Samedi 21 juillet,
en début et fin
de soirée.Salut,
El'.J'ai vu une partie du film Twilight, hier. Je t'en parlerai quand je l'aurai terminé, tu n'auras qu'à passer si ça ne t'intéresse pas.
Spoil alerte : ça ne sera pas dans cette lettre car j'suis loin de l'avoir fini.
Hier soir, j'avais enfin de la wifi. Je m'explique. Avec ma mère, nous sommes allées dans la maison de mes grands-parents, où nous allions passer la nuit, car sa cousine - ma tante -, et sa fille - ma cousine -, allaient y dormir également parce qu'il n'y avait plus de place là où elles étaient - longue histoire -.
Disons que ma tante loge avec ma cousine chez ses parents, le temps de son séjour ici, mais sa soeur et sa famille se sont pointés là-bas pour le week-end, donc il n'y a plus de place et elles viennent ici, parce que nous logeons chez mes grands parents dans un appartement à la plage, qu'il n'y a pas de place pour elles et qu'on est donc parties les rejoindre à la maison histoire de ne pas les abandonner à leur triste sort. Faut dire qu'elles n'ont pas les clés, aussi.
Si t'as pas compris, tant pis tu ne rates rien.
Bref. Tout ça pour dire que j'suis sortie avec ma mère, mes deux tantes et ma cousine au restaurant.
C'était cool, j'ai un peu rigolé, et souri, parfois. Mais j'me sentais bizarre, également. C'est souvent cette impression que j'ai ces derniers temps : étrange ; de trop ; seule. Elles font toutes attention à leur physique, à leur image. Elles sont toutes féminines, biens dans leur peau et elles prennent soin d'elle. Tu comprends que moi, avec mes cheveux à moitié rasés, mes habits masculins, sombres et ma dégaine de mec, j'me sentais comme différente d'elles ? À raison, d'ailleurs. En soit, j'men fous. J'demande pas de leur ressembler, mais ça m'fait bizarre, parce que qui me ressemble, en fait ? Qu'est-ce que je veux, au juste ? Qu'est-ce que j'attends ?
La soirée était, malgré ces questions incessantes qui tournaient inlassablement dans ma tête, sympa. Puis le retour à la wifi, c'est vachement cool, ça aussi. J'ai dû dormir 3 bonnes heures, cette nuit. Le combo Netflix et réveil matinal, faut dire que c'est pas pour moi. Youtube a occupé le restant de ma journée. J'ai décidément une vie palpitante.
Plus sérieusement, j'ai réussi à rester la journée seule à la maison, alors autant te dire que j'ai profité de cette solitude. Tu sais, y'a une grosse différence entre se sentir seul et l'être. Parfois, j'suis seule mais j'me sens malgré tout entourée, puis je m'occupe, je suis relativement bien. D'autres fois, je suis entourée, j'veux dire y'a des gens autour de moi, j'ai de quoi faire, mais j'me sens terriblement seule. Et la deuxième option est nettement moins cool que la première, mais plus présente ces temps-ci.
Bref, c'était une journée sympa, finie avec ma mère et mon frère à mcdo. Que demande le peuple ? En ce qui me concerne, j'suis plus que comblée. J'avoue, j'suis pas très compliquée. Pour une fois. Seule fois, d'ailleurs.
Puis ce soir, j'ai arrêté de courir après un garçon à qui je tenais beaucoup. Ça a été long et compliqué, mais j'ai arrêté de le faire. Du moins, j'essaie peu à peu et je travaille dessus.
Ce soir, tu m'as envoyé un message, aussi. Et je ne m'y attendais pas. Actuellement, on parle, et ça me fait bizarre. Vraiment, très, bizarre. J'veux dire, on ne se parle plus vraiment, on ne sait plus grand chose l'une de l'autre désormais, ce qu'il se passe dans nos vies, nos sentiments, nos pensées... Puis, d'un autre côté, tu seras toujours ma El', ma elle, et tu seras toujours toi. C'est une phrase sans aucun sens, mais tu le sais que pour moi ça en a, parce que tu comprends ce que je te dis par là. Et puis, ce qui est étrange aussi, c'est que je te parle, en messages, mais que je continue de t'écrire cette lettre en même temps. Comme ces gens dans les films qui sont au téléphone et qui continuent de se parler à travers l'appareil même lorsqu'ils se retrouvent face à face, l'un devant l'autre. J'ai toujours trouvé ça ridicule. Est-ce que je le suis moi aussi ? Plus qu'entièrement.
J'avais des choses à te dire, mais, encore une fois, mes doigts ont glissé sur ce clavier numérique, essayant de suivre comme ils le pouvaient le fil de mes pensées. Résultat, je suis partie dans un tout autre sens. La prochaine fois, alors, peut-être.
Après tout, on a le temps.
Salut.
Sar'.