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mercredi 21 septembre 2018,
tôt à tard,
le matin.

Salut,
El'.

Je crois que je déteste les urgences. J'aime ne pas avoir de changement trop soudain quand je me suis préparée à quelque chose. Je déteste qu'on ne m'écoute pas, non pas quand je parle de la pluie et du beau temps, ça j'men fous, mais quand j'ai des besoins et des souffrances. Je ne suis absolument pas à l'aise avec mon corps et ça fait plusieurs années déjà que je travaille là-dessus, mais j'reviens tellement de loin que mes efforts se font lents. Maintenant que j'ai mes cheveux à moitié rasés, je les attache toujours en un chignon mal-fait, un peu destroy, parce que ça m'va particulièrement bien. J'aime rester chez moi, seule, avec Nala, mon petit bébé d'un an. Plus sérieusement, c'est ma chienne. Je déteste aussi tout ce qui est prise de sang, trucs bizarres qu'ils te font quand t'es malade, hôpitaux, urgences et toute la clique - clinique, aha, que je suis drôle. Mais j'aime me réconforter en prenant un petit dej' au mcdo. Alors, autant te dire que c'est l'un des pires jours de mon existence. Je m'explique.

Pour te résumer la situation, j'avais prévu d'aller chez ma tata parce qu'on m'y a un peu forcé. Bien que je l'aime profondément, je pense pouvoir me garder seule, et j'avais besoin de repos, chez moi. J'ai donc préparé mon sac, j'avais prévu de prendre mes cours histoire de faire les devoirs, je finirai tout à l'avance et je pourrai même regarder une série que j'ai commencé hier et dont je suis déjà accro. 7 épisodes de 40-50 minutes en une après-midi, qui dit mieux ? Bref. Ma mère est arrivée en catastrophe parce qu'en gros on irait directement à l'hôpital. J'me suis lavée, mais elle est entrée quand je me séchais sans tilter que j'y étais déjà. Etant très mal dans ma peau, j'ai crié et me suis recroquevillée sur moi-même. Elle est partie en s'excusant et dans la foulée, j'ai coincé des cheveux dans le sèche-cheveux, justement. Ça aurait pu être une anecdote vachement hilarante si j'souffrais pas autant de ce mal-être. Bref. Je me suis habillée, elle a décoincé ( coupé ) et séché mes cheveux, mais les as gardé humides, ce qui voulait dire, pas de chignon qui me va si bien, parce qu'on n'attache pas les cheveux humides sinon ça fait des pellicules. C'est la coiffeuse qui l'a dit, oui m'dame. Bref. On est arrivés à 8 heures et quelques. Ils ont fait leurs trucs, nanani nanana. Rien d'intéressant. Ah, si. J'ai dû pisser dans un pot. Hyper enrichissant, j'étais surprise de constater que j'visais plutôt bien. Ouaip, info dégueulasse que personne n'aurait aimé savoir. Bref. J'étais quand même énervée parce que les hôpitaux ça m'fait flipper, et que j'aime pas ça. Ma mère s'en foutait, je crois, vu qu'elle m'y a quand même amené alors que c'était pas nécessaire. Y'a une dame qui m'a demandé de me déshabiller genre j'me mets en sous-vêtements et j'enlève les chaussettes. Ça a été le début de la fin, étant donné que j'avais largement plus envie de mourir sur le champ que de faire ça. Je ne voulais pas qu'on me voit, ni qu'on m'oblige à enlever mes chaussettes. C'est à ce moment-là que j'ai compris que ce jour était le pire, ou l'un des pires de ma vie. J'te passe tout, et elle a ramené une collègue qui m'a redemandé d'enlever mes chaussettes. C'était un complot. Y'avait même ma mère. Bon. Y'a eu une infirmière qui m'a fait une prise de sang, alors que j'fais des malaises à chaque fois. Elle m'a donné un espèce de gaz hilarant qu'on donne aux enfants, pas aux grands... Ça puait mais on s'y habituait, et c'était bizarre. C'était une sensation étrange, j'avais la tête qui tournait, j'me sentais comme vide d'énergie, puis j'rigolais beaucoup. J'me sentais ailleurs et là en même temps, puis j'suis tombée dans les pommes, fin j'ai fait un malaise quoi. J'arrivais plus trop à parler, plus d'énergie pour le faire, et d'un coup, pouf, malaise. C'est assez déroutant parce qu'en gros quand j'fais un malaise ça vient comme ça, j'tombe d'un coup, ma tête penche sur le côté droit, j'entends les gens et j'suis là, mais impossible de me lever, de sortir de cet état. J'en suis venue à la conclusion que c'était quand même une expérience chouette et marrante à raconter.

Il est actuellement midi passé et j'attends toujours. J'peux pas manger ni boire, j'ai faim et j'suis triste de ne pas avoir pu prendre de petit dej' au McDo.

Tu l'auras compris, aujourd'hui est une journée d'merde.

J'entends un bébé chialer, un enfant, une jeune femme. Autant te dire que c'est l'ambiance par ici. Tout ça alors que j'pouvais juste faire ma prise de sang vite fait dans la ville d'à côté et recevoir les résultats le soir même. Non. C'était mieux de m'emmener dans cet enfer, c'est vrai.

Et c'est dans ce chaos que je vais te laisser.
Prends soin de toi.

Salut.
Sar'.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant