CHAPITRE 8

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Je n’ai pas réussi à m’endormir tout de suite. Il s’était passé trop de choses hier et il s’en passera beaucoup trop aujourd’hui. Il est 1h du matin et je n’ai encore pas fermé l’œil de la nuit. Ce qu’il c’était passé avec Livaï hier… Le fait que j’utilise sa technique sans même le savoir, le fait qu’on ait été aussi proche l’un de l’autre, il a failli m’embrasser… On était à deux doigts… Pourquoi s’est-il désisté ? Il n’en avait peut-être pas envie… Je veux bien le comprendre mais pourquoi m’a-t-il prit tout près de lui ? Qu’allait-il se passer aujourd’hui… Comme est ce que je vais réagir quand je le verrais… ? Toutes ces questions tournaient dans ma tête et me fit oublier l’expédition de toute à l’heure et donc m’enleva le stresse qui s’y accompagnait. Une demi heure plus tard, j’entrais dans le monde des rêves.
Je me réveillai en sursaut une heure plus tard : j’avais fait un cauchemar. J’avais revu ce Titan de 15m m’attraper et cette fois-ci, personne pour me sauver. C’était sûrement ce qu’il allait ce passer lors de l’expédition. Mes larmes coulèrent le long de mes joues chaudes. Sans savoir pourquoi je ne pouvais pas les arrêter. Je voyais sans cesse ce Titan m’avaler. Comme tout le monde dormait dans ma chambre j’eus une légère obligation d’y sortir. Je faisais maintenant  les 100 pas dans le couloir, serrant mon oreiller dans mes bras, sans arrêter de pleurer. S’ils voulaient de jeunes soldats dans le Bataillon d’Exploration pour l’expédition, c’était sûrement pour servir d’appât. Les Titans allaient nous dévorer tous les cinq pendant que les grands soldats, eux, allaient réussir leur mission… C’est la mort obligatoire. Je ne pouvais plus penser à quelque chose d’autre que cette foutue expédition. J’avais du mal à respire et je ne faisais que pleurer. J’entendis des bruits de pas mais je ne pouvais pas bouger. Je m’assis dans le couloir tout en serrant mon oreiller d’autant plus fort. L’image du Titan de 15m me hantait me hanterait toute ma vie. Je pensais avoir été guérie… Une silhouette apparut dans le fond du couloir, Légèrement éclairé par la lune. Elle s’approchait de moi mais je n’y faisais pas attention. Je continuais de pleurer dans mon coin, du moins je ne pleurais pas mais mes larmes coulaient toute seule. Je regardais mes pieds. La silhouette était maintenant à côté de moi. Elle s’assit. Je tournai la tête, effrayée, et découvris Livaï regarder droit devant lui. Comme s’il ne me calculait pas. Il portait encore son uniforme du Bataillon d’Exploration. J’essayai de me calmer. Je ne voulais pas qu’il me voit dans cet état, même si c’était déjà le cas. Mais rien à faire, les larmes coulaient le long de mes joues et tombaient sur l’oreiller pour y dessiner une tâche d’eau salé. Livaï me tendit un mouchoir en tissus. Je le regardai étonnée mais je le saisi et y fourra ma tête. Le mouchoir portait son odeur. Cela me calmai. Je redressai ma tête et respirai un grand coup avant de remercier Livaï. Celui-ci ne me répondit pas et se contenta de me regarder. Il se leva et me tendit sa main pour que je le suive. Il m’emmena hors du château, dans l’écurie. Tous les chevaux dormaient. Sauf Charbon. Livaï prépara le cheval et se retourna vers moi. Il me prit par le taille et me fit monter sur Charbon. Il fit la même chose et se positionna comme la dernière fois. La nuit était froide et mes vêtements légers ne me tinrent pas chaud. Mais le torse de Livaï contre mon dos suffisait à annuler l’action du vent froid.
Nous arrivâmes vite dans la forêt de l’entraînement. Livaï me fit descendre du cheval et alla l’abriter avant de me rejoindre. Je ne pus m’empêcher de trembler à cause du froid. Le Caporal me regardait comme s’il voulait me dévorer. J’étais sans défense, c’était tellement facile de m’attaquer. Il enleva sa veste et me l’a déposa sur mes épaule. Je le fixai avec un sourire avant de l’enfiler. Il me prit par la main et nous marchions à travers les arbres. Celle-ci était à peine éclairée ce qui transmettait un sentiment de peur mais étant près de Livaï, ce sentiment se transformait en sentiment de liberté. Nous nous assîmes près d’un arbre. Celui-ci était gigantesque. Nous étions en dehors du parcours d’entraînement : au plein cœur de la forêt. Nous restâmes silencieux quelques minutes, en regardant les feuilles se balader grâce au vent glacial. Je croisai les bras et me serra dans la veste du Caporal. Celui-ci brisa le silence pesant :
« Tu as peur pour demain ?
- Oui… Je… J’ai fais un cauchemar sur le Titan de 15m et je pense que j’ai… pété un câble…
- Ne t’en fais pas, tu as juste fais une crise d’angoisse, ça arrive souvent aux nouveaux. Tu as failli mourir deux fois, ça ne va pas arranger les choses… »
Je n’osai plus parler. Je repensai au fait qu’ils nous aient sûrement choisi pour servir d’appâts. Il fallait que je sache.
« Livaï… J’ai une question…
- Oui ?
- Est ce que les soldats choisi pour l’expédition ont été nommé pour être des appâts contre les Titans… ? »
Livaï me fixa longuement.
« Viens là. Dit-il en écartant ses jambes.»
Je me levai doucement. Je ne savais pas ce qu’il voulait. Un coup il me veut et quelques secondes plus tard il me rejette. Mais j’en avais besoin. Je voulais être dans ses bras, sentir son odeur. Je crois que je ne pouvais pas renier mon attirance envers lui. Je m’assis donc à la place qu’il m’avait fait. Je n’osais pas trop m’adosser à lui mais il me fit comprendre que c’était ce qu’il voulait en prenant mes mains, les posant sur mon ventre et me poussant légèrement contre son torse. Je posai ma tête sur son épaule et sourie.
« Alice. Je ne connais pas les attentions d’Erwin mais oui, je pense qu’il vous a prit pour des appâts. Mais ne t’inquiète pas, je te protégerais. Je ne peux pas te laisser bouffer comme ça, à cause d’un mec qui est juste jaloux. »
Il me protégera. Je n’étais donc pas rien pour lui.
« Erwin est jaloux ? Demandai-je
- Oui, de moi. Tu comprends, il m’a trouvé dans les pourriture de Bas-Fond et je suis devenu le plus grand soldat de l’humanité. Il a cru comprendre qu je m’intéressais à toi et il t’as peut être choisie à cause de ça. »
Je ne savais plus quoi penser. J’étais totalement perdue.
« Je…
- Chut ne parles plus. »
Je n’osai plus rien dire et je me contentai de regarder le ciel. J’entendais le coeur de Livaï battre, je sentais la chaleur de son corps contre le mien ainsi que son odeur se balader autour de moi. Le sommeille m’attrapa vite, je serrai ses mains contre moi et enfouie ma tête dans son cou pour fermer les yeux et repartir dans une autre dimension, cette fois-ci pour faire un magnifique rêve.

Livaï me réveilla une heure plus tard : il était 3 heure, nous devions retourner au château. Avant de monter sur Charbon, il prit la parole :
« Alice, cette nuit tu as fait une crise d’angoisse, je t’ai juste aidé. Ne crois pas des choses. Maintenant monte. Et n’en parle pas. »
Je restai scotché sur place. Je ne comprenais plus rien. Il y a quelques heures, il était sur le point de m’embrasser, et il y a quelques minutes, j’étais dans ses bras dans la position la plus romantique que je connaisse. Il ne sait jamais ce qu’il veut. Prise de tristesse et de haine, je montai sur le cheval noir et nous fîmes le trajet en silence. Il alla abriter Charbon. J’en profitai pour repartir sans lui. Je voulais me cacher dans ma chambre. J’avais de nouveaux les larmes aux yeux. En courant dans le couloir, je croisa Erwin. Mais je n’y fis pas attention. Je continuai mon chemin, ramassai mon oreiller et rentrai dans ma chambre, pour m’abriter dans mon lit. C’est à ce moment là que je réalisai que je portais toujours la veste de Livaï. Je la gardai sur moi. Elle portait son odeur. Je ne sais pas pourquoi… ça me faisait du bien. Et je m’endormis entre deux sanglots.

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant