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Jeudi 18 juillet,
Tard dans la nuit,
Presque tôt le matin

Salut,
El'.

Je fais mon come back, et je peux te dire que t'en as raté des choses. J'ai faillit te présenter mes excuses, pour t'avoir un peu mise de côté, et ne pas t'avoir tenue au courant des nouveautés dans ma vie, mais je me suis souvenue que tu avais un téléphone. et toujours mon numéro. donc les moyens de te renseigner. du genre « coucou, toujours en vie ? j'ai mangé mon premier abricot de l'année et comme t'as une tête de cul, j'ai pensé à toi. ps : j'ai mon bac mention très bien mais je reste dans mon bled parce que j'suis trop gentille pour délaisser mes parents et vivre ma vie ailleurs qu'ici ». c'est pas mal, non ? l'anecdote sur l'abricot n'était pas nécessaire, mais le reste tient la route.
on a un peu parlé, toi et moi. de nos vies respectives. de nos résultats. de ce qu'on allait faire. mais tu mettais des heures à répondre. donc je faisais pareil. tenir une conversation avec un message envoyé tel jour et une réponse reçue le lendemain, c'est pas fou. alors j'ai arrêté de te répondre. et tu ne relanceras pas. en toute honnêteté, et ce, même si je sais que c'est méchant, j'espère qu'avec ta copine, ça ne fonctionnera pas. et que tu réaliseras certaines choses. j'espère que tu te rendras compte que c'était pas elle, ta elle. j'espère que tu te rendras compte que tu n'étais pas sa elle, sa el'. j'espère que tu auras besoin de quelqu'un à qui parler, et que ce quelqu'un sera moi. parce que je connais ton entourage. il n'a pas dû tant changer que ça en soi. et je sais. je sais que tu mérites mieux. je sais qu'ils te décevront. et que tu ne pourras pas être si transparente que tu penses pouvoir l'être. ouais. j'espère que tu auras besoin de moi. du peu que j'ai pu t'apporter. la plus belle chose que je pouvais t'offrir. te permettre d'être toi. te découvrir. t'assumer. accorder ta confiance, aussi. Quant à moi, je ne sais pas si je serai là. J'aimerais te dire que oui, mais ça me fera juste rire nerveusement. Savoir que tu reviens. Parce que tu en as besoin. Savoir que toutes ces promesses ne valaient rien. Ne dureraient que le temps que tu trouves quelqu'un d'autre. Que le temps que tu te lasses. Puis, si t'as plus besoin de moi, pourquoi tu m'aiderais ? Pourquoi tu te soucierais de moi ? C'est pour ça que je ne t'ai pas répondu. Parce que j'ai pris conscience de ça. J'ai commencé à écrire une réponse. Réfléchi. Et compris. Tu n'es peut-être plus là el'. Du moins, plus pour le moment. Peut-être qu'on se retrouvera, un d'ces quatre. Mais pas maintenant. Pas en ce moment. Si on se croisait, on se ferait peut-être un sourire gêné et un rapide coucou. Ou un hochement de tête. Ou peut-être qu'on s'éviterait du genre « non je ne t'ai pas vu ». Je me trouverais une soudaine passion pour le sol. Ou pour mon téléphone. Et toi aussi. Et ce serait la dernière fois que nous nous verrions. Tu sais, j'ai pensé à t'envoyer ça. Ces lettres. Mais c'est trop tôt. J'avais mis tout ça dans un petit lutin. La sorte de classeur pas un être vivant hein. Et je l'ai sorti pour y mettre autre chose. Si je retrouve tout ça un jour, je te l'enverrai. Mais quand j'aurai de quoi te l'envoyer. Quand j'aurai des choses à raconter. Quand tu auras de quoi lire. Quand j'aurai pris suffisamment de recul pour ne plus attendre de réponse. Ou de réaction de ta part. Quand tu seras redevenue toi-même. Ou que ce sera officiellement terminé. Et que je n'attendrai plus rien de toi.

Quand est-ce que je te retrouverai ? Que tu redeviendras toi-même ?

Salut.
Sar'.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant