20 - Petit Poucet

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2x12 - Better angels

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*pov Y/n*

Appuyée contre la balustrade du perron, je regarde la carte que Rick montre à Daryl et moi. Ils veulent faire une nouvelle expédition du Petit Poucet cloîtré dans la remise. Daryl a réparé le mur au dessus du porche où Randall est détenu, pendant que j'ai surveillé un peu l'entrée de sa geôle. Je ne l'ai pas approché, évidemment, et encore moins parlé. Je n'ai même pas le numéro pour ouvrir le gros cadenas qui verrouille la porte. Je ne l'ai pas entendu, je me suis seulement laissée bercer par le doux martèlement du marteau que Dixon balançait avec entrain contre ses clous. Je ne sais pas si c'était vraiment nécessaire en soi. Mais j'avais surtout peur que le couvreur se casse la gueule de son toit. Va savoir. 

Et nous voilà là à planifier un nouvel abandon, toujours. Respectant finalement la volonté de Dale qu'on a enterré ce matin. Plus ou moins en tous cas.

Shane revient par là avec la Hyundai verte. Il ne choisit que rarement les bagnoles les moins confortables, lui.

"Merci pour hier soir... pour Dale... conclue Rick à Daryl à voix basse en regardant son coéquipier sortir de la voiture.

Je baisse la tête pour cacher mon sourire minuscule aussi à l'adresse du lieutenant.

"Pas obligé de tout porter sur ton dos... baragouine le chasseur un peu gêné.

Shane claque la portière de la voiture et s'approche à grands pas.

"J'vais pisser... prend la peine, toute délicate, de nous informer Daryl.

Je me décolle le derrière de la barrière, comme un réflexe. Il se retourne pour me trouver encore sur ses talons.

"Tu veux m'la t'nir ?

-La porte, bien sûr... précise je avec un ton chantant. J'me doutais bien que tu redoutes toujours de t'enfermer à clé... Non. Je vais aider les filles à installer vos affaires...

Il passe le premier en ricanant sous cape, retenant à peine la moustiquaire qui manque de me claquer au nez.

*pov Randall*

Ca fait des heures. Il fait une chaleur de bête malgré les interstices des planches. Je suis en nage.

La porte s'ouvre dans un grincement et j'arrête de gémir, de lutter, de frotter mes poignets saignants contre le métal des menottes.

L'un d'eux est là. Ce n'est pas la fille de tout à l'heure, qui attendait juste dehors. Je l'entendais. Encore une autre, différente de la première qui jouait avec son arme. Non, celle d'aujourd'hui bricolait différemment. Elle grattait, frottait la paroi. Elle fredonnait. Des airs que j'ai reconnus, ou pas. A dire des mots d'une autre langue. De l'italien, ou du français plutôt. Ça m'a calmé un peu, c'est vrai. Surtout avec l'autre blaireau qui s'est amusé à planter un milliard de clous quelque part au dessus de ma tête. Ils ont échangé quelques mots aimables entre eux. C'était à base de "j't'emmerde morveuse" ou de "tu peux te brosser bouseux...", mais c'était plutôt amusant. Au moins ils se parlent, eux.

L'un d'eux est maintenant là. Et ce n'est plus la chanteuse emmerdeuse. Un truc tape le sol et il respire fort. C'est un homme. Un autre bruit de claque sur la peau, pas la mienne, toujours. Puis le déclic d'une arme. Je l'ai trop entendu ces dernières semaines pour ne pas l'identifier.

Il me pousse, me tire, me bouscule, je sens son souffle sur ma figure puis il recule.


*pov T-Dog*

Imagine - * THE WALKING DEAD *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant