CHAPITRE 20

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Je me réveillai à cause des raillons du soleil qui passaient à travers les rideaux. Je m’étirai sous la couette chaude. J’ouvris difficilement les yeux et aperçu la pièce dans laquelle j’étais : ce n’était en aucun cas ma chambre. Je me retournai dans le lit et découvris avec stupeur Erwin m’observer sur une chaise. Par réflexe je pris la couverture et la serrai contre ma poitrine tout en me redressant mal à l’aise : je venais de me rendre compte que quelqu’un avait prit soin d’enlever mon uniforme et de me laisser en sous-vêtements.
« Que faites-vous là ? Vous n’avez pas honte ?
- Alors comme ça vous êtes revenus ? »
Je le fixai tremblante et rouge de honte. Mes cheveux ébouriffés montraient bien que je venais de me réveiller. Depuis combien de temps est-ce qu’il était là, à me regarder ?
« Oui. Ça n’a pas l’aire de vous faire plaisir.
- Bien sûr que si ! Mais… Où sont les autres ? Demanda-t-il troublé
- Ils sont tous morts, répondis-je sèchement
- C’est bien ce que je croyais… »
Il redressa son regard vers moi. J’étais folle de rage. Comment pouvait-il se pointer comme ça ?
« Vous avez dû vivre des choses terrible toi et Livaï…
- Tu as tout juste, répondit un voix que je connaissais très bien. »
Livaï sortit d’une pièce du fond de la chambre qui devait sûrement être la salle de bain. Il prit une de ses chemises et me la jeta à la tête. Je ne mis même pas 5 secondes à la mettre.
« Il va falloir qu’on parle. »
Il se tourna ensuite vers moi.
« Entre mec si tu vois ce que je veux dire. »
Je me levai et sortis de la pièce tout en scrutant Erwin d’un œil méfiant. Je me trouvais maintenant dans le couloir. Il était légèrement éclairé mais surtout très froid : les dalles de pierres étaient glaciales. Je me dirigeai vers ma chambre en serrant contre moi la chemise de Livaï, beaucoup trop grande pour mon petit gabarit. Il était trop tôt pour que quelqu’un soit debout, je n’avais rien à craindre. Je n’étais qu’à deux mètres de la porte de ma chambre quand un main froide se posa sur mon épaule. Je fus surprise et m’arrêtai sur le coup.
« A… alice !!!!! tu… t’ es revenue ???????!? »
Je pouvais sentir son haleine alcoolisée. Je me retournai d’un coup et découvris une des nouvelles recrues qui s’était aussi engagé dans le Bataillon d’Exploration mais je ne connaissais pas son nom. Il tenait une bouteille de je-ne-sais-quel-alcool dans la main gauche et continuait de me tenir fortement l’épaule.
« Bah…… Tu ne te souviens pas de… moi ?? hihi !! Je suis… burk… Toshi !!!! Le fuuuuuutur petit ami de… KOF KOF… De SOPHIE !!!!!!!! Elle… doit être revenue aussi !!! Je me… TromPe ????
- Je ne peux pas te répondre. Répondis-je sèchement. Pourquoi es tu saoules ?
- T’en poses des…. des questions TOI... HAHA !!!!!!!!!!! Pouurquoi toi…. T’ES dans cette Tenue ??
- C’est bon lâche moi maintenant.
- T’es paaaaaaas marrante toi !!! Allez ! Viens ! Viens avec moiiiii !!! Je ne dirais rien à ton copainnnn et tu ne diras riennn à Sophie ! »
Toshi laissa tomber sa bouteille par terre, me serra contre lui et posa sa main droite sur ma poitrine. Il avança sa bouche de la mienne. Je me reculai autant que je pouvais mais rien à faire : J’étais sous son emprise. Plus qu’une seule solution. Je donnai un coup de genou dans son entre-jambe ce qui le fit se recroqueviller sur lui-même et je me libérai. Je courus sur les deux derniers mètres qui me séparaient de ma chambre et rentrai à l’intérieure de la pièce.
« REVIENS SALOPE ! »
Je claquai la porte de la bloquai avec une chaise. Je passai ma main dans mes cheveux. Pourquoi je ne ressentais plus aucune panique ? Je remarquai soudant que mes sentiments de tristesse et de haines s’étaient comme volatilisés. Je devais avoir passé un cap. Et ce n’était pas plus mal.

PDV LIVAÏ :
« Tu n’as rien à me dire ? Demandai-je en m’asseyant sur le coin du bureau et en croisant les bras.
- Et toi ? Me répondit Erwin d’un ton très calme. Trop calme.
- Qu’est ce que tu faisais ici à mater Alice ?
- Je ne la matais pas.
- Ouais c’est ça rigole. Avoue juste que tu ne veux pas que je la touche parce que tu la veux pour toi tout seul !
- Non ! Ce n’est pas pour ça ! »
Je me levai brusquement et fis face à Erwin.
« Ne t’avise plus jamais de la regarder comme tu l’as fait. Est ce que c’est claire ? Dis-je en lui jetant mon regard le plus noir.
- Livaï…
- Promet-le moi !
- Ok… Je te le promets… »
Je repris ma place dans le plus grand calme.
« Très bien. Maintenant tu vas m’expliquer le pourquoi est-ce que je ne devrais pas l’approcher.
- Livaï…
- Je t’écoute.
- Pfff… Ça remonte… C’était quand elle n’avait que 5 ans. Le jour de son anniversaire… »
J’essayai de cacher mon étonnement et me concentrai sur la suite de l’histoire.
« Son père et moi venions d’intégrer le Bataillon d’Exploration et il s’est fait dévorer lors de la première expédition. Il m’a donné sa dernière volonté : il voulait que j’emmène sa famille qui habitait dans les Bas-Fond à la surface, dans le district de Trost. Il voulait que je les protège des dangers que la vie nous inflige. J’avais peur qu’en restant avec toi, elle sois en danger, tu sais… tu attires beaucoup les Titans… avoua-t-il avec un tout petit sourire au coin de ses lèvres pour se détendre.
- Alors pourquoi l’avoir choisis pour l’expédition ?
- Je pensais qu’elle serait en sécurité avec toute l’équipe que j’avais choisis. Ce n’était pas prévu qu’ils meurent tous… »
Il avait une lueur triste dans les yeux. Il disait la vérité. Il reprit vite ses esprits et changea de  sujet :
« Livaï… Sa mère est morte… Trost s’est de nouveau fait attaqué…
- J’avais cru comprendre… dis-je en détournant mon regard.
- J’aurais pas dû la laisser dans Trost… Alice ne va jamais me pardonner… Je suis le pire soldat de l’humanité. »
Erwin se mit à pleurer devant moi. Je fus très étonné et essayai de le consoler : c’était un très bon ami après tout…
« Erwin… Ce n’est pas de ta faute…
- Si Livaï… Mais tu ne peux pas comprendre… Allez… Vas la rejoindre et réconforte-la. Elle en a plus besoin que moi. Laisse moi seul quelques instants…
- Erwin ?
- Va-t-en je te dis ! »
Je lui obéis. C’était sûrement mieux pour lui. Je sortis de la pièce et me dirigeai vers la chambre d’Alice. Je vis une bouteille d’alcool par terre mais je ne fis pas attention. J’essayai d’ouvrir la porte mais pas moyen, elle était bloquée.
« C’est qui ? Cria Alice derrière la porte
- Ouvre Petite. »
Il ne fallut pas plus d’une seconde pour que la porte s’ouvre en grand devant moi. Je vis Alice avec les cheveux mouillés et des vêtements propres sur elle, elle venait sûrement de prendre une douche. Je rentrai dans la chambre et fermai la porte derrière moi. Je la fixai de bas en haut.
« Alors ? Demanda-t-elle. Tu sais pourquoi est-ce qu’il me surprotège ?
- Il connaissait ton père et il lui a fait la promesse de te protéger.
- Hum… Je vois… »
Alice s’assit sur le lit en dessous du sien, celui d’Armin je crois.
« Tu sais où sont Armin et Mikasa ? Demandai-je
- Aucune idée. »
La belle jeune fille se laissa tomber sur le matelas. Elle fit ensuite une grimace et sortit un bout de papier de sous la couette. Elle l’ouvrit et commença à lire tout en se redressant sur le lit. Je m’assis à côté d’elle et regardai se concentrer sur sa lecture. Soudain, elle leva sa tête et me fixa
« Livaï… On a un problème. »

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant