Chapitre 13

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_____Cela faisait une semaine désormais que ce maudit cours était passé, il était loin derrière pour Zoé. Tout comme l'était cette horrible journée humiliante. Pourtant, personne ne semblait avoir oublié et la jeune fille pouvait encore lire le dégout ou bien la compassion sur les visages. 

Mais elle n'avait besoin de la pitié de personne ! Elle n'avait plus reparlé à Olivio, l'évitait sans arrêt, et avait refusé ses appels. Deux appels. Un mercredi soir et un jeudi soir. Il avait visiblement ensuite vite abandonné. Zoé avait donc raison, il n'en valait plus la peine...

Mais cette pensé lui faisait mal. Elle lui faisait mal car elle avait beau se convaincre qu'il ne représentait plus rien à ses yeux, elle avait beau s'empêcher de penser à lui, elle ne pouvait que se résoudre à l'évidence. Elle éprouvait toujours des sentiments envers lui. 

Il semblait donc qu'il lui en faudrait beaucoup plus pour cesser d'être amoureuse de lui. Elle soupira et frotta son front de la paume de sa main, le coude négligemment appuyé sur sa table de cours, les yeux perdu dans le vide que lui offrait la fenêtre. 

Elle n'écoutait pas le prof, mais cela ne changeait rien. Elle était en cours d'anglais, elle n'avait pas besoin de cours d'anglais.

Elle souffla. Elle souffla car elle se désespérait. Elle avait réussi à ne plus penser à Olivio jusqu'à Lundi. Anna s'était efforcée de lui changer les idées. Mais c'était impossible, c'était comme si elle ne parviendrait jamais à ne plus l'aimer. 

Mais le fait est qu'elle l'aimait alors qu'elle ne voulait pas. Le fait est qu'elle pensait à lui, sans arrêt, alors qu'elle ne voulait pas penser à lui non plus. Elle aurait pu penser à n'importe qui d'autre, n'importe quoi d'autre, mais non. Toujours Olivio, Olivio, & Olivio. 

Elle aurait pu penser à son week-end, aux nouveaux vêtements qu'elle s'était acheté Samedi avec sa meilleure amie, à Andréas qui l'avait appelé Vendredi soir et s'était excusé, au dimanche qu'elle avait passé avec son frère... Mais non. Toujours Olivio, Olivio, & Olivio.

Soudainement, la sonnerie stridente annonçant 15h00, donc la fin des cours pour Zoé, la fit sursauter. Elle tourna la tête vers le reste de la classe et se mit à son tour à ranger ses affaires.
Mais, alors qu'elle s'apprêtait à sortir, le professeur, monsieur Blanchet, Anglais  d'origine, l'appela. Elle fit donc demi-tour jusqu'à son bureau.

- Zoé, je peux te parler un instant ?
- Oui. Oui bien sur.

_____ Il se racla la gorge et se lança enfin, le bout des doigts joins entre eux, un air solennel au visage :

- Il m'a semblé que tu as été particulièrement « absente » aujourd'hui. Tu n'as cessé de regarder par dehors, perdue dans tes pensées, pendant tout le cours.
- Oh. Eum... Je suis désolé. S'excusa Zoé.
- Tu sais, si quelque chose ne vas pas, tu peux m'en parler, je suis ton professeur, je suis là pour t'écouter.
- Non, non, tout vas très bien. Merci monsieur. C'est juste... juste la fatigue.
- Ah, ça me rassure. Sourit Mr Blanchet. Vendredi, c'est les vacances alors j'espère que tu en profiteras pour bien te reposer.
- Je n'y manquerais pas monsieur. Au revoir.

_____Elle lui sourit et se dirigea de nouveau vers la porte. Mais elle s'arrêta au dernier moment. Une question lui brûlait les lèvres mais elle ne savait pas si elle devait la poser, si elle avait le droit. Elle se retourna néanmoins. 

- Monsieur ?
- Oui ? 

_____ Il releva le nez de ses copies et l'interrogea du regard.

- Eum... Je, j'ai donné quelques cours d'anglais à... à Olivio Ordonez et... et j'aurais aimé savoir comment s'est passé son test Lundi. Demanda Zoé, hésitante
- Et bien, en temps normal, je n'ai pas le droit de donner ce genre d'informations à un élève mais dans la mesure où Olivio Ordonez ne s'est pas présenté, je suppose que je n'aurais pas à me poser la question. Rétorqua le professeur d'un air désolé.

"Elle rêve de Lui"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant