C'était un jour d'été II

Chapitre 13

Soléa

Camper.

Je m'étrangle. Non mais c'est une blague ? Je relis encore et encore son message, m'attendant à en recevoir un second pour me dire sa véritable idée. Mais rien ne vient. Alors je l'appelle, parce que je n'arriverais pas à m'exprimer comme je veux par message.

Nathan répond rapidement, et je m'égosille presque :

— Camper ? Nathan c'est quoi cette idée encore ? Je pensais qu'on allait prendre un café, ou au mieux une glace ! Mais pas camper !

— Deux jours. Je te demande deux jours. On pourra parler tranquillement sans que personne ne nous interrompe, et puis... Je suis là seulement pour trois mois, au moins ça me permettra de visiter.

Je soupire avant de demander :

— Où ça ?

Je l'entends sourire, alors que moi je suis à la limite de tomber dans les pommes. Parce qu'il sait que ça ne veut pas dire non.

— Mont Tremblant.

— Mais c'est à au moins...

— Deux heures d'ici, oui.

— Nathan, écoute je...

— Tu me fais confiance ?

Pendant plusieurs secondes je ne réponds rien, après avoir pris une longue inspiration, je souffle :

— Oui.

Cette fois, c'est à lui de prendre un peu plus de temps pour en placer une. Comme si mon simple mot lui faisait beaucoup.

— OK. Cool, ça va être cool.

Ça j'en suis moins sûre. Je me gratte la gorge. Je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas qu'on discute là, à Montréal. Pourquoi veut-il absolument m'amener aussi loin ? Il ne se rend pas compte que si nous nous disputons, nous allons quand même devoir nous supporter.

— Mhh.

Je me gratte la gorge en m'imaginant déjà là-bas avec Nathan. Il va me détester. Est-ce que je suis obligée de tout lui dire ?

— Et chaton ?

— Nath...

— Merci.

Il me coupe alors que je lève les yeux au ciel. Il faut qu'il arrête de m'appeler chaton.

— De ?

— De sortir avec moi.

— Je ne...

Mais il ne me laisse pas le temps d'en placer une qu'il raccroche déjà. Enfoiré. Je grogne et lui envoie un message :

Je ne sors pas avec toi ! J'accepte de venir pour DISCUTER.

Mon téléphone sonne dans la foulée pour me prévenir de l'arrivée de sa réponse :

Mais oui. Je te tiens au courant. J'ai hâte.

Il a hâte, mais moi je suis terrorisée. Paniquée à l'idée de passer deux jours avec lui.

***

Camper. Non mais on aura tout vu. Nathan est complètement taré.

Pourtant, je suis là à préparer mon sac pour partir au Mont Tremblant, pour camper avec mon ex. Avec qui j'ai couché il y a une semaine de cela.

J'ai complètement perdu le contrôle de ma vie. Enfin, je ne suis pas sûre de l'avoir déjà eu un jour. Mais à ce moment précis, c'est plus ma vie qui me contrôle que l'inverse.