C'était un jour d'été II

Chapitre 17

Soléa

Cela fait une semaine que nous sommes revenus de notre escapade au lac Tremblay. Une semaine que Nathan ne me parle plus non plus.

C'est dur. Mais c'est compréhensible. Je suis partie pendant deux ans, sans lui donner de nouvelles, en lui faisant croire que c'était de sa faute... alors qu'il n'en était rien.

Après lui avoir tout raconté, la seule chose qu'il a fait, c'est me prendre dans ses bras et me serrer fort contre lui. Il n'a pas parlé, et quelques minutes plus tard nous sommes partis pour retourner à Montréal. Le retour s'est fait dans un silence de plomb. Ce n'était pas réellement ce à quoi je m'attendais mais... cela ne s'était pas trop mal passé non plus.

Il m'a déposé chez moi après ça, et est reparti dès que j'ai refermé la porte. Je crois qu'il avait besoin d'être seul.

Peut-être que j'aurais dû lui parler à nouveau, lui dire à quel point j'étais désolée et que je m'en voulais. A quel point je regrettais ce que je lui avais fait. Mais je n'ai rien dit. Je n'avais pas la force. Peut-être que si je lui avais parlé plus tôt, on n'en serait pas là. Je ne sais pas. C'est fou à quel point on a du mal à se parler tous les deux. On n'a jamais été très bon pour ça, peut-être serait-il temps de commencer à le faire... Mais c'était peut être trop tard entre nous. Sincèrement, je n'espère pas. Et si j'avais tout foiré entre nous ?

J'ai repris le travail, mais pas Nathan. Pas encore du moins. Je lui laisse du temps. Je ne lui ai pas encore envoyé de message, je n'ose pas. Je pense que c'est trop tôt. Ce que je lui ai dévoilé, c'était trop gros. J'ai eu la même réaction il y a deux ans quand j'ai appris qui était son père, je ne peux que comprendre.

— Salut Soléa.

Je sursaute, mon torchon dans les mains. Dean.

— Bonjour, Dean.

Je lui souris pendant qu'il me donne sa commande. Ça fait une semaine qu'il se pointe ici, le plus souvent avec des potes à lui. Lors de la soirée où je l'ai embrassé, je lui avais dit que je travaillais ici, et il m'a dit que le bar n'était pas très loin de la patinoire où il s'entraîne avec son équipe. Par conséquent, ils passent régulièrement ici. Mais Dieu qu'ils sont bruyants !

— Comment vas-tu aujourd'hui ?

Comme depuis une semaine, je lui réponds que je vais bien, et comme depuis une semaine il me dit encore :

— Et ton ex ? Il est là ?

Et comme depuis une semaine, je m'apprête à lui répondre qu'il n'est pas là.

Sauf qu'au même moment, la porte du bar s'ouvre... sur Nathan. Je sens mon ventre se tordre en le voyant. Il a l'air épuisé, et il se contente simplement de hocher la tête en ma direction.

Je le suis du regard, il ne va pas dans les vestiaires, mais dans le bureau de Sam dans un premier temps. Lorsqu'il revient enfin, il se met au travail directement, sans faire attention à moi.

Dean me jette un coup d'œil, un petit sourire crispé sur le visage.

— Je t'apporte ta commande, je lui souffle.

Il hoche la tête et finit par s'en aller. Je me tourne vers Nathan qui a un verre dans les mains, il se fige quand il remarque que je l'observe.

— Je ne savais pas que tu travaillais aujourd'hui.

— Je prépare quoi ?

Aïe. Je lui dis ce dont j'ai besoin et il pose tout sur mon plateau.

J'apporte tout aux garçons. Lorsqu'ils me voient arriver, ils m'acclament. Bon Dieu, ce qu'ils ne feraient pas pour une bière.