Pour attendre une chose qui n'arrivera jamais

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______ Mercredi 14 février 2018 ______

✉ Nouveau message de Allan :
Je t'aime Frank t'es vraiment le
meilleur ami que tout le monde
rêverait d'avoir 😊💜
SMS 20:40

Son coeur loupa un battement. Comment pouvait-il lui sortir de choses pareilles aussi facilement? Allan était tellement... Allan. Fatiguant, agaçant, énervant par moment, mais tellement drôle, spontané, attachant et totalement craquant.

Non, non, il secoua la tête. Il ne pouvait pas penser une chose pareille. Allan était son meilleur ami. Il était comme un frère pour lui. Du moins, c'était le cas encore quelques mois auparavant. Aujourd'hui, les choses étaient légèrement différentes. Enfin pour lui, pas pour Allan malheureusement.

Il savait parfaitement que son histoire avec Allan ne serait jamais possible, il savait pertinemment qu'il n'y aurait jamais rien entre eux, mais... il ne pouvait s'empêcher d'espérer. D'espérer que, par une opération de Merlin, Morgane, Dumbledore, du Saint-Esprit, d'Aphrodite ou de n'importe qui, quelques chose soit possible entre eux.

Merlin savait à quel point il aurait préféré ne jamais avoir de tels sentiments pour lui. A quel point il aimerait que son coeur arrête de louper un battement lorsqu'il le croise sans s'y attendre au détour d'un couloir à Sainte Mangouste, ou encore lorsqu'il sort torse nu de la douche, ou bien lorsqu'il lui sourit de ce sourire qu'il n'a que pour lui, Frank, son meilleur ami - et avec ça, comment voulez-vous qu'il se passe quelque chose, la dimension de la friendzone à jamais dressée entre eux.

Frank jeta son téléphone sur le siège du canapé à côté de lui et se leva pour aller préparer le repas. Allan n'allait pas tarder à rentrer et serait sûrement mort de faim. Et impossible de le laisser préparer quoi que ce soit à manger, c'était un coup à perdre un nouvelle casserole. Encore qu'avec toutes celles qu'il avait acheté récemment, il pouvait bien en brûler une ou deux... ça prenait une de ces place mine de rien. Heureusement qu'il était doué en sortilège - sans vouloir se venter - et qu'il avait réussi à agrandir les placard à l'aide d'un sortilège d'extension afin de pouvoir tout y ranger.

Il secoua la tête moitié désespéré, moitié amusé. Qu'allait-il faire d'Allan ? C'était une vrai catastrophe. Frank en arrivait même à se demander s'il serait capable de se débrouiller seul si un jour il devait partir - chose qu'il ne ferait que s'il y était vraiment obligé bien évidemment - le connaissant, il en doutait grandement. Allan et la technologie moldu, ce n'était pas encore ça. Et ça ne le serait probablement jamais. Depuis le temps qu'ils vivaient en colocation, on aurait pu penser qu'il aurait finit par s'y habituer, mais non.

Il était tout juste capable de faire chauffer de l'eau sur la plaque à induction, et encore. On ne parlait même pas du micro-onde qu'il avait failli faire exploser quelque années auparavant parce qu'il pensait que mettre une casserole en inox à l'intérieur était une idée de génie. On parlait encore moins de la fois où il avait voulu faire tourner une machine de linge - il faut reconnaître qu'il avait réussi à lancer le programme sans trop de difficultés - mais il avait mit tellement de lessive et d'adoucissant que la salle de bain s'était transformée en bac à mousse. Sans compter la fois où il avait failli mettre le feu à l'appartement en faisant brûler des gâteaux au four.

Non définitivement, Allan et la technologie ce n'était pas le grand amour. Il n'était pas capable de se débrouiller seul. Frank serait donc obligé de l'assister pendant toute sa vie. Et vous imaginez bien que dans les circonstances actuelles, cette révélations n'avait rien pour lui déplaire. Il s'imagina aux côté d'un Allan âgé d'une soixantaine d'années, des rides creusant son visage mais ne déformant en rien sa beauté, en train de se promener tranquillement main dans la main et... non, non, non, stupide cerveau. Il n'était pas censé penser à ce genre de choses, il ne le devait surtout pas. Sinon il était foutu, définitivement foutu. Là, il avait encore une chance de sortir de l'abysse dans laquelle il sombrait petit à petit malgré lui. Il devait se ressaisir et conserver une distance respectable avec ses propres sentiments pour ne pas devenir totalement accro à son "meilleur ami".

La magie de la technologieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant