21. Point de vue Natan HERRERO.

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J'avais bien des théories sur la femme dormant contre moi en cet instant. Je croyais la connaître depuis ces deux années. Mais je savais bien que je ne savais rien en réalité. Logan m'avait parlé de ses questions à son sujet. Il ne démordait pas d'une chose : cette femme était à ses yeux le plus beau mystère qu'il se ferait une joie de découvrir.

Il l'appelait « princesse ». Ce surnom dans la bouche de mon frère était une surprise, même pour moi. Parce qu'aucune femme n'avait eu ce surnom dans sa bouche. Mais Luz n'était pas comme toutes les femmes, même pour lui apparemment. Qu'elle soit la fameuse « Matriochka » qu'il recherchait hargneusement ne l'avait pas étonné plus que çà. Au contraire, cela l'avait vraiment fait rire, comme si cela le rassurait.

Depuis qu'il avait appris qui était « Matriochka », il avait parlé avec ses hommes. Profitant de l'absence de Luz pour se rendre dans le quartier qu'il dirigeait. Le quartier même où habitait ma furie... Le hasard faisait bien les choses parfois. Il avait ainsi appris que la vie de la demoiselle était ce qu'il y a de plus banal, elle n'amenait jamais d'hommes sur place et ne découchait que rarement. La règle était simple, et pour une fois, cela emmerdait mon frère : ne pas poser de questions pour ne pas qu'on t'en pose. Alors il semblait avoir décidé que cette demoiselle-là, elle ferait l'objet de toute son attention.


Je voyais souvent mon jumeau jouer avec une lame cette semaine, la fixant tout en réfléchissant. J'avais bien essayé de lui prendre des mains, mais son air hargneux m'avait passé l'envie. Quand je lui avais demandé ce que c'était, il m'avait juste dit que c'était un cadeau. Caressant du pouce le dessin d'un dragon sur le manche. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que cela venait de la femme que j'avais dans les bras. C'était bien la seule à donner cette lueur dans le regard de mon double.

Les textes qu'elle inspirait à Cole valait vraiment le coup d'œil aussi. Ceux écrit cette nuit encore plus... Je n'avais aucun doute qu'Aaron travaillait Cole au corps pour les inclure dans les derniers nés du groupe pour le weekend prochain.


Je repensais à ce qu'elle m'avait déballé d'une traite. Repensant à ce torrent d'émotions traversant son regard habituellement si maîtrisé. Et c'est en la voyant si fragile devant moi que je m'étais rendu compte d'à quel point je l'aimais. À quel point j'aimais cette femme, ne pouvant supporter l'idée qu'un sale fils de chien ait pus lui faire tout ça.



Je sentais la rage m'inonder comme le pire poison et je posais mon regard sur son matériel de sport. Me levant en faisant attention de ne pas la réveiller. Je la recouvrais en souriant avant de m'éloigner, enlevant mon haut en m'étirant.

Après tout elle m'avait dit que je pouvais l'utiliser non ? Alors c'est ce que j'allais faire. J'avais besoin de déverser ma colère dans un de ses sacs. Je fermais les yeux après avoir mis des bandes protectrices, inspirant alors que ses mots me revenaient avec une précision effrayante. Et le premier coup partit. Avec rage. Vite suivis par ses copains. Et très vite le seul son se répandant dans ce loft était celui que faisait le sac se prenant ma colère.

Je ne sais au bout de combien de temps, mais la musique finit par se répandre dans la pièce. Me faisant sursauter alors qu'une main se posait dans mon dos. Me crispant de plus belle alors qu'elle caressait doucement ma cicatrice. J'étais très mal placé pour l'en empêcher alors que je lui avais fait le même, alors je ne bougeais pas. Me contentant de fermer les yeux.

— Comment... Murmuras-t-elle soudain.

— Une voiture m'a barrée la route alors que je faisais une course. Ma fiancée était avec moi. On est passé tous les deux par-dessus la voiture. Je sais pas ce qu'il y a eu ensuite, j'ai finis dans le coma. À mon réveil, j'avais gagné cette cicatrice, et elle était morte. Morte dans l'ambulance l'amenant à l'hôpital.

LA FEMME AU DRAGON_ Livre I_Où les histoires vivent. Découvrez maintenant