Chapitre 2

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Après tout ça, ma vie a changé. Il ne me parlait plus, il me criait dessus tous les jours et puis un jour, par colère, il m'a frappé. Ça s'est enchaîné et je me suis tue, je ne parle plus et je ne supporte plus qu'on me touche.

À l'école, c'est pareil. Je ne parlais que si besoin et personne ne pouvait me toucher, sinon je me mettais à hurler. Au début, les profs se sont inquiétés et ont parlé avec mon père. Il leur a dit que ma mère était partie, que c'était comme ça depuis cet événement, mais évidemment, ce n'étaient que des mensonges.

Et depuis cette discussion, il faisait plus attention et grondait les enfants qui s'amusaient à me toucher pour que je pète un câble. À 10 ans, une maîtresse disait que ce n'était que des enfants alors il s'en fichait. Pour eux, ce n'était pas grave, mais à chaque fois qu'une personne me touchait, je le revoyais me faire mal, je le revoyais lui faire mal. C'est dur.

Mais le plus compliqué fut ma première année de lycée. À 16 ans, on veut tous faire les malins, se faire des potes, s'intégrer, mais moi j'étais à part. Je ne voulais pas tout ça. Je voulais juste être à l'école, avoir mon diplôme pour avoir un travail et enfin me libérer de lui, être libre, même si je sais qu'il ne me laissera pas partir comme ça. Mais les autres étudiants, eux, pensaient que j'étais l'intello de service et donc celle qu'on devait embêter.

J'ai d'abord encaissé, jusqu'au jour où l'un d'eux m'a frappé. Ça a été pire que tout, mais ça m'a également fait prendre conscience que plus personne ne me verrait faible. Je voulais me défendre, mais je ne pouvais me le permettre, mon père aurait refusé. Je me suis débrouillée pour connaître les bases et j'ai commencé la boxe toute seule (merci internet mdr). Je ne me suis jamais battue, cette aversion pour le toucher est plus forte que tout, mais il me laisse dans mon coin et c'est parfait comme ça. Je serai prête le jour où on viendra me chercher des ennuis.

Mais ce que je n'avais jamais prévu, c'est que je sois tétanisée face à lui. Un jour, alors que je me préparais pour aller en cours, j'étais à la fin de ma deuxième année de lycée. Je ne m'étais pas faite d'amie. Tout le monde pensait que je n'étais pas sociable, je le suis mais c'est très dur pour moi d'avoir une conversation et je ne fais pas l'effort. Bref, revenons à nos moutons, je me préparais pour aller en cours et pour une fois je voulais être bien, me sentir belle, donc j'avais préparé les plus beaux vêtements.

Quand je suis descendue et que mon père m'a vue, dans son regard j'ai vu de la haine, de la colère. Mais pourquoi était-il en colère alors que je n'avais rien fait ? Tout simplement, je ressemble énormément à ma mère, alors quand je me prépare, cela finit toujours comme ça.

Mon père : Va te changer, tu ressembles à ta salope de mère ! Et là, je ne sais ce qui m'a pris, j'en ai eu marre !!

Moi : Tais-toi ! Tu m'énerve, ma mère n'est pas une salope. Si tu ne sais pas garder une meuf, ce n'est pas mon problème. Je fais ce que je veux !!! Il fut choqué au début car cela faisait un moment que je ne parlais plus, à part « oui », « d'accord », c'est tout ce que je lui disais. Mais il se reprit et ce fut un carnage. Il s'est approché et m'a frappé encore et encore sans faire attention à où il tapait, pas comme d'habitude où il faisait gaffe pour ne pas que quelqu'un une voie mes bleus.

Là, il était dans une colère que je n'avais jamais vue. Il répétait à chaque coup "tu vas me le payer". Est-ce que c'est vraiment à moi qu'il disait ça..."

Une âme soeur pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant