Chapitre 19

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Soléa

Je n'ai pas pu l'éviter, Rafe, pas plus que toi. - Pearl Harbor.

Le lendemain matin, lorsque je me réveille il me faut un peu de temps pour comprendre où je suis. Je m'étire dans le lit de Nathan et m'assied, les couvertures autour de moi. Hier, le voyage en avion nous a fatigués, alors on est parti se coucher assez rapidement. Nathan m'a parlé de ses lettres.

« J'ai beaucoup de chose à te raconter ».

Effectivement il n'avait pas menti, il m'a raconté pourquoi il avait écrit ces lettres. « J'avais besoin de trouver un moyen pour me rapprocher de toi. » Nathan peut paraître quelqu'un de solide en apparence, mais à l'intérieur, il est blessé, et il a besoin de tout l'amour possible. Il a peur de l'abandon et je l'ai abandonné.

Je secoue la tête, respire un grand coup et enfile des vêtements propres avant de sortir de la chambre. Quand j'arrive dans le salon, Nathan est encore à moitié endormi sur le canapé. Il me fixe tout en fronçant les sourcils puis se redresse lentement.

— Qu'est-ce que... Bien dormi ?

Je hoche la tête tout en attachant mes cheveux. Il s'assied tout en esquissant un petit sourire.

— Tu veux manger ?

Sans attendre ma réponse, il se lève et se dirige vers la cuisine. Je le suis sans rien dire. Très bizarre comme situation. Et c'est de mal en pis lorsqu'Aria me fusille du regard, son verre de jus d'orange dans la main.

— Aria ! Qu'est-ce que tu fais là ?

En voyant la fureur dans ses yeux, Nathan se reprend en levant les mains :

— Non pas que je ne sois pas content de te voir, bien au contraire... Mais je te croyais chez ton mec.

La brune met du temps avant de lui répondre :

— J'y retourne. Je voulais juste prendre des affaires – elle croise les bras sur sa poitrine. Contente de t'avoir vu aujourd'hui, Nathan. On se voit plus tard.

Je n'aurai jamais dû accepter de rester ici. Nathan suit Aria qui vient de sortir et je me retrouve à nouveau seule à tergiverser sur mes pensées, sur le fait que je devrais partir d'ici au lieu de faire du mal à Aria.

Nathan revient quelques secondes plus tard et perçoit mon malaise lorsqu'il dit :

— Il lui faut juste du temps, que tu lui parles.

— Elle refuse de m'écouter.

Il s'assied en face de moi après avoir sorti de quoi faire un petit-déjeuner et il esquisse un sourire.

— Tu sais comment elle est. Faut pas lui laisser le choix.

J'ai envie de rire et pleurer en même temps. Il la connaît trop bien et ça en est perturbant. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux. Il y a quelques jours il m'a dit qu'il n'y avait rien, à part une profonde amitié. Mais si ce n'était pas tout ? S'il y avait plus ? Je suis partie longtemps, ils ont habités ensemble pendant deux ans. Ça peut aller très vite... Non ?

— Tout va bien ?

Je fronce les sourcils tout en le fixant.

— Je... Oui, oui.

Il hoche la tête à son tour, pas réellement convaincu.

— Je disais donc, J'ai un truc à faire aujourd'hui, mais je vais essayer de ne pas être très long. Mais... je n'aime pas te laisser seule...

C'était un jour d'été IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant