1 - Le CE1

5.2K 212 23
                                    

Un coup. Un autre coup. Puis venait le fouet. C' était pire. Miss Cole se leva, un sourire vainqueur sur les lèvres, avant de cracher :

- Vas dormir dans le placard.
Elle tourna les talons, satisfaite, la ceinture sanglante toujours à la main. Elle se tenait dans l' embrasure de la porte, prête à partir dans le salon.
Puis, comme prise d' un autre élan de folie, elle se retourna et dit, avec un sourire  machiavélique:
- Non. Je vais te faire souffrir encore un peu plus. Jusqu'à ce que tu deviennes normale. Tu as du mal à faire pénétrer cette information dans ta caboche.

Elle saisit la ceinture en cuir, qui avait surement déjà fait souffrir des tas d' autre personnes avant elle. Et elle frappa, frappa sans relâche sous les cris de douleur d' Alésia. Bien sûr, Madame Cole évitait de la cribler de coups au niveau du visage et des mains, Alésia lui en était reconnaissante. Elle allait donc chaque jour à l' école, et personne ne remarquait qu'elle se faisait battre.

***

Alésia était brillante. Tout simplement. À six ans, elle parlait couramment le français, l' allemand et l' anglais, sa langue natale. Sa maîtresse de CP était française, et c' était elle qui lui avait appris la langue de l' amour. Voyant les prodiges de son élève qui l' avait apprise en moins de six mois, elle avait entreprit de lui enseigner l' allemand. Désormais, Alésia était en CE1. Elle arrivait systématiquement en avance dans la salle. Elle allait à l' école seule, et partait avant que Madame et Monsieur Cole, ainsi que leur fils Adam se lèvent, évitant ainsi les coups supplémentaires.

Alésia s' assit sagement sur la chaise en plastique, attendant la maîtresse. Elle se tenait majestueusement, mais pas de façon arrogante, juste polie.

Marie - Sylviane arriva, essoufflée. Lorsqu'elle vit les élèves agités, criant, et pleurant leurs parents, elle soupira, avant de dire :
- Aujourd'hui, nous allons peindre. Il y a des pinceaux et des feuilles dans le placard vert.

Marie - Sylviane faisait souvent faire de la peinture aux élèves, sûrement parce que ça ne demandait pas beaucoup d' énergie. Elle évitait ainsi de répéter cinquante fois la même chose.
Les élèves riaient et s' éclaboussaient les uns les autres avec l' eau et l' aquarelle. Ils hurlaient et leur peinture se limitait à quelques trais jaunes et rouges, des traces de doigts et des taches marrons hideuses.

Alésia, elle, adorait la peinture. Elle dessinait souvent dans son coin, au fond de la classe, là où personne ne venait l' embêter. D' ailleurs, elle ne parlait à personne. Ni aux adultes, ni aux enfants. Elle trouvait ses semblables vraiment idiots. Lorsqu'elle s'exprimait de sa voix fluette, c' était toujours pour dire quelque chose de pertinent.

La petite fille aimait le silence et le calme que procurait l' activité qu'est la peinture. Ses doigts fins tenaient à peine le bois du pinceaux. Elle fredonnait, le fusain dansant sur le papier gondolé.
Le rouge gouttait. L' or descendait en fins filaments sur le papier. Le bleu était nuit et le blanc étoile. Elle continuait de fredonner, et la maîtresse vint la voir, fatiguée :
- Je peut regarder ta peinture, Alésia ?
- Oui, répondit- elle d' une voix chantante, avant de s' écarter pour laisser Marie - Sylviane voir son tableau.
Cette dernière fut bouche - bée, et Alésia ne cilla pas devant la réaction de sa maîtresse.

Le tableau représentait un Ange, virevoltant avec les étoiles dans la nuit sombre. Il avait de longs cheveux blond ondulés et était de dos. Les proportions étaient presque parfaites. Le mélange de couleurs; extraordinaire. Tout était gracieux, délicat. Marie - Sylviane demanda alors :
- Est - ce que tu te sens bien ?
Alésia fronça les sourcils.
- Tu es toujours calme. Tu ne cries pas, reprit-elle. Et, mon Dieu, tu as un don pour la peinture !
Alésia haussa les épaule et répondit de sa voix fluette :
- Je vais bien.
- Tu peux accrocher ton tableau avec les autres.
Alésia se leva, saisit les pinces à linges et accrocha son tableau rapidement.
Marie - Sylviane était étonnée de la facilité avec laquelle elle avait attaché son œuvre. D' habitude, les jeunes de son âge n' arrivaient pas utiliser la pince correctement, et leurs feuilles étaient soit de travers, soit déchirées.

Cette fille était incroyable. Elle avait un talent inné. Marie - Sylviane la regarda chanter et danser dans un coin de la classe. Ce qu'elle n' avait pas remarqué, c' était le couteau d'où gouttait du sang dans la main de l' Ange qu'elle avait peint.

Ni que le morceau qu'elle ne cessait de fredonner était la Marche Funèbre.

***

Si vous avez lu la fanfiction Dark and Light ( qui es super, d' ailleurs ), je tenais à vous dire que même si les premiers chapitres y ressemblerons, CE N' EST PAS DU TOUT LA MÊME HISTOIRE, CE N' EST PAS DU PLAGIAT. MON HISTOIRE SE PASSE À L' ÉPOQUE DE TOM JEDUSOR ET EST BASÉE INDIRECTEMENT SUR GRINDELWALD.

Merci beaucoup de lire cette histoire.

Allez lire le one-shot « BECAUSE »de Dravales - superbe histoire émouvante et bien écrite.

LA NUIT JE MENS - Sans IdylleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant