Epilogue

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Nathan

7 ans plus tard, Montréal.

C'est ici notre réel chez nous, à Montréal. On essaye d'aller à Paris pour la plupart de nos vacances, là où on a un appartement également. Mais c'est ici qu'on a établi notre maison. C'est ici que je me sens le mieux. Avec ma femme, et mes enfants.

Seigneur, mes enfants. Si on m'avait dit qu'un jour j'aurai des enfants, je n'aurai pas ri. Je me serais sûrement évanoui. Mais bon, seul un imbécile ne change pas d'avis. N'est-ce pas ?

Il y a cinq ans, alors que nous sommes retournés à Paris pour les vacances, j'ai invité Soléa au restaurant. J'étais prêt. J'étais prêt à changer ma vie, notre vie à tous les deux. Et bousculer notre existence à jamais. Alors je m'étais jeté à l'eau :

— Je veux un enfant. Pas maintenant, mais plus tard. Je veux qu'on s'agrandisse, je veux un mini-nous. Mais pas maintenant, parce que t'as pas fini tes études, et qu'on n'en a pas les moyens encore. Mais dans quelques années. Puis... pour tout te dire, je ne suis pas encore prêt à te partager avec quelqu'un, j'ai encore besoin qu'on reste tous les deux. Mais plus tard oui. C'est pas ce que je prévoyais, ouais. Mais c'est comme ça que je vois mon futur, notre futur.

Pendant un instant, elle n'avait rien répondu, comme si elle n'en croyait pas ses oreilles, alors elle avait demandé confirmation :

— C'est vrai ?

— Ouais, c'est pour ça qu'on est là. Parce que je veux qu'on aille plus loin tous les deux, qu'on avance ensemble. Je ne veux que toi dans ma vie. Et je sais que je t'ai dit que je ne voulais pas d'enfant, mais je sais que je ne deviendrais pas comme mon père. C'est grâce à toi si je suis comme ça. C'est toi qui m'a donné envie d'être meilleur. T'es la première personne dont je suis tombé amoureux, t'es la seule et tu l'as toujours été. Je ne veux que toi dans ma vie. Je suis prêt à te suivre au bout du monde, te retrouver au Canada s'il le faut. Et puis, comme tu l'as toujours dit, si deux personnes doivent être ensemble, elles se retrouveront. On s'est retrouvé Soléa. Et je ne te lâcherais pas.

J'étais prêt. C'est ce que je lui avais dit. Pourtant, quand elle m'a annoncé qu'elle était enceinte il y a quatre ans, j'étais si paniqué et effrayé que j'ai failli m'enfuir. Je pense que je l'aurai fait si je n'avais pas été aussi abasourdi. On avait parlé d'avoir un enfant, et je savais très bien aussi qu'on ne se protégeait plus. Mais sur le coup, je m'étais dit que c'était une erreur, qu'on était allé trop vite, que je ne serais jamais à la hauteur.

Puis mon fils est né. Mon fils.

Lorsque ma femme m'a appris qu'elle était enceinte pour la seconde fois, je n'ai pas réagi de la même façon. Cette fois-ci on avait à peine évoqué le sujet d'avoir un deuxième. Alors elle avait eu peur de ma réaction quand elle l'a découvert. Pourtant, j'étais l'homme le plus heureux du monde, quand elle m'a annoncé sa seconde grossesse, mon cœur a arrêté de battre une microseconde. Puis il a débordé de joie, d'amour.

Alors on en est là. Je suis seul avec les enfants ce soir, Soléa avait une soirée avec ses copines aujourd'hui. Elle ne devrait pas tarder à rentrer je pense, elle n'aime pas rentrer trop tard. Mais moi je ne dors toujours pas. Après tout ce temps, je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil sans elle. Alors je regarde la télé en attendant son retour. C'est fou comme il n'y a rien à la télé à cette heure-ci. Ethan dort et... Louise vient de se réveiller. Elle aussi n'arrive pas à dormir sans sa maman.

En entendant les pleurs de ma fille, je vais la voir. J'aimerais éviter qu'elle ne réveille son frère. Le connaissant, il se précipiterait pour voir de quoi elle a besoin, et passerait sa nuit à lui faire des bisous. Nous empêchant alors tous les trois de dormir.

C'était un jour d'été IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant