Jellal inspira, puis commença :
— J'ai beaucoup réfléchi à ce que vous avez dit, hier. Durant une bonne partie de la nuit, à mon avis.
Je hochai la tête, l'observant sérieusement.
— Il fut évident que par tous les moyens, il n'y aura aucune union avec Auguste ; vous risquez la mort à ses côtés...
Il leva ses yeux étincelants vers les miens :
— J'ai fini par comprendre que vous seriez malheureuse dans un château sans moi, comme un moineau dans sa cage...
Il entrelaça ses doigts chauds avec les miens :
— Si vous le voulez toujours autant et si vous en êtes certaine...
Il marqua une courte de pause avant d'esquisser un léger et fin sourire, à l'image de l'espoir :
— J'accepte que nous organisions une fugue.
Mes lèvres et yeux s'écarquillaient de surprise : il était si décidé à me garder au chaud, dans un château... Un tel changement était surprenant, mais je ne pus que lui sauter dans les bras :
— Oh, merci... Merci, Jellal, merci... répétais-je avec de petites larmes d'apaisement et de joie.
Nous ne pûmes que danser avec le sourire au visage, et je me rendis enfin compte de l'autre côté du miroir : Jellal avait autant souffert que moi vu cette explosion de joie et le soulagement inscrit dans ses yeux. Je venais de comprendre que dès le début, Jellal avait toujours voulu fuir avec moi, sans doute pour me garder pour lui tout seul, mais il avait repoussé l'égoïsme en faisant passer mon bien-être avant ses sentiments. En me voyant aux mains de cet homme sadique, après avoir cherché une autre solution, il avait conclu que ma vie et son cœur pouvaient être comblés par la même action : la fugue.
Après le bonheur, Jellal reprit mes mains avec sérieux :
— Remettez des vêtements plus confortables, nous allons maintenant réfléchir à comment procéder.
Ayant déposé la robe avec précaution sur le dossier de la chaise, je me glissai ensuite contre Jellal après m'être habillée. Mains nous prenant et doigts s'entrelaçant, j'avais glissé mon visage contre son cou chaud, à la douce odeur marine.
— Il nous faudrait trouver vers quel lieu fuir... murmura-t-il, songeur, vos parents se douteraient des paysans étant donné vos fréquentes visites.
— Où, dans ce cas ? soupirai-je.
— Réfléchissons...
Ses yeux commençaient à être teints par le soucis :
— Nous nous devons de trouver un lieu où nous réfugier, l'extérieur est trop dangereux.
Je repensai à l'ours qui aurait pu m'avoir comme dîner, aux hurlements des loups, à la fraîcheur acérée de la nuit... Il nous fallait un toit pour nous abriter, c'était certain. Je serrai soudainement la main de mon doux et beau valet :
— Nous pouvons peut-être rendre visite aux paysans qui connaissent bien mieux les campagnes que nous...
Je glissais mes lèvres brûlantes au niveau de sa gorge tandis qu'il murmurait :
— Nous ne pourrons sortir seulement d'ici deux jours ; les préparatifs de votre mariage, ma princesse, vous empêcheront de faire ce qui vous chante... Le château est tellement chamboulé par cet événement... soupira-t-il.
— Patientons...
— Mais, me coupa Jellal, imaginez que les paysans ne connaissent aucun lieu ? Que ferions-nous ? Errer dans les bois serait tellement dangereux, mon Erza... finit-il par chuchoter, visiblement angoissé puisqu'il serrait la mâchoire.
Jellal avait raison, une fois de plus.
— Dans ce cas, nous trouverons nous-mêmes... Il nous faudra voyager.
— Je n'aime pas vraiment cela, mais nous n'avons pas le choix.
Il laissa un long baiser sur ma tempe ; j'inspirai et esquissai un sourire, me retournant dans ses bras forts. J'étais hâtive de rencontrer la liberté et l'amour auprès de mon Jellal, tellement hâtive...
— Quand partirons-nous ? l'interrogeai-je pour assouvir ma curiosité.
— Je vous propose la nuit de la veille de votre mariage... Ils seront bien désappointés en se rendant compte que la mariée est absente...
J'imaginais les visages imprégnés d'étonnement et de colère de Mère et Auguste, et je ne pus m'empêcher de rire : ils méritaient le coup que je leur ferais. Père, néanmoins, me manquerait : il n'était pas aussi rigide que sa femme, me défendait et me montrait de l'amour.
Je finis par sceller mes doigts à ceux de mon bleu, et je ne pus m'empêcher d'observer son visage : comme il était beau et m'attirais ! Assise sur une de ses cuisses, je posai un timide baiser sur ses lèvres qu'il me rendit avec plus de fougue, m'accolant à lui, avant de simplement m'enlacer ; suite à cela, un sentiment de frustration titillait mon cœur.
Deux jours plus tard durant lesquels nous avions commencé à faire une réserve de pains et fruits, je pus enfin prendre une monture et trotter aux côtés de Jellal, bien qu'accompagnés de gardes. En nous dirigeant vers le village, je pensais aux journées éprouvantes auxquelles j'avais participé : on me demandait pour tout tant la date se rapprochait. Je détestais tout ce stress tant bien même je n'y participerais pas ; qui plus est, Mère ne faisait que me juger sur les bonnes façons d'une future reine, et malgré tout, ses critiques acerbes me blessaient.
— Bonjour princesse !
Une voix fluette me tira de mes pensées ; je descendis en hâte pour enlacer la petite blonde en lui demandant des nouvelles : comme j'aimais les enfants ! J'avais déjà rêvé d'en avoir – avec Jellal, bien entendu – et j'avais terriblement envie de m'occuper des miens, un jour, peut-être. Après la distribution équitable habituelle de pièces et vivres, je me tournais vers les adultes, loin derrière les soldats, Jellal à mes côtés.
— Mesdames, messieurs, nous aimerions vous confier un soucis.
Tous dressèrent l'oreille face à ma requête :
— Connaissez-vous un lieu où nous abriter, abandonné ?
— Comment ça ? Pourquoi c'la ?
Je voyais des regards incompréhensifs.
— Je vais fuir pour éviter le mariage, avouai-je en baissant la voix, les parents me renieront, et nous cherchons un lieu où nous abriter...
— V'nez donc chez nous ! s'enquit une paysane avec un sourire, faucille à la main.
— Nous y avons songé, mais vous seriez malmenés par la reine... Pour votre bien, nous devons nous isoler, leur expliquai-je.
Le même vieil homme de la dernière fois intervint :
— Princesse, moi, j'connais l'existence d'un cabanon, un poil loin. Suivez le sentier sur vingt minutes au moins, à cheval, puis prenez la droite devant un arbre cramé ! Là, trente minutes, et vous avez un cabanon ! L'échelle doit encore t'nir, j'suis certain !
Soulagée, je l'enlaçai en le remerciant mille et une fois. Il répondit que c'était avec plaisir, et une longue et agréable heure plus tard, nous repartîmes.
Dans la chambre, nous nous prenions les doigts amoureusement :
— Notre fuite se dessine, ma princesse... Nous partirons aux alentours de minuit ; il nous faudra provisions et bijoux à vendre... Avez-vous des robes de "paysannes" ?
— Deux, je les avais acheté pour me déguiser, mais Mère m'avait encore grondée...
Malgré le mauvais souvenir, avec nostalgie, j'esquissai un sourire. Le visage dans son cou que je humais, je me collais plus à lui encore, heureuse : la fugue approchait.~~~~~~~~~~~~~~~~
Hello, de retour ! Étant donné que l'histoire se termine bientôt, je me disais que je pourrais peut-être uniquement me concentrer dessus ? La rentrée approche, la terminale sera pas de la tarte... Alors écrire... T-T
J'ai déjà le plan des derniers chapitres, je dois "seulement" les écrire !
Passons les détails techniques, le chapitre vous plaît ? Un peu mou, huhu, comparé au prochain... c:
Merci encore de me lire !
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De l'Amour à la Cour [Jerza] | TERMINÉE |
FanfictionUne princesse maladroite et couronnée reine sous peu. Son valet aimable et parfois trop courtois. Leurs sourires qu'ils se renvoient furtivement. Les lèvres de la belle qui cherchent à obtenir leur premier baiser en se scellant à celles du serviteur...