On vit pour mourir.
_Allons-nous-en. Dis-je précipitamment
Je soulève Léa et attrape rapidement le reste de ses affaires sur le sol tandis que Paul s'agrippe à Cassandre, il a beaucoup de mal à se déplacer, je n'imagine pas l'état dans lequel nous allons la retrouver à son réveil.
-Et toutes ces informations ? Me questionne Cassandre sur le chemin du retour
-On en reparlera tous ensemble.
Cassandre referme la porte de mon appartement derrière moi tandis que j'installe correctement Léa dans mon lit. J'observe attentivement sa respiration qui est devenue plus calme et paisible, puis tire la couverture jusque ses épaules et je rejoins Cassandre et Paul dans le salon.
Tout les deux sont affalés dans le canapé à moitié endormis, je prends mes clés posés sur la table et ferme doucement la porte d'entrée pour ne pas les réveiller. Je descends les escaliers et pousse la porte de l'immeuble me menant à l'extérieur, la brise automnale me caresse le visage, j'aime particulièrement cette saison, son changement radical et les couleurs flamboyantes que nous offre la végétation. J'enfonce mes mains dans les poches de ma veste et me dirige à une allure rapide vers le supermarché.
Point de vue Léa
Mes paupières peinent à s'ouvrir, après quelques secondes à observer le plafond j'essaye de me lever mais la migraine qui apparaît soudainement me force à m'assoir. Je masse instinctivement mes tempes en espérant atténuer la douleur en vain, une idée me vient alors à l'esprit.
Avec énormément de difficultés, je me dirige vers la salle de bain et ferme la porte derrière moi, un bain chaud fera peut être passer cette atroce douleur.
J'allume le robinet, dose la température à l'aide de mes doigts puis commence à me dévêtir, mon reflet nu apparaît dans le miroir. J'observe un instant mon corps amaigri et recouvert de nombreuses marques indélébiles dû à ces derniers mois.
Je détourne le regard et m'enfonce dans l'eau, je reste un instant immobile profitant de la chaleur qui envahit mon corps et me relaxe par la même occasion. Après quelques minutes j'attrape le gel douche, verse une noisette de savon dans la paume de ma main et me lave de façon nonchalante puis je finis par poser ma tête sur le rebord de la baignoire.
**
Je me réveille engourdie dans l'eau devenue froide, depuis combien de temps me suis-je endormie ? J'attrape la serviette posée sur le sol mais en la dépliant quelque chose tombe dans l'eau.
Mes doigts parcourent le fond de la baignoire et remontent un petit objet métallique, je le contemple du bout des doigts et sans un bruit je l'approche de mon poignet droit et trace lentement une ligne en enfonçant de plus en plus la lame dans ma peau. De façon monotone et sans aucune émotion je reproduis encore et encore ce geste qui me procure une certaine satisfaction.
Subitement, ma main lâche la lame couverte de sang tandis que mon corps inerte et vide glisse lentement vers l'eau devenue rouge.
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OUIJA
SpiritualitéUn simple jeu qui devient rapidement incontrôlable, Vous n'êtes plus seul à présent.