Chapitre 21

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Soléa

Il est parti depuis un peu plus d'une heure. Et je me demande si c'était une bonne idée. Merde, c'était carrément la pire idée qu'y sois. Non ?

Je suis encore devant Pearl Harbor, mais c'est bientôt la fin. Je pleure déjà. Je déteste ce film autant que je l'aime.

Un coup contre la porte me fait sursauter. Merde, qui peut bien sonner à vingt-deux heures ? Je me lève du canapé, essuie vaguement mes larmes et ouvre la porte.

J'ai l'impression d'avoir déjà vécue cette scène.

Nathan est appuyé contre le mur en face de la porte, et se tient les côtes. Il a du sang qui coule de sa bouche, sur ses mains, et également sur ses vêtements. Je pousse un petit cri et m'approche de lui.

Merde, merde, merde ! C'est entièrement de ma faute.

Je pose ma main sur son bras, sans savoir quoi dire. Je suis surprise quand il me tire vers lui. Je n'ose pas bouger de peur de lui faire plus mal qu'autre chose.

— Je suis désolée, je souffle.

— Je t'avais dit que ça se passerait mal.

Je sens son souffle saccadé sur le haut de mon crâne.

— Ça aurait pu être pire. Mais... ça roule.

— Tu saignes partout, allez, viens. Va te poser sur le canapé.

Je l'aide à rentrer, puis cours jusqu'à la salle de bain chercher de quoi le soigner. Je mets un peu de temps à trouver tout ce dont j'ai besoin.

Quand je retourne dans le salon, il n'est pas là.

— Nathan ?

Je l'entends grogner et j'essaye de suivre sa voix, je le trouve finalement dans sa chambre. Assis sur le lit. Il regarde ses mains comme s'il n'en croyait pas.

Je m'assieds à côté de lui, le désinfectant et des compresses dans les mains. Je dépose tout sur la table de chevet et allume la petite lampe.

Je ne sais pas par quoi commencer, et je le regarde quand il soupire et qu'il s'allonge sur le lit, sa tête sur mes genoux. Je me fige un instant puis attrape la bouteille de désinfectant.

— Ça va piquer, je murmure.

Il hoche la tête puis essaye d'esquisser un sourire, mais il grogne alors je suppose qu'il a mal. Il ne me lâche pas du regard, tellement que ça me fait rougir.

Vous êtes si belle que ça en est douloureux.

J'ai envie de sourire, mais je me contente de plisser le nez.

— Tu cites Pearl Harbor maintenant ?

Une étincelle apparaît dans ses yeux, il a l'air rieur, pourtant il ne fait aucun geste, comme s'il souffrait trop.

— Je croyais que tu n'avais jamais vu ce film.

— Tu devrais dire « c'est votre nez qui saigne ». Mais bon, si tu veux hein... Et puis, j'ai menti. Je l'ai vu y a quelques temps.

Je souris puis lui caresse doucement les cheveux, et répète ce que dit Evelyn dans le film, tout doucement. C'est votre nez qui saigne.

— J'ai mal partout.

— Tu penses que c'est ton cœur ?

Je fais une dernière référence au film avant de lui enlever le sang sur ses mains.

C'était un jour d'été IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant