Maelia me regarde et attend sans doute que je lui dise quelque chose, mais je reste dans mon mutisme et je reste perdu dans mes pensées. Qu'est-ce que je suis censé faire quand une personne à qui je tiens a besoin de moi, et si elle me trahissait encore ? Et si tout était de ma faute et si je devais faire le premier pas ?
Moi : "Sais-tu où il est ?"
Maelia : "Oui, il ne bouge pas, il reste à l'entrée du territoire. On ne sait pas pourquoi."
Moi : "De quel côté est l'entrée ?"
Maelia : "Du côté sud du lycée, à une trentaine de minutes à pied. Pourquoi ?"
Moi : "Je sais pourquoi, c'est de ce côté-là que j'habite. Mais pourquoi reste-t-il là-bas s'il sait que je suis ici ?"
Maelia : "On ne sait pas. Dès qu'on veut s'approcher de lui, il grogne."
Moi : "Il faut que j'aille le voir. A-t-il mangé quand même ?"
Maelia : "On ne sait pas. On a laissé de la surveillance au début, mais il s'en est rendu compte et a dit de le laisser. C'est notre alpha, on est dans l'obligation de l'écouter même si on ne veut pas."
Moi : "Peux-tu demander à ce qu'on prépare quelque chose de consistant à manger s'il te plaît, au cas où, et m'emmener là où il se situe car je n'ai pas le sens de l'orientation."
Maelia : "Je vais préparer tout ça le temps que tu te douches. Je t'ai apporté du linge à moi, j'ai pensé que dès ton réveil, tu voudrais aller te doucher."
Moi : "Merci, tu es vraiment la meilleure. Et pour ce qui est de notre conversation, ça reste entre nous, hein ?"
Maelia : "Oui, ne t'en fais pas. Et tu sais, tu as tort. Il n'avait pas raison, parce que moi, je t'aime vraiment, un peu comme une sœur."
Moi : "Merci, moi aussi je t'aime."
Après que je me sois douché et que Maelia a tout préparé, nous sommes en route pour rejoindre Cameron. Maelia m'a expliqué qu'elle avait interdit l'accès à la maison pendant que j'étais inconsciente, pour que je me repose tranquillement, et donc personne ne sera sur notre passage. Je la vois s'arrêter et regarder droit devant elle.
Maelia : "Je ne vais pas plus loin. Appelle-moi si besoin, je reviendrai te chercher. Il suffit de crier mon prénom, je t'entendrai."
Moi : "D'accord."
Je marche jusqu'à ce que j'entende un gémissement qui me fait mal. Dire que c'est en partie de ma faute... Je lui en veux toujours, mais depuis que j'ai réalisé ce que je ressens au fond de moi, beaucoup moins. Mais il va me le payer quand même. Je m'arrête et m'assois derrière lui.
Point de vue de Cameron
Ça fait quatre jours et je ne peux toujours pas me pardonner pour ce que je lui ai dit, et je ne peux pas me transformer. Mon loup me le fait payer, je lui ai enlevé une partie de lui-même. Normalement, on est censés mourir de chagrin, mais là, il est rempli de haine. Il me hait, moi. Il est un peu malheureux, mais plus rempli de haine. Qu'est-ce que ça veut dire ? Quand j'ai vu Éloïse tomber, j'ai cru que c'était la fin. Elle ne veut plus de moi, et c'est ma faute. Je ne me le pardonnerai jamais. Je suis venu ici, devant chez elle, devant le balcon de sa chambre, parce que chaque matin, quand elle se levait, elle ouvrait son volet et inspirait l'air comme si elle me sentait. Elle ne savait pas que j'étais là, évidemment, mais depuis quatre jours, rien. Et c'est ma faute, je le sais. Elle est chez moi, mais je ne sais pas. J'aime me souvenir de ce sourire qu'elle arborait tous les matins, comme si elle était heureuse du début de journée.
Je suis interrompu par une odeur, son odeur. Mon loup se retourne et la regarde.
Moi : "Laisse-moi lui parler, je t'en supplie."
Mon loup : "Tu as perdu ce droit en lui disant qu'elle n'était pas digne d'être mon âme sœur."
Il me hait, je le sais. Mais elle est aussi mon âme sœur.
Et là, on est interrompus par sa douce voix.
Éloïse : "Tu sais, je t'en veux énormément. Je ne suis pas parfaite, je te l'accorde, mais tu es loin de l'être aussi. Moi, je n'ai pas choisi d'être comme ça. J'ai... Enfin, je ne sais pas pour toi, en fait. Je ne sais rien de toi, à part que tu es un alpha et que ton loup est vraiment très beau. Quand je dormais, je me suis rendu compte que je n'avais même pas pris le temps de te demander de me le montrer. Tu n'es pas le meilleur des âmes sœurs, et moi non plus visiblement. On s'est bien trouvés. Je te fais moins confiance, mais si je veux réparer certains mots qui ont pu te blesser, je me dois de te dire la vérité."
Mon loup s'adoucit, je le sens. Il est heureux de l'entendre, mais il m'en veut à moi. Il ne me laissera pas lui parler, c'est sûr, mais j'en ai besoin.
Mon loup : "Pour que tu la fasses partir, jamais tu ne l'as assez blessée comme ça. Tu le sens comme je le sens, elle est mal, mais elle fait des efforts. Je t'avais prévenu que si elle apprenait que tu avais appelé cette femme, elle t'en voudrait. Tu ne m'écoutes jamais."
Moi : "Je le sais, et à partir de maintenant, je t'écouterai."
Éloïse reprend avant même qu'il réponde.
Éloise : "Tu sais, ce n'est pas facile. Je ne sais pas comment te le dire, mais au-delà de ce lien, j'ai envie de t'apprécier. Et je me dois de te demander pardon, à mon loup mais aussi à toi, Cameron. J'aurais dû faire un effort, mais ça ne faisait qu'une semaine, et pourtant on dirait que ça fait une éternité."
Mon loup : "Mon Dieu, elle a dit 'mon loup'. Est-ce qu'elle a accepté ? Dis-moi que je n'ai pas rêvé. Au punaise, tu as peut-être une chance, mon ami, mais c'est la dernière que je te donne."
Moi : "Oui, je le sais..."
Éloïse : "J'avais dix ans quand tout a commencé. Ils se sont disputés à cause de moi, de par ma mère qui aurait eu une liaison avec lui. Je n'ai pas eu le courage d'écouter plus et je suis partie. Quand je suis revenue, ma mère n'était plus là. Je n'ai jamais su ce qu'elle était devenue. À mon retour, il avait changé. Tout à partir de là avait changé. Au début, il m'insultait, puis il a commencé à me frapper. Depuis ce jour, je me suis renfermée sur moi-même, et ça a duré sept ans, jusqu'à l'arrivée d'Elise. Elle m'a délivrée, mais mon blocage était et est toujours là. J'ai fait énormément d'efforts que tu ne peux peut-être pas remarquer, mais moi, je le sais. Elise le sait. Depuis que tu es entré dans ma vie, j'ai avancé, même si c'est dur à croire. Avant, je ne parlais jamais, sauf si c'était nécessaire. Et je ne supporte pas le contact. À chaque fois qu'on me touche, j'ai l'impression que c'est lui qui me touche, qui me frappe... Alors, pardon. Je ne suis pas parfaite, mais peux-tu simplement m'accepter comme je t'accepte ?"
Je la vois me regarder droit dans les yeux. Je n'en reviens pas. Il a de la chance d'être loin d'ici, sinon je l'aurais tué de mes mains, ce chien ! Évidemment que je l'accepte, mais c'est tellement dur de ne pas avoir de contact physique avec elle. Mais maintenant, je comprends. Tout prend sens. Quand Hayden l'a touchée à la cafétéria et qu'ensuite elle m'a dit par la pensée de profiter du moment... Waouh, en fait, tout ça est lié. Je regrette tellement.
Moi : "Laisse-moi lui parler, je t'en supplie. Elle va partir et elle va croire qu'on... que je refuse. Et ça sera de ta faute cette fois."
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Une âme soeur pas comme les autres
Hombres LoboElle ne veux pas qu'on la touche ne parle que si besoin pour cause un traumatisme qui remonte à son enfance. elle par de son village à cause des insultes de certain des moquerie d'autre et surtout de coup donné par son pere . Mais que va t'elle deco...