"Elle rêve de Lui"

Chapitre 9

____Il était presque 15 heures. Zoé jeta un bref coup d'œil à son portable et constata qu'il était exactement 14h47. Elle sourit pour elle-même, pour une fois qu'elle était à l'heure. Zoé attendait Flo et Andréas sur la place de la mairie où avait été installée la patinoire pour l'hiver. 

Elle les attendait, bien emmitouflée dans sa lourde écharpe grise en grosses mailles et regrettait de ne pas avoir mis de collant sous son jean récemment déchiré au niveau des deux genoux. A Toulouse, malgré ce qu'on pense, l'hiver était souvent trés froid.

Elle amena ses mains à sa bouche, souffla à l'intérieure de ses doigts liés puis les frotta activement entre eux, essayant ainsi de se réchauffer. Elle réitéra ce geste, tournant en rond, jusqu'à ce qu'elle entende Andréas crier :

- Zozo !

_____Ah, mon dieu ! Elle haïssait ce surnom ! Quelle idée de l'appeler ainsi ?! Elle se retourna vivement et le fusilla faussement du regard. Bien sur, cela ne dura pas, Zoé trouvait le jeune homme tellement mignon avec son bonnet et son petit nez rougi qu'elle ne put que finir par sourire.

Les deux garçons s'approchèrent et Zoé piqua dans le paquet de churros que Flo tenait entre ses gants.

- C'est pour ça que vous êtes en retard hein ! Vous êtes passés devant le stand et vous n'avez pas résisté ! s'exclama-t-elle alors, la bouche pleine de sucre, un sourire moqueur au coin des lèvres
- Ouais enfin nan... répondit Andréas, le plus naturellement du monde.
- Ok Andy, Ok.

_____Flo et Zoé rigolèrent du sérieux et certain manque de clarté de leur ami. Et la tête qu'il tirait alors conforta les deux adolescents –enfin, enfants même- encore plus dans leur fou rire. Flo se pencha et pinça la joue d'Andréas tout en s'attendrissant :

- Mais Andréas, fais pas cette tête voyons
- Nan mais voilà quoi !
- « Ouais enfin nan... » ; « Nan mais voilà quoi ! » Exprime toi ! Tu vas y arriver, je te le promet, tout n'est que persévérance dans la vie, et surtout Espoir. Oui, ne perd pas espoir Andréas. L'encouragea faussement Zoé, d'un air moqueur

_____Andréas lui tira la langue et la jeune fille soupira, d'un air qui se voulait supérieur. Puis, elle finit par sourire et le jeune blond souffla avant de faire de même.

- En fait, si on est en retard c'est parce qu'on a passé 3 heures à se disputer pour savoir si on prenait des crêpes Nut-Nut ou des churros... et Le « Nan mais voilà quoi ! », c'est parce que vous êtes méchants ! Vous vous alliez contre moi et en plus, vous vous foutez de ma gueule ! expliqua Andréas, d'une voix boudeuse

_____ Flo et Zoé échangèrent un regard narquois et ne purent empêcher un deuxième fou rire s'emparer d'eux. C'était plus fort qu'eux, ils auraient aimé arrêter mais ne pouvaient juste pas. Il n'y avait qu'à voir la tête de ce pauvre Andréas... Non, ce n'était pas possible de s'arrêter.

Le blond était décomposé, ses yeux sortaient presque de ses orbites et sa bouche finit par s'ouvrir en un O d'exclamation. Il tenait le rôle de la victime, et c'était marrant, car, bien entendu, ce n'était pas sérieux. De toute façon, c'est toujours plus marrant quand ce n'est pas vous, non ?

Flo lui tapa gentiment sur sa la tête, grimaça, attrapa le bras de Zoé et l'entraîna vers la patinoire.
Andréas, lui, se mit directement à leur courir après, leur ordonnant presque de l'attendre. Flo tourna son visage vers celui de la jeune fille; leurs regards se croisèrent ; et ils rigolèrent de plus belle.

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_____ Malheureusement pour Zoé, c'est très vite que les rôles s'inversèrent. 
Et elle était désormais la victime ! Et effectivement, c'est toujours plus marrant quand ce n'est pas vous. D'un côté c'était parfaitement logique, vous n'alliez pas rire de vous-même !