CHAPITRE 18

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« Alice, je veux que tu sois forte mentalement. Me confia Livaï. On va arriver sur me champs de bataille. Tu vas voir du sang et des cadavres mais tu ne dois pas te laisser prendre par tes sentiments. Est-ce que c’est clair ?
- Oui, répondis-je ne prenant une grande inspiration.
- Tout va bien ce passer. Tu m’entends ? Tout va très bien ce passer. »
Livaï déposa un baiser sur ma joue. Je me sentais rougir sans me contrôler.
Nous étions toujours sur Charbon qui était un peu fatigué du voyage mais qui ne se laissait en aucun cas se démonter. Je pouvais voir la plaine s’étendre à pleine vue. Je revoyais l’endroit où le Titan de 11m avait prit mon cheval et l’avait éclaté en milles morceaux. Je pouvais maintenant distinguer la flaque de sang tâchant le sol encore boueux. Je repensai à la panique que je ressentais quand j’étais sur ce pauvre cheval qui n’avait absolument rien demandé. Je commençai à trembler tout en fixant le sol. Livaï, toujours concentré, regardant par dessus mon épaule, pivota ma tête de sorte que je ne voie plus la tâche de sang.
« Tu te fais du mal toute seule. Tch, tu n’es pas intelligente.
- Livaï je peux passer à l’arrière ?
- Si ça peut t’aider. »
Il arrêta le cheval pour que je m’installe derrière lui.
« Je me demande ce que ça t’apporte. Je ne vais juste plus pouvoir te surveiller.
- Oh tu es triste de ne plus m’avoir dans ton champs de vision, remarquai-je ironiquement.
- Rigoles. Toi, t’as plus de dossier. »
J’explosai de rire avant que Charbon ne reprenne sa marche rythmée. Je me retournai une dernière fois pour voir ce mauvais souvenir en face et lui dire adieu et je passai mes bras autour du ventre de Livaï. Je le serrai contre moi avant d’enfouir ma tête dans son dos et d’essayer de me laisser emporter par son odeur succulente. Après quelques minutes de course, Livaï m’informa qu’on venait de passer le massacre :
« Tu as bien fait de fermer les yeux, il y avait des corps partout. J’ai même cru reconnaître celui de Sophie.
- Je n’avais pas besoin de savoir tout ça tu sais ?
- Il va falloir que tu t’habitues. Il faut que tu ais plus confiance en toi. Je sais que c’est dur mais tu dois y arriver. C’est primordiale.
- Tu as raison, avouai-je
- Allez repasse devant Petite. »
Nous échangeâmes de place. La plaine semblait infinie. Heureusement que Livaï était là : je serais sûrement perdue maintenant. Même pire : je serais morte sans lui.
« Quand on est partie de Trost, nous avons contourné le chemin principal parce qu’il était infesté de Titans. Me confia Livaï. Nous on ne va pas avoir le choix, si on veut arriver avant le couché du soleil, on doit absolument passer par ce chemin et surtout éviter tous les Titans sur notre chemin. »
Cette idée me faisait un peu peur. Mais quand je sentie la chaleur du torse de Livaï contre mon dos, je compris que j’étais en sécurité.
Nous nous élançâmes sur la route de terre. Elle s’était formée à cause des va et vient du Bataillon d’Exploration. C’était pratique parce que nous avions qu’à suivre les traces de sabots des anciens chevaux. Nous passâmes environ 6 heures sur cette route avant d’apercevoir au loin, le mur Rose. Il faisait presque nuit. On le remarquait bien parce qu’il cachait une partie du couchée de soleil.
« Oh Livaï ! Tu le vois là bas ? Le mur ! On est arrivés ! On a réussi !
- Tsch calme toi Petite ! Et descends du cheval on va échangé de place. Il faut qu’on soir discrets. »
Je sautai de Charbon et me retrouvai face a Livaï. J’étais très émue d’avoir vu le mur Rose. Nous avions eut beaucoup de chance : nous n’avons que croisé que deux Titans et nous avons réussi à les éviter avec une grande facilité. À ce demandé où étaient passés les autres voraces du massacre.

Je regardai Livaï dans les yeux, après avoir vu toute notre équipe se faire décimer, après avoir survécu dans la forêt et avoir vu mes amis se faire déchiqueter, après avoir remis une partie de mon passé en place et après avoir découverts mon amour pour le Caporal Chef, après tout ça, nous allions enfin rentrer. Je me jetai dans les bras de mon supérieur. Prit par surprise, il ne réagit pas tout de suite. Mais quelques secondes plus tard, il me serra dans ses bras musclés avant de me porter sur le cheval. Nous reprîmes la route de très bonne humeur. On s’approchait lentement du mur. Il commençait à faire nuit mais on pouvait distinguer la porte du mur éclairée par deux torches. Je ne pouvais plus tenir assise. J’avais vraiment hâte de revoir Armin. Quoique… J’allais devoir lui expliquer pourquoi Aki et Ken ne sont pas avec nous. Pendant un court moment je voulais faire demi tour et partir le plus loin possible, je voulais être passée pour morte. Mais ce sentiment de peur et de haine se retransforma vite quand je sentie ma faim gronder dans mon estomac. On ne pouvait pas renier la mort de chaque soldat. En franchissant ces murs on allait sûrement rendre plus d’une centaine de personne triste. Mais il fallait avancer. Nous étions maintenant face au mur. Celui-ci avait de nouveau un trou. Le rocher qu’Eren avait mit avait disparut. Je sentais l’inquiétude monter en Livaï.
« Tu… Tu crois qu’ils ont de nouveau attaqué par… bafouillai-je
- Oui, sûrement par les Titans qui ont massacré notre groupe. »
Je n’avais plus aucun espoir en moi. Nous avançâmes dans la ville fantômes.
« Livaï… Ma mère… »
Il ne répondit pas tout de suite
« Je crois que le district a été attaqué par surprise… Il a été ravagé.
- Non… C’est pas possible ! »
Je sautai du cheval et couru vers ma maison.
« ALICE REVIENT ! Cria Livaï »
Mais il fallait que je vois ce qu’il était arrivé à ma maison. À ma mère. Je m’arrêtai d’un coup, découvrant au fond de la rue dans laquelle j’étais, une maison écroulée, une trace de pied de Titan juste devant, du sang sur la route. Les larmes tombèrent toutes seules. Livaï apparut derrière moi. Je tombai sur mes deux genoux. Ma mère n’avait jamais été là pour moi mais c’était tout ce qu’il me restait. Ma tante était morte. Mon père était mort. Je n’avais plus personne.
« Qu’est ce que je vais faire ? Où est ce que je vais habiter maintenant ?
- Avec moi. Je te protégerais toute ma vie. »
Livaï descendit de Charbon et me prit dans ses bras.
« On ne doit pas rester là. »
Il me posa délicatement sur le cheval et nous nous dirigeâmes vers la deuxième sortie, celle qui mène au camps des soldats.
« Alice, reprends toi. Ça va aller. On va comprendre ce qu’il c’est passé. Ne t’inquiète pas. Tout est finit. Absolument tout. »

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant