Chapitre 7

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Nathan

Mais je suis vraiment con putain. Je suis con et en plus de ça elle a un mec ! Je me prends la tête dans les mains et me frotte la nuque.

— Fais chier !

Je pars à l'opposé de là où Soléa est partie avec son mec et monte dans la voiture. Je tape le volant d'un coup sec.

— Fais chier, fais chier, fais chier ! PUTAIN ! je hurle.

Pas un mot ! Je ne suis pas arrivé à lui dire un foutu mot à part « Tu m'as abandonné » et « je te déteste ». Est-ce que c'est vrai ? Bien sûr que non. Mais merde !

Je n'ai pas compris ce qu'il m'est arrivé, je suis resté là comme un con à la fixer. Je sais pas, j'aurai pu lui poser des milliers de questions, lui demander si elle pensait encore à moi.

Mais je suis resté bloqué parce qu'un flot d'émotions avait pris possession de mon corps.

Quand j'ai entendu la porte du bar s'ouvrir, tout à l'heure, j'ai compris. J'ai compris qu'elle essayait de me fuir une fois de plus. Alors je lui ai couru après sans réfléchir. Elle ne pouvait pas à nouveau me laisser comme ça.

Je l'ai rattrapé. Mais j'ai perdu mes mots aussi rapidement. Parce que j'avais autant envie de lui hurler dessus que de l'embrasser.

Et je n'ai pas pu m'empêcher de lui toucher ses cheveux blonds. Je les ai toujours aimés, je ne m'en suis jamais caché. Mais je ne sais pas, j'aurais peut-être pu me retenir ! Je n'y suis même pas arrivé. J'avais besoin de la toucher. Et ses cheveux, ce n'étaient pas assez. Alors j'ai attrapé ses joues. Et ce n'était toujours pas assez, mais suffisant pour ses deux ans sans rien, sans elle.

Et puis il est arrivé.

Son gorille à la tête de con.

Il nous a hurlé dessus puis m'a fusillé du regard, prêt à me casser la gueule si je m'approchais trop de Soléa.

Comme si je l'agressais.

Il jouait au preux chevalier sur son cheval blanc. Et dès lors qu'il a ouvert la bouche avec son accent de merde, j'ai su que j'allais le détester.

Et ce fut vraiment le cas quand il est reparti avec Soléa au bras, et qu'il n'a rien trouvé de mieux que me regarder avec son air dédaigneux.

Vraiment, ce mec avait tout l'air d'un chien de la casse. Et je le détestais vraiment. Surtout que Soléa n'avait pas l'air ravi de le voir au début. Puis elle lui a demandé de la raccompagner, et lui a pris le bras. Comme pour le calmer.

C'était moi qui étais à sa place avant. C'était moi qu'elle calmait parce que j'étais trop jaloux et que j'avais envie de casser la gueule à tous ceux qui l'approchait de trop.

Je voulais rentrer chez moi, à Paris. Et la kidnapper.

Mais il fallait que je voie la réalité en face : Soléa avait refait sa vie, et je n'avais plus de place dedans.

Je finis par démarrer la voiture et rentre à mon nouvel appartement.

Je cogite pendant tout le trajet. Et encore aussi une fois que j'arrive chez moi, et puis encore quand je suis avachi sur le canapé à regarder la télé.

Je suis toujours dans un état lamentable quand Gabin se réveille et découvre que je suis sur le canapé.

— T'es déjà réveillé ? demande-t-il les sourcils haussés.

Je jette un coup d'œil au réveil : six heures du matin. Et je travaille cet après-midi. Conclusion : je vais ressembler à un mort-vivant si je ne dors pas pendant la matinée.

C'était un jour d'été IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant