Une âme soeur pas comme les autres

Chapitre 5

 Quand je suis arrivée, tout était différent de mon ancienne ville. Enfin, la différence flagrante, c'est que les loups se mélangeaient aux humains, ce qui n'était pas familier pour moi, alors ça m'a un peu effrayée. Elise est parfaite, comme si elle s'attendait à ce que j'arrive. Ma chambre était déjà prête. Quand je lui ai demandé pourquoi elle avait une deuxième chambre alors qu'elle vit seule, elle m'a simplement dit que c'était une chambre d'amie, mais qu'en fin de compte, elle ne recevait jamais personne. Donc ça ne changeait rien, au moins cette pièce serait occupée, m'a-t-elle dit. J'ai eu ce petit rire qui lui fait plaisir à chaque fois. Je me détends avec elle, tout me semble parfait. De plus, sa maison donne juste à la frontière d'une forêt. Ça m'a tout de suite marquée. J'ai la chambre du bas, comme ça, si je veux sortir prendre l'air, je peux. La fenêtre donne sur un balcon.

Aujourd'hui, je dois aller faire du shopping avec Elise. Son travail lui prend du temps, mais elle veut également en prendre pour moi. Cette dernière semaine, elle a pris un congé pour que je puisse me repérer avant les cours. Son excuse a été de me dire, je cite : "Tu ne pourras pas dire que tu t'es perdue en route." Dans deux jours, c'est l'école. J'appréhende. Même s'ils ne me connaissent pas, ils vont finir par faire pareil que mon ancienne école, et ça me fait peur.

Elise m'a raconté que le lycée où je vais est également fréquenté par des loups. Ça m'a refroidi encore plus. Si des humains sont méchants, qu'est-ce que ça va être avec eux.

Elise : "Bon, c'est parti pour cette journée shopping." Dit-elle tout sourire.

Moi : "Mouais."

Voilà tout ce qu'elle obtient quand je n'ai pas envie de parler. Je repense à ces 3 mois et beaucoup de choses se sont passées. Mon père a été arrêté et est parti en prison. Je n'ai rien voulu savoir de plus, mais malgré tout, j'ai cette peur qui me hante. Elise essaye parfois de me toucher, mais je ne peux pas, je n'y arrive pas. Elle a donc décidé de me faire sortir un maximum. La première fois, dans un parc avec des enfants, j'ai passé ma matinée à les regarder jouer. Ensuite, le musée, ça allait, il n'y avait pratiquement personne. Puis, ce fut le zoo, je n'ai pas pu, il y avait trop de monde. Donc maintenant, Elise veut que je fasse les boutiques pour me donner le courage d'affronter le monde, sachant que le lycée est bondé de monde.

Elise : "Éloïse, je te parle, ma chérie, je suis impatiente !"

Moi : "Pas moi..."

Je pense à une nouvelle façon d'en savoir plus sur sa vie, mais à chaque fois, elle évite le sujet. Ça me bloque davantage.

Ça commence mal pour cette journée...

[Ellipse de cette journée]

Elise : "Ah, j'adore faire les boutiques, et puis là, on a tout ce qu'il faut pour toi à l'école."

Moi : "Hum. Je vais aller me doucher et ensuite, j'irai directement me coucher. Bonne nuit."

Je n'ai pas le moral. Je n'aime vraiment pas le monde. Elise était aux anges, mais pas moi.

Elise : "Bonne nuit."

Je monte me doucher et me mettre au lit. Plus que ce weekend, et après, retour aux enfers.

[Ellipse du weekend]

Bip bip bip bip bip bip bip

Ah, je déteste ce réveil. Je ne veux pas y aller. Pitié, je veux dormir.

Elise : "Debout !!! Il est l'heure, lève-toi ou tu vas être en retard."

Je me lève sans grande conviction. Je veux de bonnes notes, mais je n'aime pas les rentrées scolaires. Tout le monde se bouscule pour savoir où il se trouve, et puis, comme je suis nouvelle, le directeur va me présenter. Super... Je me prépare, jean troué, maillot blanc avec une petite veste blanche, des baskets blanches, mes cheveux relevés en chignon. Je descends prendre mon petit déjeuner. Ça fait bizarre de prendre un repas avec une personne. Avant, je ne prenais qu'un fruit et partais direct.

Elise : "Je t'emmène aujourd'hui, mais ensuite, tu pourras y aller à pied. C'est à 30 minutes, donc ça te fera un peu de solitude avant le monde."

Moi : "Merci, tu penses toujours aux petits détails."

Elise : "Je sais, je suis là pour ça. Allez, on y va. On doit aller directement chez le directeur."

En voiture, ça ne m'est qu'une quinzaine de minutes, donc ça va. Je serai plus qu'à l'heure quand on arrivera devant. Elise se gare et me regarde, puis me dit :

Elise : "Souffle, t'inquiète pas, tout va bien se passer. Et au cas où tu te sentiras mal, j'ai prévenu le directeur que tu avais des soucis personnels qui devaient te laisser sortir si tu as besoin d'air. Les profs sont prévenus. Allez, courage."

Moi : "Merci pour tout ce que tu fais pour moi."

Elise : "Tout à fait normal, et puis j'ai le droit à de petites conversations, ce qui est pour moi mon plus grand bonheur."

Traverser tout ce monde va me demander pas mal d'efforts. Une fois arrivée à la grille, je croise quelques regards curieux, mais sans plus. C'est vrai que de l'extérieur, on ne remarque rien. Mais peu importe, le lycée, on remarque que des groupes sont formés. On passe devant celui qui me semble être un groupe bien fermé. Il y a une fille qui se fait remarquer des autres par son enthousiasme, les autres ont l'air désespérés de sa bonne humeur, un en particulier semble absent. Je ne fais plus attention et arrive dans l'entrée du lycée. Ce qui est bien, c'est que le bureau du directeur est indiqué, donc on ne risque pas de se perdre. On toque et on entend entrée...