CHAPITRE 14

177 12 3
                                    

Livaï galopa pendant des heures à travers les arbres garnis de feuilles plus vertes les unes que les autres. Je m'étais calmée vite : j'avais réussis à contrôler mes émotions. Mais je ne pouvais pas sourire. Ce que Aki avait fait était extraordinaire. Je n'aurais pas pu le faire à sa place... Elle s'était donné la mort pour nous. C'était un acte irrévocable qu'elle a osé faire, sans hésiter. De toute façon, on y serait passé tout les trois...
Je m'accrochai au torse de Livaï et de temps en temps, je ne pu m'empêcher de le serrer contre moi pour sentir la chaleur de son corps contre la mienne. J'essayai de me concentrer sur les paysages et sur les danses des feuilles provoquées par le vent. Je regardais la beauté de Mère-Nature. Soudain, une question me vînt à l'esprit : est ce qu'on allait pouvoir revenir de cette expédition vivants ? Est ce que j'allais pouvoir revoir ma mère au moins une fois ? Je ne pouvais rien savoir. Il ne fallait pas que je pense à demain mais que je profite d'aujourd'hui. Si Aki et Ken n'avait pas été là, Livaï et moi aurions été à leur place... Je sais que je ne dois pas me réjouir de la mort des autres mais je ne peux m'empêcher de penser à la mienne et savoir que je suis toujours vivante alors que j'aurais pu mourir plus d'une fois me redonne espoir.
Livaï arrêta le cheval près du fossé.
« Il faut que je me repose. Me confia-t-il. J'aurais pu repérer le Titan qui a bouffé Aki bien avant qu'il nous ait vu mais j'étais tombé de fatigue... C'est la première fois que ça m'arrive.
- Pas de soucis, lui répondis-je pour ne pas l'inquiéter. »
C'est vrai qu'il avait l'air dévasté. Ces cernes étaient encore plus présente que d'habitude. Il a aussi dû avoir un énorme coup de stresse.
« T'en profiteras pour aller cueillir des trucs comestibles, m'ordonna Livaï avec un sourire sévère mais charmeur. »
Je m'exécutai, m'enfonçant dans la forêt à la recherche de nourriture. Ma faim m'aidait en m'attirant vers les odeurs de baies et de fruits des bois. Je vis, non loin, un buisson de myrtilles. Je fonçai dessus et cueillis un fruit pour ensuite le mettre dans ma bouche. Celui-ci avait un goût doux et sucré... Elle était succulente. Je cueillis l'intégralité du buisson : mes poches étaient remplies à craquer. Mais je ne voulais pas m'arrêter là ! Ma faim me poussa jusqu'à trouver des framboises. Encore là, elles étaient très bonnes. Un peu acides mais assez sucrés pour être manger. Après en avoir tassé dans mes poches et en avoir pris une grande quantité dans mes mains, je décidai de retourner vers notre « camps ». Il ne me fallut que quelques minutes pour atteindre le fossé. Je vis Livaï, il était endormi contre un arbre.
Ses yeux clos étaient toujours aussi cernés.
Ses fines lèvres étaient collées.
Ses cheveux retombaient sur les côtés de sa tête.
Un de ses genoux était plié et touchait son torse.
Ses mains retenaient son genou.
Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder.
Je posai délicatement le repas sur le sol.
Je m'approchai lentement.
Je me mis à genoux tout près de lui.
Je le regardai avec envie.
Il était si beau.
J'approchai mon visage du sien
Je ne comprenais pas ce que je faisais.
Je déposa mes lèvres sur sa joue.
J'en avais tellement envie.
Elle était si douce.
Si sucré... Comme les myrtilles...

Je me relevai vite et lui fit volt-face. Je ne savais pas ce qu'il m'avait prit. J'en avais envie mais... J'aurais dû me retenir ! Comment est-ce que j'allais pouvoir le regarder dans les yeux maintenant ? Bon, déjà, il était inconscient. Il n'a donc sûrement rien sentie. Je vais faire comme si de rien était et reprendre les fruits. Je vais lui faire croire que je viens de revenir. Je me baissai et ramassai les framboises que j'avais en main il n'y a pas si longtemps. Une mains se posa sur mon épaule. Je me raidi sur place. J'étais déboussolée. Ça ne pouvait qu'être Livaï. Donc il ne dormait pas. Donc il avait compris. Donc j'allais me prendre une paire de baffes. Je me retournai d'un coup et je le découvris. Il ne souriait pas. Au contraire, il avait un air dépassé. Je me relevai et m'exclamai :
« Euuuuh... C'est pas ce que tu crois... Je... Ce n'est pas moi... »
Plus je parlais plus je rougissais. Je ne pouvais pas lui mentir. Nous n'étions que tout les deux dans une forêt immense... Ça ne pouvait être que moi. Je repris :
« Je suis désolée... Je ne le referais plus jamais... »
Je baissai la tête, honteuse.
« Je ne t'avais pas dis que je voulais me reposer ? Me demanda-t-il
- Si, je suis désolée »
Je serrais le peu de framboise que j'avais ramassé. Je n'osais plus rien dire. Un léger vent fit bouger mes cheveux dans tous les sens, ce qui cacha mon visage rouge de honte. Livaï se mit a rire sans raison puis passa sa main dans mes cheveux. Je me relevai doucement en essayant de lui adresser un regard de désolation. Il pencha sa tête légèrement vers la droite tout en me fixant davantage. Un sourire coquin parût sur son visage. Il me dévisageait complètement. Je lui adressa un regard interrogateur, je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Est-ce qu'il était fâché ? Ou est-ce qu'il ne l'était pas ? Livaï approcha son visage du mien. Je ne me poussai pas. Il me regarda dans les yeux et passa sa main dans mes cheveux. Une chaleur envahit tout mon corps. Il vînt encore plus près de moi. La distance entre nous était presque inexistante. Il posa délicatement ses lèvres contre les miennes. Je lâchai toutes les framboises et me laissai emporter par le goût sucré de ses lèvres. Livaï passa ses mains autour de mes côtes et rapprocha mon corps contre le sien. Je posai mes mains sur son torse. Il me serra contre lui et intensifia le baiser. Il se retira ensuite lentement. Je n'en revenais pas... Il avait pourtant dit qu'il ne ressentait rien pour moi... Ma tête tournait, je ne savais pas quoi penser. Livaï prit la parole :
« J'ai faim. »
Je rigolai et lui sortis les myrtilles de mes poches. Il en saisies quelques unes avant d'aller à nouveau s'adosser contre l'arbre. Je fis de même après avoir récupéré les framboises.
« Livaï... Je ne comprends pas... Dans la forêt... Tu avais dis qu'il ne fallait pas que je me fasses des idées pour nous...
- C'est Erwin. »
Je le regardai bizarrement avant qu'il reprenne
« Je t'ai remarqué depuis le début. J'ai vu que tu n'étais comme toutes ces greluches, par exemple Sophie qui avait peur de se retrouver face à un Titan. Du coup j'ai essayé de te connaître et Erwin l'a remarqué. Il a commencé à nous surveiller parce qu'il te connaît mieux que tu ne le pense je crois, il ne m'en a pas plus dit. Il ne voulait pas que tu sois avec moi ou je ne sais quoi. S'il ne m'en avait pas parlé, je n'aurais jamais pensé à toi « comme ça » si tu vois ce que je veux dire. Mais ça m'a interpellé et petit à petit, on s'est rapproché. »
Le caporal reprit un poignée de myrtilles avant de continuer son histoire.
« La nuit dans la forêt, quand tu t'étais endormies sur moi, Erwin est venu me voir et m'a dit que s'il nous verrait encore une fois avec toi en dehors du travail, il te virerait du Bataillon d'Exploration et comme je ne voulais pas ça, je me suis éloigné. »
Je le regardai attentivement. Tout s'éclairait dans me tête. Je comprenais maintenant pourquoi est-ce qu'il étai si proche et si distant à la fois. Mais une chose était pas logique :
« Livaï, pourquoi est ce qu'il m'a choisi pour partir ? Il savait pourtant que je serais en danger et que je serais avec toi ?
- Je suis comme toi sur ce point. Je n'en ai aucune idée. »
Nous terminâmes le reste de fruit en silence. Livaï se leva et me tendit sa main pour que je puisse me lever plus facilement.
« On ne doit pas traîner là. Je prends le cheval et on part, déclara Livaï. D'ailleurs j'ai eu le temps de réfléchir : aller a Shiganshina serait trop risqué pour nous deux. On rentre à Trost. On essayera de passer sur le champs de bataille la nuit pour être sûr d'être hors de danger.
- D'accord... »
Livaï m'aida à monter sur le cheval. Il se positionna derrière moi. Il était encore plus proche que d'habitude. Nous avançâmes dans la forêt. Les rayons de soleil et le torse de Livaï me réchauffaient. J'entendais les battements de son cœur à travers mon dos. Je ressentais des frissons intense quand ses cheveux frôlaient mon oreille. Je posais ma tête sur son épaule et profita du temps calme pour me reposer dans les bras de la personne que j'aimais.

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant