CHAPITRE 19

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Nous poursuivîmes notre chemin dans la ville déserte. Livaï me serrait dans ses bras tout en guidant Charbon à travers les rues pendant que je sanglotais, sur son épaule sans trop comprendre pourquoi… Nous nous retrouvâmes très vite face au gigantesque mur qui séparait la ville d’une énorme clairière sans habitation, non loin du château d’entraînement des nouvelles recrues. Hélas, la grande porte était fermée, on devait s’y attendre…
« Il me reste assez de gaz pour nous porter de l’autre côté du mur, remarqua Livaï. Mais Charbon ne peut pas venir avec nous. Descends et attends moi là. Je vais le mettre à l’abri. »
J’exécutai son ordre et l’attendit face au mur, me serrant dans ma veste et regardant Livaï s’éloigner avec le cheval. De grosses gouttes chaudes continuaient de tomber sur mes joues rosées par le froid. Je reniflais de temps à autre pour me calmer. Je devais arrêter de penser à ma mère et aller de l’avant. C’était dur mais il fallait que ça passe. C’était comme pour la mort de Ken et d’Aki. Ça fait très mal au début puis on s’habitue à la douleur et on fait avec. J’essuyai mes larmes à l’aide de la manche de ma veste. Mais rien à faire, elles tombaient toute seules sans que je ne fasse rien. Je me lassai tomber le long du mur, m’asseyant par terre tout en mettant mes coudes sur mes genoux et mes mains sur mon front, tenant ma tête. Je fixais le sol pour ne pas voir autre chose qui me ferait encore plus chuter. Le pied de Livaï apparut dans mon champs de vision.
« Alice. Regarde moi. »
Je n’avais ni la motivation ni la force. Mon supérieur se mit alors accroupis, à ma hauteur. Je ne voyais que ses jambes mais je pouvais sentir son regard peser sur moi. Je n’osai pas redresser de peur de croiser ses yeux perçants.
« Alice, c’est dur mais tu vas t’habituer. Crois moi, me confia Livaï en me tendant la main.  »
Je l’attrapai et il me souleva. Je me tenais maintenant face à lui. Ses yeux brillaient d’espoir. Il avait raison : c’est vrai que perdre des proches fait très mal mais le faite d’être revenu en ville nous prouvait que tout était bien finit, enfin je l’espère bien… Livaï s’approcha dangereusement de moi et me chuchota tendrement à l’oreille
« Rentrons chez nous Petite. »
Il passa ses mains dans les miennes et positionna son front contre le mien avant de déposer ses lèvres sur les mienne. Cet acte me fit oublier un court instant toute la tristesse qui régnait en moi. Hélas, cela ne dura pas longtemps. Je ravalai mes larmes en le fixant au plus profond de ses yeux. Livaï passa ses bras autour de mes hanches et me serra contre lui avant de jeter ses harpons sur le haut du mur.
« Accroche-toi bien »
Je saisis la veste de mon supérieur pour ne pas glisser de ses bras musclés et nous nous envolâmes dans les aires. Cette sensation était indescriptible. Nous arrivâmes très vite de l’autre côté du mur et nous pûmes observer la grande étendu d’herbe dans la nuit sans étoiles.
« On a environ encore une heure de marche avant d’atteindre le château. Remarqua Livaï. C’est une bonne nouvelle, on pourra entrer sans semer l’alerte. »
Nous marchâmes plus vite que nous pensions, nous devions vraiment avoir envie de rentrer. Quand je vis le château non loin, un espoir dansa dans mon cœur. On avait définitivement réussit.
Arrivés devant le château, Livaï fit signe au garde de ne rien dire avant d’entrer dans le couloir peu éclairé par les vieilles torches toujours allumées. Ici, rien avait changé : tout était toujours aussi propre, aussi beau, aussi normal. Nous nous arrêtâmes devant la porte de ma chambre. Livaï me serra dans ses bras.
« On a réussi Petite… On a réussi… »
Il m’embrassa le haut de la tête tout en me collant à on torse. Je souris en capturant son odeur et en cramponnant son pull.
« Allez, vas dormir. Tu le mérites. »
J’ouvris doucement la porte de ma chambre histoire de ne pas faire de bruit et de ne pas réveiller Armin et Mikasa. J’entrai dans la pièce sombre et découvris la fenêtre ouverte, laissant un courant d’aire très froid rentrer, je me dirigeai vers celle-ci pour la fermer et découvris les lits d’Armin et de Mikasa vides. J’enlevai mon équipement tridimensionnel tout en me demandant où est ce qu’ils ont pu aller. Je me jetai sur mon lit et fermai les yeux. Je n’avais jamais remarqué à quel point ce lit était confortable. Quelques minutes plus tard, je commençai à entrer dans cette phase où on ne contrôle plus ses pensées, où on est sur le point de s’endormir. Le visage de Livaï se promenait dans ma tête.

   Je le vis soudainement plus jeune, entrain de m’apprendre à maîtriser l’équipement tridimensionnel. Je dévorais ses yeux. Il était séduisant malgré son très jeune âge. Soudain je me fis soulever par une personne que je connaissais bien : ma mère. Je me débattais pour rejoindre à nouveau Livaï qui s’éloignait de mon regard. Mais rien à faire : j’étais prisonnière de ma mère. Nous avançâmes dans la sombre rue jusqu’à ne plus voir Livaï. Ma mère me posa enfin par terre. Je n’avais qu’une seule envie : fuir. Je me retournai et m’élançai mais je fus très vite arrêté par deux personnes qui me regardaient fixement sur la route. Je les connaissais. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour les reconnaître : c’étaient Aki et Ken. Leur morts qui étaient pendant un court moment sortit de ma tête refirent surface. J’eus les larmes aux yeux. C’était la dernière fois que je pouvais avoir une pensée aussi concrète d’eux. C’était sûrement mon dernier rêve d’eux. Ne me demandez pas pourquoi je le savais. C’est tout. Soudain j’eus un déclic. Je me retournai et vis ma mère, accroupis, me regardant tendrement, un doux sourire aux lèvres. Je courus vers elle comme une enfant en tendant mes bras pour qu’elle puisse me porter et me câliner. Ce qu'elle fit. J’avais l’impression de la toucher. Il n’y avait qu’un problème : je ne sentais pas son odeur. Je pleurais sur son épaule pendant qu’Aki et Ken se rapprochaient de nous.
« Maman je ne te l’ai jamais dis mais je t’aime, avouai-je entre deux sanglots
- Moi aussi mon cœur… Moi aussi… »
C’était trop pour moi. Il fallait que je parte d’ici. Ça ne me faisait mal de les voir tous les trois alors que… Ce n’était tout simplement impossible.
« Ken… Aki… Maman… Je vous aime… Mais... Adieu… »
Je me jetai des bras de ma mère et courus dans une direction inconnue tout en mettant ma main sur ma bouche pour éviter de trop gros sanglots.

J’ouvris mes yeux très humide et vis les lits vides de mes défunts amis. C'en était trop. Je serrai ma couverture contre moi et me retournai. Et si Armin et Mikasa avaient été tués lors de la batialle à Trost ? Oh non… Les larmes coulèrent toutes seules. Je ne pouvais pas rester comme ça… Pas toute seule.
Je descendis de mon lit, prenant ma couverture avec moi et sortis de la chambre. Je me dirigeai vers celle de Livaï et toquai doucement à sa porte. Je n’ai pas attendu longtemps avant qu’il ne m’ouvre. Je me jetai sur lui en pleurant et je m’endormis presque sur le coup.

PDV LIVAÏ :
Je pris Alice dans mes bras. Elle avait le teint pâle et les paupières toute rouge. Elle a dû faire une crise. Elle a subit beaucoup de chose d’un coup et c’est un fille si forte et si fragile à la fois. Je claquai la porte avant de la poser délicatement sur mon lit. Je m’installai à côté d’elle tout en prenant soin de nous couvrir. Je passai mes mains autour de ses hanches et plaçai ma tête dans ses cheveux. Je fermai les yeux et me laissai emporter dans le monde des rêve.

J’emmerde Erwin qui ne veut pas que j’y touche et j’emmerde les Titans qui font vivre un enfer à Alice.

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant