Après une matinée passée aux côtés de Jellal, je me rendis dans la salle de trône où mes parents m'attendaient avec mon futur mari pour décider des festivités. Que d'ennuis ! Bienvenues faites, je m'assis avec lassitude sur un siège, Jellal à quelques mètres derrière moi, pour écouter les différentes propositions à moitié. Comment pouvais-je m'intéresser à l'évènement que je maudissais, arrivant dans à peine un mois ?
- Erza, vous ne dites rien ?
J'écarquillai les yeux en entendant Auguste m'appeler, et je bredouillai, soudainement mal à l'aise par ces trois regards posés sur moi :
- Je... Hum... Je ne sais pas... Tout est... intéressant.
- Choisissez avec nous, me demanda le futur roi en me fixant.
- Chacune de vos propositions a... son charme... trouvai-je avec un sourire crispé, aucune ne m'attire plus qu'une autre.
- Dans ce cas, ma fille, explique-nous ce que tu veux, sourit tendrement Père.
- Presse-toi, rajouta Mère.
Assez perdue, je n'avais aucune idée de ce mariage parfait, puisque je n'avais osé l'imaginer, connaissant ma situation impossible avec mon amour de valet. Après un instant de réflexion, je me lançai :
- J'aimerais être dans la nature... murmurai-je simplement, dans la forêt ou une roseraie, il n'y a que cela qui m'importe. Je préfère que vous choisissiez les autres affaires vous-mêmes.
Je vis Auguste cligner des yeux, comme étonné ou incompréhensif.
- Cela vous dérange, messire ? demandai-je.
- Non, Erza, non. Au contraire, nous nous marierons aux côtés des roses avec plaisir, finit-il par sourire. Quelle couleur préférez-vous ?
- Je les aime toutes.
L'homme hocha la tête, comme pour lui-même. On décida ensuite de choses insignifiantes qui m'avaient totalement désintéressée. Je n'avais rien dit quand cela me déplaisait : cet amour était faux, le mariage également, quel intérêt aurais-je à tenter de le parer de pierres dont l'éclat n'était qu'apparence ?
- Comme c'était long, soupirai-je en entrant dans mes appartements. Et dire que je passerai cet après-midi à être mesurée et à choisir cette stupide robe ! Comme je la hais déjà... si seulement c'était avec toi que je me mariais... murmurai-je en me laissant tomber sur mon lit.
- Ma princesse, commença Jellal en mettant un genou à terre, croyez-moi que je l'aimerais tout autant... Ce mariage sera une torture pour nous, chuchota-t-il d'un air compréhensif, comme j'aimerais être à la place de cet homme ! Qu'il est chanceux ! Je tuerais pour avoir le droit de vous épouser, mon amour...
« Pourquoi ne le fais-tu pas ? » eus-je envie de lui demander, mais je connaissais déjà la réponse : tout comme moi et beaucoup d'êtres humains, il ne souhaitait ôter la vie de personne, le face-à-face avec la Mort étant terrifiant.
- Jellal... l'interpellai-je, n'oublie point qu'il n'obtiendra qu'un mariage factice d'une journée, tandis que toi, tu auras mon cœur pour toujours.
- Un cœur inestimable, précisa-t-il en me regardant tendrement dans les yeux.
J'eus un sourire fou d'amour, et heureuse, je lui sautai dessus sans prévenir. Il tomba sur le sol dans des éclats de rire, puis me fit tomber sur le côté pour me grimper dessus. Il attrapa mes poignets fermement pour les plaquer au sol et commença par émietter de nombreux et furtifs baisers dans le cou, avant de remonter progressivement vers mes lèvres en appuyant plus fort. Arrivé là, son visage face au mien, il portait un petit air malicieux qui le rendait adorablement croquant. Un léger rire s'échappa, voletant et mélodieux, et je posai mes mains sur ses joues chaudes que je tirais avec tendresse.
- Tu es vraiment adorable.
- Sans bégayer, vous progressez ma princesse. Ah, toute rouge ! rit-il alors en m'observant.
- Chut ! rétorquai-je avant de brusquement l'embrasser.
Il eut un murmure de surprise, puis ferma les yeux pour mieux répondre à mes baisers, main posée sur ma joue pour la caresser. J'entrouvrais mes lèvres délicatement à chaque bécot, tout comme lui, mais aucun de nous n'osait aller plus loin. Ébouriffant et caressant son crâne, je le retenais contre mes lèvres, avide de bécoter les siennes.
On tenta alors d'ouvrir la porte qui était heureusement fermée à clef. Nous nous relevâmes avec précipitation tandis que mon valet demandait qui se trouvait derrière le bois.
- C'est moi, Auguste.
Jellal fit une grimace écœurée et ouvrit malgré lui. L'homme se tourna vers moi :
- Vous m'excuserez, cher valet, mais je dois parler à Erza. Sortez.
Il serra les dents et prit la porte tandis que le futur roi s'asseyait à mes côtés.
- Mon Erza, vous aimez donc les roses ?
- Je les adore, j'aime beaucoup me promener dans...
La main qu'il prenait fut soudain violemment oppressée par la sienne, me faisant gémir.
- Que faites-vous ? bredouillai-je en tirant mon bras tout en observant ses yeux coléreux. Jellal ! appelai-je, désespérée.
- Vous n'avez aucun intérêt à batifoler avec cet écervelé... est-ce clair ?
Jellal venait, précipité, tandis qu'Auguste répétait sa question d'une manière plus menaçante encore, crispant ses doigts sur ma peau.
- Partez ! hurla soudain mon valet en le tirant violemment sur le côté.
L'homme se releva, se tourna et se saisit de la gorge de Jellal, devant mon air paniqué.
- Ne l'approche pas... chuchota-t-il, je ne veux pas que tu souilles la pureté royale de son sang... je vois bien tes regards, coquin ! Je suis moins dupe que j'en ai l'air !
Il le relâcha finalement et partit tandis que Jellal se mettait à respirer bruyamment, s'appuyant sur mon lit. Je fermai rapidement la porte à clef et le fis asseoir, puis je menai peu à peu sa tête contre mon ventre, le faisant allonger. Caressant son visage et ses cheveux, je l'observais avec peine et inquiétude.
- Tu vas bien ? finis-je par demander. Je suis tellement désolée... chuchotai-je, coupable.
- Tout va bien... ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas fautive, soupira-t-il en se relevant. Votre main va bien ?
- Oui, il n'a pas pris celle étant blessée... Es-tu certain que tout va bien ? Ta face est pâle...
Son regard brillant m'inquiétait tout autant.
- Je suis un peu étourdi, m'avoua-t-il.
Je l'aidai à se relever pour l'emmener à la fenêtre, et quelques instants plus tard, il s'assit, reprenant des couleurs. Je donnai un baiser à son front :
- Je m'excuse pour tout ce que tu subis. C'est déjà tellement...
- Erza... m'interpella-t-il en plongeant ses deux émeraudes dans mes prunelles, quand on aime, on ne compte pas.~~~~~~~~~~~~~~~
J'espère que ça vous plaît ! Qu'en pensez-vous ?
Il y a des chances que je termine cette histoire durant les vacances !
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De l'Amour à la Cour [Jerza] | TERMINÉE |
FanficUne princesse maladroite et couronnée reine sous peu. Son valet aimable et parfois trop courtois. Leurs sourires qu'ils se renvoient furtivement. Les lèvres de la belle qui cherchent à obtenir leur premier baiser en se scellant à celles du serviteur...