de te porter jusqu'à chez toi encore une fois !
Hana, les yeux ronds, fixait son voisin. Elle ne comprenait pas l'allusion mais posa tout de même sa pinte sur le comptoir. Il était vrai qu'elle avait la descente facile ce soir, elle devait faire attention. La dernière fois qu'elle avait abusé des bonnes choses, elle s'était retrouvée chez Ryo, sans le moindre souvenirs de sa soirée. Elle se souvenait seulement d'avoir tenté de noyer sa rancoeur envers sa patronne dans l'alcool et que Ryo s'était soudain retrouvé à côté d'elle. Elle venait de comprendre que ce soir-là, Ryo l'avait porté jusqu'à chez lui, elle devait vraiment être dans un état lamentable.
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Voisin(e)
FanfictionHana rentre d'un long voyage d'affaires. Ayumi, sa meilleure amie est également sa voisine. Hana décide d'aller se faire offrir le repas chez elle pour fêter son retour mais cette dernier semble être absente. Peu importe, Hana a les clés, celles de...