C'est bon, normalement c'est là. Une grande maison blanche, avec un balcon et des petits pots de fleurs tous bien alignés.
C'est comme ça que j'imaginais sa maison.
Je planque mon skate derrière les poubelles, histoire de faire bonne impression, si c'est sa mère.
Je m'approche de la porte, j'ai un peu peur quand même.
Je pose mon doigt sur la sonnette.
Un son régulier et monotone se répète quelques secondes, avant qu'on vienne m'ouvrir.
"- J'arrive !
Un homme grand et costaud m'ouvre la porte, il me reluque, de haut en bas, de long en large, et sous tous les angles.
- Oui ?
Son père je suppose...
J'avais oublié cette possibilité,
Les gens normaux ne sont pas tous comme moi.
J'ai répété mon discours sur le chemin, je me lance, pour elle.
- Bonjour Monsieur, je... je suis un ami de votre... fille je suppose, et nous avons un... devoir de maths à faire ensemble... Est ce que... elle est ici ?"
Je lui ment effrontément, et je crois que le bonhomme l'a compris car il hausse un sourcil avant de se retourner vers l'escalier pour crier :
"- C'est pour toi !
- Ah... Fais monter."
L'homme me toise du regard, puis hoche la tête.
Je m'engage dans l'escalier en colimaçon.
Lorsque j'arrive à l'apercevoir, je suis pris d'une envie de rire, et en même temps, je reste bouche bée.
Elle est de dos, elle porte un short rose vraiment... court !, un haut de pyjama Snoopy, et elle a les cheveux trempés, en chignon sur le sommet de sa tête, je suppose qu'elle sort de la douche. Elle se retourne et quand elle m'aperçoit elle devient toute rouge. Elle s'empresse de s'enfermer dans sa chambre.
Je m'approche de la porte et je lui ris au nez.
"- Eh, ne me laisse pas dehors, tu es très belle comme ça !
- Qu'est ce que tu fous là?
Soudain j'entends son père crier d'en bas :
"- Tu sais pas faire la vaisselle ou quoi ?! Mais c'est juste dégueulasse t'es vraiment une bonne à rien, comme ta mère ! Je sais pas quel imbécile voudra de toi quand je te foutrai dehors !"
Elle soupire
- Attends au moins que je me change !
Je m'appuie contre la porte, choqué de ce que je viens d'entendre. Je chasse vite cette pensée de ma tête et tente de la taquiner.
-Ah les filles !
-Pousse-toi je sors.
Je me décale.
Elle ouvre la porte.
- Vas-y rentre.
Je la regarde.
Elle tient une petite brosse noire et se démêle les cheveux.
Elle est encore plus belle que d'habitude.
Elle porte une robe rouge de deux épaisseurs, l'une rouge satinée, l'autre transparente, une fermeture éclair qui rejoint les deux cotés de sa robe au niveau de sa poitrine. Je détourne les yeux.
Je sais que ça ne se fait pas mais j'ai tellement envie de la regarder....
Elle est énervée, sur la défensive.
- Qu'est ce que tu voulais ?
- Je... te... enfin...
Elle hausse un sourcil.
- Mais encore ?
Je respire profondémment.
Elle me dévisage.
Elle n'est pas bête, elle a tout de suite compris que je venais sans raison.
Elle s'assoit sur son lit, en colère, je l'imite.
- T'as croisé mon père en bas, je suppose ?
- Oui, c'est lui qui est venu m'ouvrir...
Elle marque une courte pose avant de lâcher sa bombe
- Je voudrais qu'il meure.
Mon cœur s'arrête. Je me lève sèchement du lit.
- Oh ?! Qu'est ce que t'as d'un coup.
- Fous moi la paix ! ... Je me suis trompé sur toi.
- Attends, je comprends pas, qu'est ce que je t'ai fais ?!
Je me retourne violement, mes yeux sont plein de larmes, et je m'en fous !
Mes larmes commencent à couler.
Je me mets à crier.
- Tu sais pas ce que c'est de plus avoir de père, tu sais pas ce que c'est de se sentir abandonné, alors qu'on est qu'un gosse! Tu sais pas et tu te permets de le souhaiter ?!
- Parce que toi tu sais ?!
Ma gorge se serre.
Je n'en ai jamais parlé à personne, pas même à T..
J'arrête de crier.
Ma voix s'assèche.
- Oui, je sais, mon père s'est taillé."
Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais je sors de la pièce.
Je descends les escaliers, je croise son père, le visage décomposé, mais sans un mot je sors.
Je rentre à la maison, quand je passe la porte, ma sœur est là, elle m'attend :
"- Alors, c'était bien ?
- Fous moi la paix."
Je m'enferme dans ma chambre.
Je la haie
VOUS LISEZ
En fuite
Teen FictionEn ouvrant la porte, je m'attendais à trouver ses yeux verts, purs, et profonds, tel que je les avais laissés, mais je me retrouve face à des yeux remplis de larmes, dont un bordé de bleu. C'est à ce moment là que j'ai compris que fuir était à prése...