Chapitre 5

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_____ Zoé était sur le chemin pour rentrer chez elle et il pleuvait. Il pleuvait affreusement, de plus en plus fort à mesure que les minutes passaient et elle n'était pas encore arrivée, loin de là. La pluie se mélangeait aux larmes qui coulaient sur ses joues et étalait encore plus les traînés noir de maquillage qui glissaient jusque dans son cou. 

Elle n'avait rien pour se couvrir et resserra donc ses bras sur son corps. Elle n'arrivait même pas à accélérer le pas, elle était fatiguée, si fatiguée. Elle ne pouvait plus voir Olivio, elle ne voulait plus voir Olivio. Il l'achevait de jour en jour, par son ignorance. Elle ne supportait plus sa situation.

Elle ne voulait plus être amoureuse de lui putain de bordelde merde !

Ses sanglots redoublèrent d'intensité et elle décida de s'asseoir. Les rues étaient désertes et elle avait enfin quitté le centre de ville de Toulouse pour rejoindre son quartier résidentiel. Elle n'était, certes, plus très loin de chez elle mais ce banc l'appelait, il lui tendait les bras, et ses jambes cédèrent. 

Les arbres sous lesquels elle était installée atténuaient quelque peu la pluie mais au point où elle était trempée, cela ne changeait absolument rien.
Le froid était intense, presque glacial. Le genre de froid qui vous tiraillait jusqu'à l'intérieur et faisait trembler le moindre de vos membres.

Elle respirait difficilement tant ses pleurs la faisait haleter. Elle en avait marre, marre, marre, marre.
Après tout, peut-être qu'Anna avait raison. Peut-être qu'elle devrait sortir avec Andréas ; surtout qu'elle n'y voyait que des avantages. Andréas était plutôt mignon, il était adorable, drôle, sensible, généreux, tendre, et selon sa meilleure amie : fou d'elle. C'étaient ses mots, Zoé n'inventait rien...

Et peut-être qu'ainsi elle pourrait enfin oublier Olivio, si elle tombait amoureuse d'Andréas elle pourrait l'oublier, oui et- Non ! Elle avait déjà essayé, elle n'avait jamais réussi à l'oublier. Une fois, une seule fois elle avait cru tomber amoureuse... Il s'appelait Paul. Mais elle avait cru, elle avait seulement cru, car il s'était avéré qu'une fois de plus Olivio occupait toutes ses pensées.

Il ne faisait que ça, et cela la fatiguait, cela lui donnait la nausée, et cela ne faisait que la faire pleurer d'avantage. 
Et cette putain de pluie qui tombait, qui tombait et qui ne s'arrêtait pas.
C'était comme si ces derniers jours, le mauvais sort s'acharnait sur elle...

Mais qu'est-ce qu'elle avait fait ?

- Euh... ça va aller ? lui demanda-t-on d'une voix hésitante

_____ Zoé reconnaissais cette voix, mais c'était complètement insensé.
Elle releva néanmoins le visage et sentit soudainement ses joues rougir affreusement. Là, devant elle, sous les trombes d'eau que crachait le ciel de Toulouse, se tenait Olivio. Olivio Ordonez.

Olivio Ordonez s'inquiétait pour elle ? Olivio Ordonez lui tendait un mouchoir ? Olivio Ordonez s'asseyait à ses côtés ? Elle saisit le petit carré de papier qu'il lui tendait et se moucha d'une façon très peu élégante. De toute façon, la situation était loin de mettre l'avantage de son côté. Ses yeux étaient rouges et bouffis d'avoir trop pleuré, ses cheveux informes et trempés, son nez tout irrité... 

Et Olivio avait l'air de s'en contrefiche, il sortit même un deuxième mouchoir de son paquet et se pencha vers elle afin d'essuyer ses larmes.
Zoé le regardait, les yeux grands ouverts, la bouche en O.

- Zoé Carmin, c'est ça ? questionna-t-il tout en lui souriant

_____ Zoé hocha la tête silencieusement. Olivio Ordonez connaissait son nom ?

- Tu ne te rappelles pas de moi ? On était dans la même classe une année au collège, je crois. Je suis le frère de Flo. Tu le connais bien, non ?
- Oui, Oui. Mais, je me rappelle de toi. On était assis à côté en cours d'Anglais. Rétorqua-t-elle d'une voix tremblante

"Elle rêve de Lui"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant