Soléa
Il est perdu dans ses pensées.
Et moi, j'ai envie de me barrer autant que j'ai envie de me presser contre lui.
Et c'est mal.
Et je crois que je suis sacrément déchirée.
Mais je m'en fiche.
— Pourquoi vous êtes ici avec Gabin ?
Ma voix est beaucoup trop aigue tout à coup, et je ne sais même pas pourquoi ?
Nathan me regarde enfin, comme s'il venait de se souvenir que j'étais là.
— Vacances. Enfin pour moi. Gab est là pour un stage.
Je hoche la tête :
— Tu sais que tu travailles pendant tes vacances ?
Il esquisse un sourire.
— Je ne peux pas passer trois mois sans rien faire. Tu le sais.
Oui, je le sais.
— Ouais, et sinon, à part travailler pour Sam, qu'est-ce que tu comptes faire de ton temps libre ? Tu vas faire quoi pendant trois mois ?
J'écarquille les yeux. Mais merde ! Qu'est-ce qu'il me prend tout à coup ? Je devrais n'en avoir rien à faire de ce qu'il fait de ses vacances !
Sa réponse me prend de court :
— Eh bien, je pense que j'aurais pas mal de temps pour te reconquérir.
Je me fige avant de dire d'une voix sourde :
— Dégage.
Je secoue la tête :
— Non, en fait, c'est moi qui pars.
Je me lève rapidement mais il m'attrape le poignet plus vite que je ne bouge.
— Reste. Pardon. OK, j'ai compris, trop tôt.
Je le foudroie du regard pour lui faire lui faire comprendre qu'à la prochaine allusion sur un possible « nous », je déguerpis.
Il y a un blanc entre nous soudainement. Mais ce n'est pas gênant. C'est... assez bizarre, mais ce n'est pas désagréable pour autant.
Son téléphone sonne et ça me fait sursauter.
Il le sort, et fixe l'écran une dizaine de secondes avant de répondre :
— Allô ? Tu vas bien ? Attends c'est quelle heure en France là ?
Mon cœur se serre. Nathan est au téléphone avec quelqu'un de France. Et... et la France me manque, un peu. Ou pas vraiment en fait, mais ma famille là-bas, ou plus précisément mes amis, me manquent.
— Non, c'est deux heures ici... Oui du matin... Non, je suis en soirée. Arrête Aria, raconte-moi ce qu'il se passe.
Aria ??? Oh mon Dieu. J'ai envie de pleurer. Elle me manque tellement. Si j'avais gardé le contact avec elle, si j'avais eu le courage de lui parler au lieu de prendre la fuite comme ça...
J'ai l'impression que mon cœur est sur le point de couler. Mon cœur déjà mort est en train de mourir à nouveau.
Je regarde Nathan sans réellement le regarder. Je le vois bouger les lèvres sans comprendre ce qu'il dit.
Il parle à Aria. Et Aria me manque. Elle doit me détester.
J'ai du mal à respirer tout à coup. Il me faut un verre. Je me lève pour aller m'en chercher un, mais Nathan enroule ses doigts autour de mon poignet.
VOUS LISEZ
C'était un jour d'été II
RomanceC'était un jour d'été II : Ne m'oublie pas Deux ans. Cela fait deux ans que Nathan n'a plus de nouvelles de Soléa. Elle l'a abandonné, et il en vient même à en douter de son existence. Elle a disparu, elle n'est plus en France, la maison de ses gra...