PARTIE DEUX - chapitre 3

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"On emporte en mourant, ce que l'on a donné."

***

Lucrèce Desjardins se promenait, dans la cour enneigée, à la recherche d' une Floconneuse, une fleur argentée qui avait pour particularité d'éloigner les Joncheruines. Solaline, qui était malade, lui avait demandé d'en cueillir pour elle.

Lucrèce était heureuse. Elle avait des amies, dans une Maison qu'elle chérissait. Et, surtout, elle était amoureuse.
Elle cueillit une troisième Floconneuse lorsqu'elle aperçut une pierre brillante sous la neige. De l' opale, sur une fine chaîne en argent. Elle sourit, heureuse de pouvoir faire un cadeau à sa bien-aimée, Solaline.
Et elle saisit le collier maudit.

***

Sainte-Mangouste grouillait de sorciers de toutes le tailles et âges. Solaline, cependant, sortait du lot.
Elle ne semblait pas triste ou désespérée. Elle se dirigea vers le quartier où était internée Lucrèce. Cette dernière était en phase terminale, et allait mourir. Ce qui était étrange, c'est que Solaline ne semblait pas le moins de monde affectée. Elle marcha lentement jusqu'à la salle, et s'installa près du lit.

***

- Solaline, souffla Lucrèce avec un faible sourire.
- Lucrèce, sourit la Serdaigle.
Elles se turent, profitant d'un silence réparateur.
- Raconte-moi une histoire, Solaline.
Cette dernière sourit, et s'allongea près de la Gryffondore.
- Il était une fois deux sorcières, qui s'aimaient. Elles s'aimaient plus que tout,et rien n'aurait put les séparer. Pas même la Mort. La Faucheuse, essaya, un jour,d'en tuer une, mais le lien les reliant était tellement fort, qu'elle n'arrivait à le rompre.
- Comment s'appellent-elles ?
- On ne sait pas, répondit Solaline, les yeux dans le vague.
- Continue, ordonna Lucrèce, comme le ferait une enfant capricieuse.
- Elles avait un hypogriffe, blanc comme la neige, et elles aimaient monter dessus les jours d'été.
- Il pourrait s' appeler Citrouille , l'hypogriffe ?
- Oui.
- Et elles pourraient avoir un hibou, aussi ? Et il pourrait s'appeler Plume ?
- Oui.
- Et aussi, continua-t-elle, enthousiaste, avec un grand sourire les yeux rivés sur le plafond, elles pourraient s'embrasser ?
- Oui.
Solaline se pencha vers le fragile et fin visage de Lucrèce, posant ses lèvres sur les siennes.
Puis, Lucrèce ferma les yeux.

LA NUIT JE MENS - Sans IdylleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant