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mercredi 25 juillet 2018,
début à milieu
d'après-midi.

Salut,
El'.

« J'aime beaucoup t'écrire parce que je me sens plus seul qu'avant, et j'ai l'impression que je n'arrive à retenir qu'une partie des choses que je vois. »

Aujourd'hui, je suis chez mon tonton. J'ai déjà dû te parler de lui, je pense. Faut dire que j'ai déjà parlé de lui au moins une fois à tout le monde. Il avait mis en fond un CD du groupe de rock Ange qui avait dédicacé l'album à un maire de leur ville natale, je crois. Reste à savoir si je ne raconte pas, une fois de plus, des conneries. Il m'a également tendu trois livres : le premier parlait de l'art de toujours avoir raison ; le second de tatouages, tatoueurs, tatoués ; et le troisième et dernier, de groupes de rock et de critiques de leurs albums. Très intéressant. Dans le second il y avait un extrait d'histoire, L'histoire de l'ours de Stefano Ricci. J'ai directement pensé à toi en lisant une phrase, et j'étais obligée de te la réécrire.

La coïncidence m'a, une fois de plus, fait sourire et ça m'a conforté dans l'idée de continuer ce « projet » si je peux l'appeler ainsi.

Après ça, nous sommes sortis avec mon oncle et avons rejoint son ami à un restaurant où les serveurs sont fort sympathiques et la bouffe est très bonne. Je me suis rempli le ventre et j'ai essayé de me sentir bien : en vain. J'ai adoré le repas, et la compagnie était très agréable, avec cet ami que je connaissais déjà. L'ennui me diras-tu ? Des petites pensées, une petite inquiétude, mon ventre qui se tordait et mon coeur qui ne s'arrêtait de taper contre ma poitrine, tout ça pour une seule et même personne. Tu te rends compte ? Souffrir autant, pour un individu qui parvenait à me faire mourir et vivre sans le moindre effort. Quoiqu'il en soit, ça allait un peu mieux car il m'a répondu et a été présent pour moi, alors je me sens moins « mal ».

Bref. J'ai beaucoup aimé les conversations avec ce fameux ami de mon tonton, qui est vraiment intéressant, réservé et gentil. On lui a donné rendez-vous pour qu'il nous emmène en voiture avec sa petite amie que j'aime beaucoup également, au concert de Robert Plant.

Mon tonton a tenu à ce qu'on achète un tee-shirt de l'USAP à mon petit frère, et j'en ai profité pour regarder si je ne trouvais pas quelque chose pour toi qui  adores le rugby. Il n'y a pas eu de vêtement particulier qui m'a tapé dans l'oeil, puis je ne sais pas si tu aimes particulièrement ça. Je me souviens te l'avoir déjà demandé et tu m'avais répondu par la négative, autrefois. Je me suis donc déculpabilisée de ne rien t'avoir acheté.

Hier soir je réfléchissais pas mal, et je me suis rendue compte que je n'avais jamais fait confiance à personne, personne sauf toi. Tu connaissais mes textes, mes histoires, mes sentiments, mes inquiétudes. Tu me connais, et t'es bien la seule à en savoir autant de moi. J'aurais pu, sans hésitation, te confier ma vie, mes mots de passe, mes secrets sans peur.

J'ai réfléchi plus longuement et je me suis rendue à l'évidence que si je l'avais aussi mal pris que tu t'éloignes de moi, que tu ne m'aimes plus comme avant, c'était aussi parce que ça voulait dire que me connaître entièrement n'était pas plaisant, que je ne suis pas suffisamment extraordinaire ou intéressante pour que tu sois restée, et c'est aussi pour ça que j'ai été énervée contre toi, auparavant. Je t'en voulais d'avoir tout fait pour me connaître, et d'être partie une fois que je me livrais à toi. Bien sûr que ce n'est vraiment comme ça que ça s'est passé, mais c'est ainsi que j'ai vécu la chose.

Je ne t'ai toujours rien acheté, mais j'me dis que c'est pas pressé, après tout, tu recevras tout ça quand ?

Seul l'avenir nous le dira.

Salut.
Sar'.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant