7 ʀᴇᴀsᴏɴs ᴡʜʏ • [𝙗𝙩𝙨]

2.3

Suga (Yoongi) :

Des coups de cutter, à l'instinct du cœur. Voilà mon quotidien, le même que le sien, avant.

Larmes, sang. Un vague résumé de ma vie depuis qu'elle est partie. Et c'est moi qui ai forcé ce départ.

Si ça avait été une autre personne, je n'aurais sûrement pas réagi, c'est en me répétant cette phrase que je me suis rendu compte du monstre que j'étais. C'est en répétant cette phrase et en noyant mes larmes dans mon sang, ce sang qui me soulage. C'est en me coupant que je me punis, pour tout le mal que j'ai fait, pour le monstre dépourvu de sentiments que j'ai été, que je suis et que je serais pour toujours.

Mais elle, c'est différent. Je pensais la connaître par cœur, comme ma propre sœur, je pensais que je connaissais toute sa vie de A à Z, mais je me trompais, je ne la connaissais pas. Je ne connaissais pas cette partie d'ombre en elle. Je savais qu'elle était triste, mais pas à ce point. Je la pensais réfléchie, qu'elle n'allait pas gâcher sa vie juste avant de rentrer à l'université, de laisser autant de marques sur son corps. Mais maintenant je comprends. Je comprends que lorsqu'on est au point le plus mort, la seule solution que l'on peut trouver, c'est de se faire mal physiquement. Se tailler les veines pour apaiser le trou béant qui remplace notre cœur. Se sentir vide, au point de soupirer de soulagement, de sourire et même de rire, la lame entre les doigts. Puis de se remettre à pleurer après parce que rien ne peut effacer notre douleur. Elle était blessée, au deux sens du terme.

Et maintenant je le suis aussi.

Je reprends cette lame, je me remets à dessiner sur ma peau par dessus les traits rouges pas encore cicatrisés. On dirait un gribouillage d'enfant, tout est emmêlé, comme dans esprit. Je l'enfonce aussi profond que me dicte mon instinct, l'instinct du cœur.

J'ai mal, non pas à cause du bout de métal enfoncé dans ma peau, non, mais par le manque. Le manque de ne plus te voir rire et sourire. Pas un de tes faux sourires, mais ceux que tu faisais lorsque tu étais vraiment heureuse. Avant que je ne les efface.

Je t'ai volé tes sourires, tes rires, ta joie de vivre, ta bonne humeur, pour les remplacer par de la haine, de la tristesse, du désespoir, de la souffrance. Et ça, je ne me le pardonnerai jamais.

Alors oui, on l'a tué. Je l'ai tué. Tu te demandais pourquoi ? Et bien nous sommes la réponse, nous sept. Nous sommes les sept raisons de ta mort. Les sept raisons du pourquoi.