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lundi 22 juillet,
fin de soirée,
début de la nuit

Salut,
El'.

Tout est fini. Je veux dire, pour de bon. Je n'en suis pas encore sûre et je crois que c'est surtout que je ne veux pas me l'avouer. Mais si c'est fini de ton côté, ça ne l'est pas encore du mien. Je ne t'ai plus sur les réseaux sociaux. Je n'ai plus de photo de toi. Aucune. A part peut-être celles que nous avions prises lorsque je m'étais déplacée pour te voir. Mais elle prennent la poussière dans des rappels sur une application. Je n'ai probablement pas pris la peine de les enregistrer à nouveau. Tu sais ce qui me fait dire que ce n'est pas totalement terminé ? Mon cœur. C'est cliché, mais vrai. Ici, il fait nuit. Comme partout dans c'pays, d'ailleurs. Et c'est le silence des plus total. Je sens mes pieds s'engourdir à cause d'une position peu agréable. J'entends mes doigts cogner contre le clavier virtuel. Et j'entends mon coeur. Il tambourine contre ma poitrine. Comme s'il paniquait. Comme s'il voulait en sortir. Il force la sortie, parce que l'air se comprime autour de lui.
Cette dernière chance, c'est mon coeur qui ne demande qu'à sortir et tout te dire. Mais je ne le laisserai pas faire. Je me demande ce que tu sais. Je me demande ce que tu penses. Que j'ai pu ressentir. Que je ressens encore. Tu sais, tout ça est encore flou. Parce qu'il y a ce garçon. Ce garçon compliqué qui m'a tant fait pleurer. Ce garçon cassé pour qui j'ai tant fait. Je le comparais à cette histoire. Cette saga qui a eu un succès dingue. After. Avec beaucoup de nocivité en moins comme beaucoup d'aspects que j'ai détesté dans le livre et chez certains personnages près, je nous identifiais à eux. Lui. Moi. C'était nous. Dans un sens. Parce que c'était mon premier amour. Une évidence. Mais. Il n'était pas toi. Et parfois, et maintenant, je me demande. Est-ce que tu étais mon premier amour ? Ça expliquerait pourquoi je ne souhaite pas te laisser partir. Pourquoi je ne peux pas te laisser partir. Ça expliquerait que désormais, je nous identifie à cette même histoire. Cette fois-ci je serais lui. Et toi, tu serais elle, el'.

Tu sais, on s'est parlé ce soir. Ouais, je sais. Chaque fois que l'on se parle, je décide de ne plus te parler. Pourtant c'est moi qui suis encore allée te chercher. Oui. Encore. Et tu me l'as dit. Pour toi, c'est fini. Et j'ai visiblement le mauvais rôle dans cette histoire. Je crois que c'était ton dernier message. Mais j'ai besoin de plus. Après avoir relu une dizaine de fois ma réponse, je l'ai envoyée. Je veux qu'on en parle. Je veux que tu me reviennes. J'arriverai mieux à accepter ton histoire avec cette fille si je peux faire partie de ta vie. C'est pas comme si c'était la première fois que je te parlais alors que tu étais en couple après tout.

Finalement, tu pars de chez toi. Tu ne me répondais pas parce que tu remplissais les papiers pour aller habiter dans sa ville. Et tu sais quoi ? J'aurais aimé que tu snobes mes messages parce que tu avais peur de douter de vous, si je revenais. Quelque part, je crois que j'y crois encore. Mais l'autre partie de moi sait que c'est fini. Malheureusement, ce n'était pas la plus autoritaire. Je me rattache à cette idée que tu me ramèneras dans ta vie, un jour.

Que veux-tu, l'espoir fait vivre. Et tu viens de m'envoyer ta réponse.

Salut.
Sar'.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant