7. Russie nous voilà !

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Nous voilà, en ce 10 juin 2018, dans le bus direction l'aéroport pour prendre l'avion qui nous conduira tout droit en Russie. Les semaines qui avaient précédées le départ s'étaient plutôt bien passées. 

Côté job, j'avais réussi à filmer de très belles séquences qui étaient d'ailleurs très drôles et parfois un peu humiliantes pour certains joueurs. Il y en a même qui sont venus me supplier de les supprimer. Les interviews des joueurs donnent vraiment bien. Ils ont chacun des points de vues différents ce qui rend un bon effet pour les spectateurs lors de la diffusion du reportage. 

Car oui, si la France atteint au moins les demi-finales, objectif demandé par la fédération, un reportage qui retrace l'aventure des bleus en Russie sera diffusé sur TF1. Je serais même tenue de diriger les équipes qui en seront chargées. Etant donné que c'est moi qui ais  filmé, c'est un peu logique. Enfin j'aurais été un peu déçu si ça n'avait pas été moi.

Côté relationnel, je peux à présent dire que je fais partie de la grande famille des bleus. Plusieurs joueurs m'ont dit qu'ils me considèrent comme la petite sœur de l'équipe tout comme ils considèrent Kylian comme le petit frère. 

Je suis aux anges. 

Florian ne m'a plus jamais contacté et je sais par mon frère, à qui j'ai bien évidemment tout raconté, qu'il a bien quitté l'appartement. Je suis soulagée de ne pas avoir à gérer ça à distance. J'ai de la chance d'avoir un grand frère aussi attentionné même si il m'énerve tellement parfois. Kylian m'a également beaucoup aidé à tourner la page. Nos rendez-vous matinaux étaient géniaux. Tous les matins nous nous retrouvons de bonne heure sur le terrain. Il y a vraiment une bonne entente entre nous. Il m'a reparlé du soir où il m'avait vu pleurer. Je lui ai tout raconté, ça m'a fait du bien d'enfin vider mon sac et de parler à quelqu'un qui m'écoute vraiment. Ça a été la première personne à qui je l'ai dit. 

Même mon Paulo n'a pas eu cet immense privilège. J'avais peur d'en parler à ma famille car j'avais peur d'être jugé et que des gens disent que je n'avais même pas réussi à garder mon mec et que quelques heures après mon départ, il était déjà en train de s'envoyer en l'air avec la première venue. Kylian m'a rassurée et m'a poussé à appeler mes proches. J'ai beaucoup pleurer si bien qu'il doit encore rester du mascara sur le tee-shirt de Kylian. D'ailleurs, on ne s'appelle plus par nos prénoms, il m'appelle Lélé et moi je l'appelle Kyky ou Franklin quand je veux le faire chier (vous vous souvenez de Franklin la tortue ?).

Bref, vous venez d'avoir un résumé des parfaites dernières semaines à Clairefontaine mais à présent, il faut retourner dans le bus.

Je suis assise à côté de Kylian. Je ne suis pas beaucoup assise durant le trajet car, armée de ma caméra, je pars filmer les bleus qui ambiance le fond du bus. Toujours là pour mettre l'ambiance avec son enceinte, Presnel fait danser Antoine, Samuel et d'autres encore. Ils commencent à chanter et il y a tellement une bonne ambiance que je me prends au jeu et je chante avec eux. J'espère juste que ça ne s'entendra pas trop sur le film car je ne suis pas sûre de mes talents de chanteuse.

Le car s'arrête enfin à l'aéroport et nous descendons du bus. Des supporters nous acclament. Enfin, ils acclament les joueurs qui signent des autographes et prennent la pose avec les personnes qui tendent leurs téléphones.

Le trajet en avion est plus calme à croire que signer des autographes à achevé les joueurs. Je filme quand même quelques joueurs qui dorment paisiblement avant de moi-même m'endormir sur l'épaule de Kylian qui, seul rescapé, regarde un film sur le foot. Pour changer.

Lorsque l'avion se pose sur le sol russe, les Bleus semblent bien remis sur pieds si bien que j'ai eu le droit à toutes les chansons du répertoire de Presnel, à fond dans le bus qui nous mène à notre camp de base et reprise par les membres de l'équipe au grand complet. A l'arrivée du bus à Istra, une grosse migraine prend place dans ma tête.

Nous sommes très bien accueillis par le personnel du camp. Des enfants nous font même une danse traditionnelle et chaque employé porte un haut aux couleurs des Bleus. Des drapeaux français flottent dans le hall.

Après cette accueil très chaleureux, nous découvrons le lieu que nous allons habité pendant le mois à venir. Chaque personne a sa propre chambre très bien aménagée et sur la porte, il y a même le portrait de chaque joueur et membre du staff. Lorsque j'arrive devant ma porte de chambre, je suis étonnée de trouver mon portrait également. Je me demande comment ont-ils fait pour se procurer ma photo. Une voix derrière moi répond à ma question.

— Je t'avais dit que tu fais partie de la famille. Mais maintenant que je vois le résultat, je me demande si j'ai bien fait de leur envoyer ta photo.

— C'est vrai que pour toi pas besoin d'envoyer de photo...

— C'est vrai que vu ma notoriété...

— Oui il suffit de tapper sur Google Franklin, Donatello ou encore Tortue Hermann non ?

Je me mets à courir car à voir sa tête, il ne faut pas que je me trouve dans les parages. C'en suit alors une véritable course poursuite dans l'hôtel. Malgré ses jambes de feu qui ont rendu ses sprints célèbres, Kylian ne peut pas prendre la risque de se blesser avant la compétition, ce qui me laisse une légère avance. Benjamin qui a compris ce que nous faisons, m'aide en m'indiquant une porte. Je rentre dans la pièce et découvre une piscine avec les Bleus au grand complet autour. Je retourne et vois Kylian avec un sourire qui en dit long sur ces intentions. C'est bizarre car tout les joueurs ont le même. Je sens que je me suis faîte piégé par Benjamin qui semblait un peu trop gentil sur le coup. Kylian fond sur moi. Je cris et me débat mais rien à faire. C'est trempée mais d'excellente humeur que s'achève ma première après-midi en Russie.

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Voilà que nos Bleus (farceurs) sont en Russie. Leur coupe du monde peut commencer, nous n'avons aucun mystère quand à l'issue de cette compétition #lesbleuschampionsdumonde


Deux mois avec les Bleus // MbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant