CHAPITRE 22

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Je pouvais apercevoir la cime des arbres, je n’étais plus très loin. Il commençait à pleuvoir et le sol devenait petit à petit de plus en plus boueux mais ce n’était pas pour autant que Charbon ralentissait. Au contraire, nous fûmes très vite arrivée devant la forêt. Nous pénétrâmes dans les grandes et interminables rangées d’arbres. Je reconnaissais l’endroit : je vis l’arbre où je m’étais endormie, dans les bras de Livaï, avant que tout cela ne se passe… ce n’était pourtant il n’y a pas si longtemps. Je vis une tâche blanche sur son écorce. Je m’approchai et découvris un bout de papier. Je descendis du cheval et me précipitai sur l’arbre, dépliai le papier et reconnu l’écriture d’Armin : « Alice, Aki, Ken, vous es presque au but. Enfoncez-vous un peu plus dans la forêt, quand vous verrez un énorme rocher, faites 300m sur votre droite et vous devriez nous trouver. ». Mon cœur se serra devant les prénoms Ken et Aki, il fallait que je leur avoue tout ce qu’il s’est passé… Je rangeai soigneusement le papier dans ma poche avant de me diriger vers le grand rocher. La pluie rebondissait sur mes habits, je commençais à avoir très froid et à trembler sur le cheval. Mais je ne pouvais pas faire demi – tour. Je pensai donc à Livaï pour me réchauffer. Cela marcha bien un court moment. Mais le froid me regagna beaucoup trop vite. J’avais l’impression de me perdre au milieu des arbres et le vent me criait dans les oreilles que ce n’était pas une très bonne idée. Mais je n’en avais rien à faire, je suis têtue et quand je veux revoir quelqu’un, je le fais. Alors nous continuions de trotter à travers les arbres et les gouttes froides jusqu’à ce qu’on se retrouve face au rocher. Je souris : je ne m’étais pas perdue ! Je tournai donc vers la droite et commençai les 300m prévus. J’arrivai très vite devant un arbre immense. Je décidai de m’arrêter deux secondes pour l’admirer et pour vois s’il n’y avait pas un indice caché. JE descendis de Charbon et noua les rênes à une branche qui dépassait. Je n’eus même pas le temps de faire le tour de l’arbre qu’un individus tomba juste derrière moi. Je me retournai, prise par la peur et découvrit Armin. Il me prit dans ses bras me serra contre lui.
« Alice ! J’avais peur que tu te sois faite bouffer ! m’avoua-t-il en m’étouffant presque dans ses bras.
- Armin, je suis si heureuse de te voir ! »
Nous nous séparâmes et nous nous regardâmes dans les yeux en souriant bêtement.
« Et Ken et Aki ? Me demanda-t-il. »
Mon sourire s’effaça et des larmes commencèrent à monter en moi. Armin détourna son regard, comprenant ce que je ressentais. Il avait les cheveux trempés qui gouttaient sur sa veste.
« Ça… Ça te gênerais de m’expliquer ce qu’il s’est passé ? Me demanda-t-il hésitant
- On s’est fait attaqué… Seul Livaï, Aki, Ken et moi avions survécu… Toute l’escapade est morte bouffée… On s’était réfugié dans une forêt… Mais… Ken et Aki n’ont pas survécu… Ils se sont comme sacrifié pour nous… Sans eux, nous ne serions pas en vie… Je… Je suis désolée… »
Armin essuya furtivement de petites larmes comme pour les cacher.
« Ce n’est pas de te faute… Bon viens avec moi… »
Il me prit sur son dos et nous nous envolâmes dans l’arbre grâce à son équipement tridimensionnel. Nous atterrîmes sur une branche solide et je vis Eren, mal au point, adossé sur le tronc, Mikasa à ses côté.
« Ils lui ont fait quoi ? Demandai-je
- Tout un tas d’expérience, répondit sèchement Mikasa sans m’adresser un regard. »
Eren avait le teint pâle et semblait dormir profondément. Mikasa lui prit la main sans le quitter des yeux.
« On doit rester cacher pour qu’ils ne lui fasse plus aucun mal, m’avoua Armin, les scientifiques ne sont plus humains avec lui, ils le considèrent comme un jouet… On ne pouvait plus supporter ça.
- Je comprends… »
Armin se mit face à moi.
« Alice, je dois t’expliquer quelque chose, je… On a besoin de toi… Ça fait seulement un jour qu’on est partie… On a prévu un stock de nourriture mais on ne tiendra pas longtemps… Il faut que… Que quelqu’un nous réapprovisionne de temps en temps sinon… ça va être très dur de survivre dans la forêt seuls… »
Il avait l’air gêné par le situation, je lui répondit sans hésiter :
« Mais Armin, c’est tout a fait normal, je viendrais tous les jours s’il le faut, je te comprends ne t’inquiète pas pour ça, je vais vous aider comme je peux.
- Oh merci Alice, qu’est ce qu’on ferait sans toi ! »
Nous nous installâmes autour d’Eren et continuâmes de discuter de tout et de rien, c’était la première fois que Mikasa me parlait normalement. Comme quoi, le fait qu’elle soit avec Eren change totalement son caractère. Au bout de trois bonnes heures, la pluie finit par s’arrêter et je devais rentrer au château. Je saluai mes amis et descendis de l’arbre. Je devais revenir deux jours plus tard pour les réapprovisionner. Je montai sur Charbon et repris la route. Le trajet me parût plus court que l’allée, c’était peut-être parce que je connaissais le chemin, ou juste parce que j’avais un poids en moins sur mon cœur. Au bout de 20 minutes de trajet, je me retrouvai face à l’écurie. J’y laissai Charbon avant d’aller à la fenêtre de Livaï. Je pris un petit caillou au sol et le jeta sur le verre. Je m’adossai au mur en attendant que Livaï me laisse entrer quand soudain une main agrippa mon épaule et me tira vers l’arrière du château. J’étais trop fatiguée pour réussir à me défendre et à m’échapper. La silhouette semblait être un homme mais son visage était caché par une capuche de couleur vert foncée. La personne me plaqua contre le mur, je pouvais voir des gouttes de sueur glisser le long de son visage et tomber dans l’herbe.
« Alice… Je suis désolé !
- Qui êtes vous ? »
L’homme souffla désespérément et enleva sa capuche. Je découvris Erwin, au teint pâle et aux yeux légèrement rouges.
« Alice… Je n’ai rien pu faire… Je suis quelqu’un d’impardonnable ! J’aurais pu sauver ta mère ! J’aurais pu mieux vous sauver toutes les deux ! Mais je suis égoïste… Je ne pense qu’à mon image… Oh si tu savais à quel point je regrette ce que j’ai fais… Tout, absolument tout ce que j’ai fais… Pardonne moi Alice… »
Son haleine avait l’odeur de l’alcool : il était saoule sans aucun doute. J’essayai de le raisonner avec un gros pincement au coeur :
« Voyons Erwin, ce n’est pas de ta faute qu’est ce que tu racontes ! Même si tu n’avais pas été là elle serait morte, comme tout ceux qui sont morts à cause de cette attaque.
- C’est faux… Si je n’avais pas été là, elle serait vivante, et toi aussi… Toi, ta mère et Livaï ne seriez pas là si je n’avais rien fait…
- Mais qu’est ce que tu racontes enfin ?
- Erwin. Lâche-la. »
Je tournai ma tête vers cette voix froide et reconnus Livaï. Erwin sanglota en le voyant sans pour autant me lâcher.
« Maintenant. »
Erwin s’exécuta et partit vers les jardin du château. Livaï s’approcha de moi et enleva sa veste pour me couvrir avec.
« Mais qu’est ce que tu as foutu pour être aussi trempée ??
- Il a plu, je n’y peux rien… dis-je en baissant la tête honteuse.
- Tch… Tu vas tout m’expliquer à l’intérieur. »
Sur ces bonnes paroles il me prit en sac à patate et me fit monter sa fenêtre. Je pris une bonne douche chaude et changeai de vêtements avant que me glisser sous la couette de Livaï, avec Livaï. C’est ici que je lui racontai tout en détail : ma rencontre avec Eren et mes amis comme la discussion avec Erwin. Après une heure de papotage, je m’endormis dans les bras de l’homme que j’aimais. Ça avait beau être une journée horrible, la nuit a été extraordinaire…

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant