7 ʀᴇᴀsᴏɴs ᴡʜʏ • [𝙗𝙩𝙨]

2.4

Jimin :

Je me souviendrai toujours de cette soirée. Cette putain de soirée. Celle qui m'a marqué et changé au plus profond de moi. J'avais changé, je culpabilisais, je t'aimais, mais je ne voulais pas le montrer. Je ne voulais pas m'excuser, à cause de ma fierté, mon orgueil et ma réputation. Putain la réputation, c'est tellement débile que selon ta personnalité, tes choix, tes actions, tes fréquentations, -selon qui tu es, on te colle une étiquette sur le front. Une étiquette qui peut malheureusement prendre de l'ampleur à cause de quelque chose de totalement faux et con, les rumeurs. Ah les rumeurs.

Revenons-en à cette soirée. C'était vers la fin de l'année, j'avais organisé une fête pour tous se retrouver avant de se quitter peut-être pour toujours avant l'université.

Tout le lycée avait été invité, oui, tout le monde. Même Hyuna. Malgré ce que je m'efforçais de montrer, je l'appréciais toujours, et je voulais redevenir ami avec elle. Oui, le grand Jimin a finalement un cœur. Ou pas en fait.

C'était vers le milieu de la soirée, à peu près trois quarts des invités étaient déjà totalement bourrés ou endormis par terre. Sauf quelque uns, pas la peine de vous dire qui, je pense que vous le savez, les BTS, Hyuna et quelques autres.

On s'ennuyait tellement que j'ai proposé un jeu de la bouteille, et ils ont tous accepté, même elle après avoir longuement hésité. Elle voulait sûrement essayer de se donner une meilleure image, peut être même "reconquérir" notre amitié, mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle ne l'avait jamais véritablement perdue.

Après de nombreux tours, Jungkook avait tourné la bouteille, elle a pointé Hyuna et moi, comme par hasard. Un sourire en coin est apparu sur le visage du Maknae, notre gage était de nous embrasser. Elle a joué le jeu malgré tout. Elle m'a embrassé, et c'était sûrement le plus beau baiser de toute ma vie. Je l'avais embrassé avec tellement d'amour et de passion, et même si son baiser n'avait rien à voir avec ça, c'était merveilleux.

Après ça, son prochain gage était de se mettre en sous-vêtements et de s'asseoir sur Suga. Les rumeurs ayant été diffusées peu de temps avant, elle avait refusé.

Et c'est en pleurs et sous les insultes qu'elle est partie en courant à l'étage. Je suis partie à sa poursuite, je suis allé chercher dans la salle de bain, elle n'était pas là, je me suis alors passé de l'eau sur le visage et quand j'allais appuyer sur la poignée elle est entrée, la porte s'étant ouverte sur moi j'étais caché derrière.

Elle était là. Devant moi. Elle a sorti une boite de sa poche, une boite remplie de lames de rasoir, de taille-crayon et de cutter, toutes aussi usées les unes que les autres. Elle s'est écroulée par terre, s'est mise à pleurer silencieusement. Elle a rampé jusqu'à la baignoire, a levé ses manches longues, découvrant ses bras remplies de cicatrices encore toutes fraîches, à peine cicatrisées. Elle a enfoncé la lame dans sa peau et a commencé à dessiner dessus. Le sang et ses larmes coulaient à flot. Les miennes aussi. Je me sentais tellement impuissant, j'avais tellement envie d'aller la voir, de lui prendre la lame des mains, la prendre dans mes bras, lui dire d'arrêter et que je tenais à elle... Mais non, je me suis conduis en lâche. J'observais cette horrible scène sans rien faire. Sans bouger.

Ensuite elle a nettoyé la baignoire, a rangé cette fameuse lame dans la boite. Elle a remis sa manche en appuyant fort dessus et elle est partie, en courant, les larmes aux yeux. Sans faire attention à moi.

Et elle est morte une semaine plus tard.

J'aurais pu l'aider, j'aurais sûrement pu l'empêcher de faire ce qu'elle a fait. J'aurais pu la sauver... mais non. Rien. C'est tout ce que j'ai fait. Absolument rien. Comme tout le monde.

J'aurais pu empêcher son sang de couler. Empêcher ses larmes de dévaler ses joues sans arrêt. Empêcher son départ dans l'autre monde... Mais non.

Nous sommes des connards. Je suis un connard. On est dans un monde de connards.

Ce que j'ai fait, ou plutôt pas fait, j'en aurais à jamais honte.

Violeur et lâche, quel beau cocktail dégoûtant.