Pour avoir aggravé le mur de la friendzone

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Frank :
D'accord, d'accord. Je te laisse
tranquille pour te calmer alors.
Bisou sur la joue de l'amitié qui
répare tout 😊😇. 😅
SMS 13:32

Non mais quel idiot finit sérieusement... le "bisou sur la joue de l'amitié". Il construisait lui-même le mur de la friendzone qui les séparaient Allan et lui. Pire même, il était en train de construire une véritable muraille entre eux avec ses allusions. Parce qu'il allait sans dire que, le bisou, il avait envie de le lui faire partout, sauf sur la joue. Enfin sur la joue aussi, mais pas avec le signification qu'il avait pour Allan. Et que lui même venait de sous-entendre.

Il se concentra à nouveau sur le dossier du patient qu'il était en train d'étudier. Un jeune garçon âgé de 7 ans et atteint de Dragoncelle. Voilà qui allait l'occuper pour un certain temps. La Dragoncelle étant hautement contagieuse, il avait plutôt intérêt à faire attention en lui administrant des soins.

Sauf que son cerveau ne cessait de penser à ce stupide message qu'il venait d'envoyer et qu'il se maudissait de minutes en minutes... Sans compter cette histoire de sans-amis que lui avait sortit Allan. Rien que de l'imaginer passer du temps avec d'autres personnes que lui le contrariait énormément. Pour ne pas dire que l'idée lui déplaisait carrément. Un tantinet jaloux et possessif ? Tout à fait. Et il ne s'en cachait pas spécialement.

Ce qu'il avait dit à Allan concernant le fait que ça ne le dérangeait absolument pas qu'il n'ait pas d'autres amis que lui était entièrement vrai. Ça l'arrangeait même beaucoup. De cette façon, il n'avait pas besoin de partager son Allan. Il n'irait pas non plus jusqu'à éloigner Allan de potentiels amis qu'il pourrait avoir, mais tant que les choses restaient telles quelles, ça lui allait très bien. Il sentit son téléphone vibrer dans sa poche et s'empressa de lire le message qu'il venait de recevoir.

✉ Nouveau message de Allan :
A toute à l'heure. Et t'as pas le
droit d'utiliser le bisou de
l'amitié, t'as pas été gentil avec
moi 😞
SMS 13:35

Oui, c'est vrai qu'il n'avait pas le droit d'utiliser le "bisou de l'amitié" et il devait bien avouer qu'il faisait un bel hypocrite à s'en servir alors qu'il n'avait absolument aucune signification pour lui. Si seulement il pouvait revenir quelques mois en arrière et faire en sorte que ces sentiments n'existent pas... Mais c'était tout bonnement impossible. Et il était certain que, même en changeant ce fameux jour où il s'était rendu compte de ses sentiments pour Allan, les choses se seraient déroulées de la même façon à un autre moment. Ça n'aurait fait que retarder l'échéance.

Il tapota une réponse sur son téléphone, remplie de sous entendus dont il était certain qu'Allan ne comprendrait pas le sens caché. Il pouvait se montrer si naïf par moment. C'en était presque énervant. Et en même temps, il se sentait soulagé de ne pas avoir à justifier certains de ses comportements qui pourraient paraître suspect, puisqu'Allan planait généralement à des milliers de kilomètres au-dessus de ce genre de choses. Tout du moins en ce qui le concernait. Quand il s'agissait d'une fille, là c'était différent. Les choses auraient été tellement plus simples si Allan était une Allane ou s'il avait eu une préférence pour les hommes...

Frank :
Mais si, mais si. C'est parce que
je t'aime c'est pour ça 😋. Qui
aime bien châtie bien comme
on dit chez les moldus.
SMS 13:38

Oui, je t'aime Allan, et si tu pouvais seulement t'en rendre compte, ou ne serait-ce qu'avoir une once de soupçon sur cette éventualité... Mais il savait parfaitement au fond de lui que s'il ne lui balançait pas de but en blanc un "Je suis éperdument amoureux de toi Allan", ce dernier ne se douterait jamais le moins du monde de ses sentiments pour lui.

Sans compter que, bien qu'Allan sache pertinemment que Frank préférait les hommes, la possibilité qu'il tombe amoureux de lui ne lui traverserait pas l'esprit une seule seconde. Pour Allan ils étaient comme des frères, et personne ne pouvait éprouver de sentiments pour son propre frère n'est-ce pas ? Encore plus découragé que précédemment, Frank se replongea dans le dossier de son patient. Dragoncelle détectée en stade 1, symptômes apparents léger, fièvre peu élevée. Avec un dose de remède et quelques jours de repos, il devrait être complètement remit. Son téléphone vibra une nouvelle fois.

✉ Nouveau message de Allan :
Je connais pas ton truc, mais
c'est nul. Et heureusement que
tu m'aimes, je suis ton meilleur
ami quand même.
SMS 13:42

Pourquoi la simple vue des mots "tu m'aimes" à côté de "meilleur ami" suffisait à le plonger dans un état de total d'abattement de dépression avancé ? S'il n'avait pas craint de briser leur amitié et de perdre Allan, Frank lui aurait bien tout avoué. Seulement, il n'avait pas la moindre idée de la réaction qu'il pouvait avoir en apprenant cette information capitale et Frank préférait encore jouer le rôle du meilleur ami que de perdre définitivement celui qu'il aimait.

En amour, il fallait bien souvent faire des sacrifices. Et ne disait-on pas que c'était celui qui aimait qui souffrait toujours le plus ? Dans son cas en tout cas, c'était complètement vrai. Il sortit du bureau commun pour se rendre dans la chambre du petit Bryan, écrivant au passage un dernier message à son IlNeSavaitPlusCommentL'appeler.

Frank :
Oui c'est vrai. Bon je te laisse
je dois aller faire les visites de
mes patients, à plus tard Allanou.
SMS 13:45

Allan :
A toute à l'heure Kinours 😄
SMS 13:46

Et ce surnom aussi... Kinours non mais je vous jure, il avait toujours de ces idées. Mais la question la plus alarmante était surtout : pourquoi est-ce qu'il commençait à s'y habituer et à l'apprécier, ce surnom ? Par Merlin, il était définitivement perdu. Si même les surnoms idiots qu'Allan avait tendance à lui donner ne le dérangeaient plus... La prochaine étape serait de dire oui à tout ce qu'il lui demanderait ? Alors là non, il n'en était pas question !

Il entra finalement dans la chambre de son patient, mettant de côté toutes ces pensées perturbantes pour s'occuper au mieux du jeune garçon. Il ne manquerait plus qu'il lui administre distraitement ses soins à cause de toute cette histoire. Surtout qu'il mettait un point d'honneur à le faire le plus parfaitement possible. Armé de son sourire rassurant il s'approcha du lit de Bryan

« Alors mon grand comment tu te sens aujourd'hui ? Ne t'inquiètes pas, je vais prendre soin de toi et tu seras remis sur pied rapidement... »

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