CHAPITRE 16

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Ce chapitre ne sera pas comme les autres. En effet, il se passera dans le passé d’Alice lorsqu’elle habite encore dans les Bas-Fonds.

Je me réveillai dans mon lit. Il faisait toujours aussi sombre malgré l’heure matinale. Je me levai et retrouvai ma mère. Celle-ci avait fait des crêpes. Aujourd’hui c’était mon anniversaire ! J’avais 5 ans !
« Joyeux anniversaire ma petite fille adorée ! Chantonna ma mère. Bien dormis ?
- Oui ! Merci ! »
Je m’installai à table et ma mère déposa un bisou sur ma joue.
« Papa ne vient pas ? »
Le sourire de ma mère s’effaça de sa bouche.
« Alice chérie, tu sais papa a beaucoup de travail. Il a tout fait pour se libérer mais il ne pouvait pas. Je suis désolée »
Je ne répondis pas et pris une crêpe ainsi que du sucre. Nous étions plutôt riches par rapport aux personnes qui habitaient dans les Bas-Fond : mon père avait intégré le Bataillon d’Exploration et nous versait toute la somme qu’il gagnait. Nous étions donc une famille heureuse dans une très petite maison et entourées de personnes en grande difficulté. Ma mère ne veut pas les aider mais ça m’est déjà arriver de donner du pain et de l’eau aux enfants qui passaient près de chez nous et qui avaient très faim.
Je terminai ma crêpe au sucre. Ma mère était déjà retourné dans la cuisine. J’en profitai pour m’habiller et filer dehors sans qu’elle ne me voit, laissant un mot disant que je suis à l’arrière de la maison pour lire et piquant de la nourriture. Cela faisait plusieurs mois que je partais de la maison toute la journée en disant à ma mère que j’allais jouer seule dehors alors que je rejoignais mon ami dont je ne connaissais même pas le nom. Ma mère ne venait jamais me chercher parce qu’elle avait toujours la tête plongée dans ses lettres et ses bouquins. Elle ne faisait pas attention à moi. Et c’était comme ça depuis que je savais marcher…
Je me dirigeai vers l’endroit ou le garçon et moi nous nous retrouvions. Il était déjà là. Il avait les cheveux mi-long sur le dessus et rasé en bas du crâne. Ça lui allait très bien. Je me souviens de la toute première fois où je l’ai rencontré. Il était mal au point. Il avait faim. Il avait froid. Il toquait à la porte. J’étais allée ouvrir et je lui ai donné des vêtements chauds et de la nourriture. Il était tellement mal au point que je lui avais dis de revenir tous les jours à un endroit précis. Celui où il m’attendait. En échange de la nourriture, il m’apprenait une nouvelle chose chaque jour. C’était un peu comme mon professeur. Hier il a commencé a m’apprendre comment utiliser un équipement tridimensionnel. Celui qu’il a piqué aux grands soldats n’est pas de notre taille mais le garçon m’apprend déjà comment me servir des lames. Il m’a dit qu’un jour j’aurais peut-être l’occasion de m’en servir pour de vrai.
« Salut ! Lui lançai-je le sourire aux lèvres
- Salut.
- Regarde ce que je t’ai ramené ! »
Je lui montrai les deux crêpes, le pain et la bouteille de lait que j’avais piqué chez moi. Ces yeux s’écarquillèrent.
« C’est quoi ces deux trucs ronds, plats et mous ?
- Ce sont des crêpes, dis-je en riant. C’est ma maman qui les a faites ! Tiens manges ! Tu verras c’est super bon ! »
Je lui tendis la nourriture et m’assis tout en le regardant manger. Il avait l’aire d’avoir très faim !
« Je garde le pain pour ce midi. Dit-il. Aujourd’hui je vais continuer de t’apprendre comment te battre avec et sans armes. »
Le gringalet sortit quatre lames d’un sac en toile. Il m’en tendit deux. Je les saisies avec détermination. C’était comme un jeux. Mon ami commença son cours. Je l’écoutais attentivement et répétais chacun de ses gestes. Nous fîmes cela pendant deux longues heures.
« Maintenant je te défis de me battre en duel, annonça - t-il, un sourire sournois au coin des lèvres.
- Oh oui ! »
Nos lames commencèrent à s’entre-choquer sans blesser personne. J’utilisais les techniques de défenses et d’attaques que le garçon venait de m’apprendre. Malgré ma détermination, je finis très vite par terre.
« Tu verras, un jour toi et moi on fera équipe ! On ira voir ce qu’il se passe au dessus et on se protégera l’un l’autre. Mais d’abord il te faut de l’entraînement ! »
Je devais avouer que malgré ses huit années, mon ami était déjà très mature. Il me disait qu’il n’avait pas le choix, que c’était comme ça la vie pour lui.
« Chouette ! m’écriai-je. On pourra rendre visite à mon papa !
- Si tu veux !
- Dis tu n’as pas faim ?
- J’ai toujours faim.
- On a qu’à manger le pain ! Proposai-je ! »
Ce fut sur cette parole que nous partageâmes le peu de pain. Je proposai d’aller en chercher plus mais mon ami déclara que c’était assez pour un repas de midi et qu’il fallait continuer l’entraînement.
Nous passâmes l’après-midi à nous battre l’un l’autre. Nous perfectionnâmes nos techniques et nous nous sentîmes de plus en plus fort et à l’aise avec les lames. Vers 18h, je tombai de fatigue.
« Hé Petite, on va s’arrêter là. Tu as l’aire épuisée. Viens avec moi. »
Il me prit la main et m’accompagna jusqu'à un mur. Il me mit sur ses genoux.
« Je t’avais dis que c’était mon anniversaire aujourd’hui ? Demandai-je
- Non. Mais joyeux anniversaire ! Répondit-il en sortant un petit paquet de sa poche.
- Tu… Tu m’as fais un cadeau ?
- Faut croire que oui… dit-il en souriant. »
Je m’empressai d’ouvrir le paquet de découvris une petite boîte qui contenait un magnifique bague en or tressé avec quelques diamants. J’eus les larmes aux yeux.

« Elle est magnifique ! Comment as tu trouvé ça ?- J’ai des talents caché de voleur professionnel, avoua mon meilleur et mon seul ami

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« Elle est magnifique ! Comment as tu trouvé ça ?
- J’ai des talents caché de voleur professionnel, avoua mon meilleur et mon seul ami. »
Je me retournai sur ses genoux et déposai un baiser sur sa joue. Il ria. J’enfilai la bague sur mon pouce. Elle était trop grande pour l’instant mais je me jurai que je la mettrais chaque jour.
« Allé. Maintenant repose toi. »
Je posai ma tête sur son épaule et fermai les yeux puis il déclama cette phrase qu’il dit toujours avant que je m’endorme, elle me faisait me sentir en sécurité avec lui :
« Ne t’inquiète pas, je suis là et toi aussi. On a rien à craindre. Il y a toi. Il y a moi. Il n’y a que nous. Et si quelqu’un vient nous embêter, je défoncerais sa gueule. Allez. Repose toi ma Petite. Demain est un autre jour. »





« ALICE ! »
Je reconnu rapidement la voix de ma mère. Elle courait vers mon ami et moi. Elle avait les larmes aux yeux .Je me redressai d’un coup.
« Alice ! Je t’ai enfin trouvé ! Qui est ce jeune homme ? Euh peu importe ! »
Ma mère me prit violemment par la main. Je fis une grimace de douleur. Le garçon commença à se mettre en position de combat mais je le calmai en lui disant que c’était ma mère.
« Alice ! Nous partons de ce trou paumé ! Dis adieu à ce garçon et nous allons rejoindre ton père. »
Je fis un bisou sur la joue de mon ami et le serra dans mes bras.
« Dis tu ne veux pas venir avec nous ? Lui demandais-je
- Non. Je dois rester là.
- Et notre équipe de la mort ?
- Tant pis.
- Mais… »
Ma mère me tira fort le bras. Je m’échappai de son emprise pour serrer mon meilleure ami dans mes petits bras
« Tu peux pas faire ça ! Tu ne peux pas m’abandonner !
- Je ne t’abandonne pas. C’est toi qui part »
Je pleurais toutes les larmes de mon corps et serrais le garçon d’autant plus fort
« NE ME LAISSE PAS ! Criai-je
- Vas-t-en. Tu n’as pas besoin de moi pour vivre !
- SI !
- VAS-T-EN PETITE ! »
Le garçon me poussa hors de ses bras. Ma mère en profita pour me reprendre. Je m’éloignai de lui tout en continuant de pleurer. Je le regardais rapetisser. Il me fixait, les yeux rouges. Je serrais la bague qu’il venait de m’offrir avant qu’elle ne tombe. Je me jurai que j’allais revenir le chercher.

Je n’imaginais pas ce qui allait ce passer.

Nous avons déménagé à Trost et nous avons appris la mort de mon père. Je suis entrée dans une école et j'ai eu de nouveaux amis. Mais tous les jours. Tous les jours. Je portais la bague. Mais au fur et à mesure du temps, elle perdait de sa valeur. Je ne connaissais même pas le prénom de la personne qui me l’avait donné. Mais je la portais quand même. Et je la porte toujours.

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant