Larmes ou pluie ?

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PDV Elya

Je descendis du bus à l'arrêt du cimetière. Cela faisait trop longtemps que je n'étais pas allée la voir.

J'ouvris la grille rouillée qui semblait prête à tomber. Son grincement me fit grimacer. Je me dirigea vers sa tombe en traînant des pieds et m'assis sans même vérifier le nom gravé dans la pierre sur laquelle je m'adosse comme je pourrais m'appuyer sur une personne. Je connaissais le chemin par coeur. 

Je sortis de mon sac à dos une bouteille de vodka que j'étais préalablement aller acheter. Le caissier ne m'avait même pas demander mon âge, trop occupé à reluquer la dame qui était derrière moi.

Je l'ouvris et en pris une grosse gorgée. Le liquide enflamma m'a gorge et je fut prise d'une quinte de toux pendant quelques minutes. Je grimaça une nouvelle fois. Celle ci, passée je leva ma bouteille et lacha :

- À la mienne.

Je repris une gorgée mais le liquide me paraissait déjà moins fort. Je resta une petite demi-heure ici à boire comme une ivrogne. L'alcool paraissait de moins en moins fort au fur et à mesure que la bouteille se vidait.

Mes pensées filaient à toutes vitesses, me remémorant des passages de vie que j'avais partagé avec le propriétaire de la tombe sur laquelle je m'étais adossée. 

- Tu me manques tellement... Souffla-je.

J'attendis quelques instants, comme si j'allais entendre une réponse. Je fus quand même déçue quand c'est le silence qui me répondit. 

Voulant entendre une vois, je pris mon téléphone qui était resté dans ma poche tout ce temps et le déverouilla. Après quelques manipulations, je porta le cellulaire à mon oreille.

- Allo ? Répondu une voix grave qui paraissait surprise.

- Tyler ...

Ma voix s'étouffa dans un sanglot mais je me repris vite.

- Elya ? Qu'est ce qu'il se passe ?

A l'entente de sa voix inquiète, une vague de colère passa, me rappelant les derniers évènements.

- Tu es quand même un putain de connard !

Je sentis la colère qui commençait à monter en moi et j'essaya de la contenir un maximum. La tête me tournait et je sentis une migraine pointée déjà le bout de son nez.

Il ne releva même pas mon insulte, et me demanda calmement :

- Où est ce que tu es ?

Je fus prise d'un rire sans joie. Maintenant il s'inquiétait pour moi ? Quelle ironie du sort...

- Je ne suis pas du tout au cimetière ! Lachais-je ironiquement.

Je lâcha un rire d'énervement puis ajouta :

- T'as pas intérêt à venir ! Je te jure je t'en colle une ! Je veux pas te voir.

Je l'entendis souffler puis un bip qui annonça qu'il avait raccroché. Je souffla en replongeant mon téléphone dans ma poche. Je tentais de l'oublier en posant ma tête contre la tombe derrière moi. Je fermais les yeux, sentant le vent frappé contre mon visage et mes joues rougies par le froid.

Je sentis quelques gouttes d'eau tomber sur ma tête. Super ! Il manquait plus que ça...

Je voulu reprendre une gorgée de vodka mais m'aperçu que la bouteille était malheureusement vide.

- Rha quelle journée de merde ! Je cria en jetant la bouteille par terre.

Je reposa ma tête contre la pierre froide et désormais mouillée. Je referma les yeux et me perdis dans le temps. Depuis combien de temps, étais-je là, assise par terre, seule, à boire ma bouteille de vodka ?

VolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant