CHAPITRE 17

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Je me réveillai pendant le levé du soleil. J’étais toujours dans les bras de Livaï. Il avait mit sa veste sur ma poitrine et ses mains sur mon ventre. Son odeur se baladait autour de moi. Elle me rappelait mon enfance. Soudain, j’eus un frisson au niveau du petit doigts gauche. J’enlevai ma main de la couche de chaleur pour la voir de plus près et redécouvris la bague qui ne m’avait jamais quitté. Elle était passé par tous les doigts : du pouce à l’auriculaire en passant par l’index, le majeur et l’annulaire. En effet, en grandissant, certains doigts étaient devenus trop gros pour la porter. Je l’admirais par tous ses angles. Elle avait perdue un peu de sa couleur mais cela renforçait son originalité.
« Elle est belle. Chuchota Livaï qui était réveillé depuis le début. La personne qui te l’a offerte à bon goût.
- Elle avait je crois… avouai-je
- Pourquoi ?
- C’était mon meilleur ami, il habitait dans les Bas-Fonds. Je l’aidais à survivre mais je suis partie d’un coup… Ma mère était venue m’arracher de ses bras pour rejoindre mon père qui était finalement mort sans qu’on le sache…
- Hum. Je vois. Mais pourquoi crois-tu qu’il est mort ?
- Voyons ! Les Bas-Fonds ! C’est dangereux là bas ! Tu devrais le savoir !
- Ho je le sais bien mieux que toi. Mais tu ne crois pas qu’il a pu survivre tout seul ? Il t’avait quand même appris à te battre !
- Oui mais j’avais 5 ans et lui 8… Attends… Je ne t’ai jamais dis qu’il m’avait appris à me battre !
- Si sûrement. Après peut-être que je le savais déjà, avoua Livaï d’un air mystérieux. Allez. Faut qu’on dégage ! »
Nous descendîmes de l’arbre et montâmes sur le cheval. Nous commençâmes la route rapidement. Nous étions toujours aussi proches sur Charbon. La tête de Livaï était toujours posé sur mon épaule, ses bras frôlaient mes côtes et ses jambes étaient collées aux miennes.
Je pris une petite pochette accroché à la monture du cheval et récupérai les restes de fruits que nous avions gardé. J’en avais une poignée environ. Je grignotai quelques framboises et en donnai au Caporal. Nous mangeâmes silencieusement.
« Merci Petite. Me chuchota Livaï quand il n’y eut plus de fruits.
- C’est moi que tu traite de petite ?
- Tsh, c’est un surnom voyons.
- C’est marrant parce que mon meilleur ami, dans les Bas-Fond, il… »
Tout s’éclaira dans ma tête. Hier Livaï avait répété exactement la même phrase que le garçon des Bas-Fond et maintenant il me donnait exactement le même surnom que mon ami. Je regardai maintenant attentivement la bague, et si c’était lui qui me l’avait offerte ce jour là ? Et si c’était lui depuis le début ? Ça expliquerait beaucoup de chose.
« Pourquoi tu t’es arrêtée dans te phrase ? Demanda Livaï.
- Livaï… Je… C’est toi… La bague… Le garçon dans les Bas-Fond...
- T’en as mis du temps à comprendre. »
Je me retournai sur le cheval et vis pour la première fois que sa coupe de cheveux n’avait absolument pas changée. J’eus les larmes aux yeux.
« C’est toi qui m’as appris à me battre… C’est pour ça que… J’ai les mêmes réflexes… que toi...
- Oui.
- Livaï… Tu… Tu étais la seule personne qui me redonnait le sourire…
- Toi aussi.
- Pourquoi tu n’es pas venus avec nous ? »
Il ne répondit pas.
« ARRÊTES LE CHEVAL, criai-je des larmes commençant à déborder de mes yeux. »
Il s’exécuta et nous descendîmes. Je me jetai dans ses bras tout en laissant mes larmes couler le long de mes joues. Il mit sa tête dans mes cheveux et inspira lentement. Il caressait lentement mon dos pour arrêter me sanglots, mais rien à faire.
« Pourquoi ? Je… Je ne t’ai pas oublié… C’était les pires années de ma vies… J’étais parties mais j’étais sûre qu’un matin… j’allais me réveiller dans tes bras. J’étais trop jeune pour voir la réalité… Pourquoi tu ne nous as pas suivit ? POURQUOI ?
- Chhhhhut, calmes toi Alice. Je ne pouvais pas partir à cause de…
-  De quoi !!?
- Alice ! C’est trop dur ! »
Il me serrait d’autant plus fort. Je me calmai d’un coup et redressai ma tête. Je le regardais. Il n’osait pas me regarder.
- Si je partais avec vous, je te mettais en danger.
- Mais de quoi tu parles ?
- Les personnes qui s’occupaient de moi t’avaient repéré. Ils nous avaient vu. La dernière fois qu’on s’est vu,  ça devait être de toute façon la dernière. Je ne serais plus jamais revenu après. Sinon tu aurais souffert autant que moi. Et jamais. Jamais je ne voulais qu’il t'arrive quelque chose. Tu es ce qui compte le plus pour moi. »
Je restai bouche-bée. Le souffle coupé. Il voulait mon bien depuis le tout début. Et moi j’étais égoïste. Il avait dû vivre des choses horribles. Il a voulu que j’y échappe. Il avait déjà un mental d’acier à 8 ans.
« Livaï, pardon… Je…
- Tu n’as pas à t’excuser. C’est de l’histoire ancienne, on était jeunes et cons. Je suis passé à autre chose. »
Malgré son ton calme, je pouvais voir ses yeux briller. Il détourna son regard, se sépara de moi et regagna le cheval.
« On a pas de temps à perdre. Viens je te fais monter. »
Je m’approchai de lui, en me tordant les doigts timidement.
« Livaï… ?
- Oui ?
- Je peux ?
- De ? »
Je m’avançai dangereusement de lui, mettant mon front contre le sien. Mes larmes continuaient de couler. Je lui pris la main, il se laissa faire. Je pris mon courage à deux mains et déposai mes lèvres sur les siennes. Livaï posa ses mains sur le bas de mon dos et se colla a moi. Il intensifia le baiser en rentrant sa langue dans ma bouche. Je ne la refusai pas, au contraire. Je fis de même. Nous nous enlaçâmes un moment avant de nous séparer. Il me fixa avec gourmandise et essuya mes larmes avec ses pouces. Il laissa ses mains sur mes joues et déposa un baiser sur mon front. Cela me calma totalement. Livaï me prit ensuite la main et me fit remonter sur Charbon, notre fidèle destrier qui nous regardait avec un air heureux et satisfait. Il se positionna derrière moi, comme à son habitude, et nous recommençâmes la route.
« Livaï ?
- Qu’est ce qu’il y a encore ?
- Je crois quand quand j’avais 5 ans, tu n’étais pas qu’un simple ami.
- Toi non plus, avoua-t-il en riant. »



(Merci à ma cousine pour l'image de fouuuu)

Alice, Livaï Et Les TitansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant