Deux mois avec les Bleus // Mbappé

15. Soupçon amical

Je tords mon tee-shirt trempé devant les escaliers. Profitant d'un moment d'inattention, Paul a réussi à s'emparer du tuyau d'arrosage pour m'arroser à mon tour.

Je n'ai pas pu y échapper.

Benjamin ayant participé à la "douche" commune, monte les escaliers son tee-shirt à la main. Il me donne une petite tape sur l'épaule. Je lui souris et finis par rentrer à l'intérieur, de peur de tomber malade suite à la disparition du soleil pour laisser place à la nuit russe. Une chance que cet après-midi il faisait bon, je n'aurais pas aimé être responsable du rhume d'un groupe de joueur de l'équipe de France, leur confrontation avec les Uruguayens est dans moins de 48 heures.

Je vois descendre quelques membres du staff qui se dirige vers la cafétéria, puis jette un œil à l'immense pendule accroché au dessus de l'entrée. Il est déjà 19 heures passé ! Je gravis rapidement les marches et m'enferme dans la chambre. J'entends de l'eau couler et après une simple question, Naomy me confirme qu'elle est sous la douche. Je lui demande de se dépêcher et m'allonge sur le lit, que je mouille légèrement à cause de mon débardeur trempé.

Je souffle profondément, mes yeux sont fermés, je suis extrêmement fatiguée par cette journée mais je dois descendre manger, dormir le ventre vide me fera lever en pleine nuit et je déteste me réveiller quand je dors.

Un bourdonnement retentit, comme un téléphone qui vient de recevoir un message. Seulement ce n'est pas mon téléphone qui produit un son beaucoup plus simple. Ça doit certainement être celui de Nano.

Il se remet à bourdonner une fois de plus et prise d'un élan de curiosité, je le prend de la table de chevet. Elle vient de recevoir 2 nouveaux messages. L'expéditeur n'a pas de nom, il est nommé " Mon Amour <3 ". De qui peut-il bien s'agir ? Naomy est célibataire et si elle avait une quelconque liaison avec un homme, elle m'en aurait informée ! Je tente de déverrouiller son téléphone mais ce dernier reste verrouiller.

Elle n'aurait quand même pas changer son code pin quand même, si ?!

— Qu'est-ce que fais mon téléphone dans tes mains ?

Je sursaute en voyant Naomy dans une serviette, elle est seulement vêtu d'un pantalon, la serviette recouvre sa poitrine. Je connais ce pantalon, il m'est familier. J'essaye de me rappeler où je l'ai vu. Je creuse dans ma mémoire et puis... OH non, ce serait-ce ... ? Ce n'est pas possible!

Les larmes me montent aux yeux, Naomy m'interpelle une seconde fois en prononçant mon nom. Non ce n'est pas possible, pas elle, ça ne peut être elle. Cela dit, je n'avais pas vu la tête de la fille. Mais non je ne pas y croire. Peut-être est-ce juste une simple coïncidence? Deux mains se claquent devant mon visage et je sursaute encore, serrant fort son portable. Je refoule mes larmes et lève la tête vers elle.

— Tu es en couple ? C'est qui "Mon Amour <3 " ? Tu as un copain et tu dragues un mec marié ?!

— Déjà rends-moi mon téléphone, ensuite non je ne suis pas en couple, c'est juste un mec d'un soir et pour un défi j'ai du le nommé ainsi mais on ne se parle plus depuis quelques jours.

— Alors pourquoi il t'envoie des messages ?

— Il est collant comme mec, elle hausse des épaules.

—Et le code ? Pourquoi tu l'a changé ? finis-je encore en colère.

— Enfin Léana ! C'est un interrogatoire que tu me fais ou quoi ?! Le code j'ai du le changer parce que tu connais Delphine ! C'est une fouineuse de première, elle avait trouvé mon code et avec cette aventure d'un soir qui me colle, je ne pouvais prendre le risque qu'elle fouine. Léana est-ce que tu vas bien ?

Je renifle et passe ma main sur mes yeux.

— Oui désolée, je suis fatiguée, je vais aller prendre ma douche. Dis aux autres que je ne compte pas descendre manger ce soir. Tu seras gentille.

Pour réponse, elle me caresse l'épaule mais je fuis vite m'enfermer dans la salle de bain. J'entends quelques bruits qui s'estompent quelques instants plus tard qui suivent un claquement de porte. Je suis enfin seule.

Je me laisse glisser le long de la porte et m'autorise enfin à lâcher mes larmes.